Idiote

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PDV LOUNA (je ne préciserai pas lorsque ça sera le PDV de Louna, juste quand ça sera du PDV de Mathieu, question de simplicité.)

Actuellement à l'aéroport, je tanne Ken pour qu'il me dise où est-ce qu'on va. Il m'a juste dit de prendre des affaires pour un temps ensoleillé, mais de prévoir au cas où il pleuvrait ou ferait mauvais temps.

— Mais dis-moi où tu m'emmènes, grogné-je.

— Tu sauras pas, c'est la surprise.

— Mais allez ! Tu sais que j'aime pas les surprises.

— Tu vas aimer cette surprise, t'inquiètes. Allez lèves toi, on va embarquer.

Je le suis, non sans broncher, et c'est lui qui présente nos deux billets. Ce sera vraiment la surprise jusqu'au bout. Nous nous installons côte à côte, Ken côté hublot. Nous ne parlons pas jusqu'au décollage. Il n'y a que lorsque l'avion est stabilisé dans le ciel que Ken commence à me parler.

— Tu vas bien ?

— Oui, et toi ?

— La vraie réponse, s'il te plaît.

— Je sais pas, soupiré-je.

Et c'est la vérité.

— Pourquoi tu sais pas ? Explique tout à tonton Ken.

— Non, c'est nul, pouffé-je. Disons que.. Iris t'a expliqué que j'avais cru voir Mathieu, non ? Me dis pas non elle me l'a dit. Pour faire court, j'ai croisé Ormaz quand on faisait les boutiques. Il m'a invité à une soirée le soir-même, et il y avait Mathieu et Lesram. J'ai beaucoup parlé avec ce dernier. Puis quand je suis partie, Mathieu est monté dans ma voiture pour me demander si j'étais venue pour monter ses amis contre lui. On s'est un peu pris la tête, et je l'ai croisé le lendemain où je bosse. Il s'est excusé pour son comportement de la veille, et depuis, c'est le silence complet.

Il semble réfléchir quelques instants, mais reprend la parole assez rapidement.

— Vous avez parlé de quoi avec Lesram ?

— De notre rupture, du motif de cette dernière, de comment j'allais, et du fait que Mathieu avait la haine contre moi.

— Tu l'aimes encore.

— Peut-être, oui.

— C'était pas une question, Lou. C'était une affirmation. Ça se voit. Le souci, c'est que tu peux pas rester avec Maxime tout en aimant Mathieu. Tu vas blesser Jehk, et il le mérite pas. Tout comme toi tu mérites pas de souffrir. Y'a deux choix qui s'offrent à toi : soit tu fais une croix totale sur Mathieu, tu le rayes de ta vie, t'effaces les sentiments que t'as pour lui et tu restes avec Maxime qu'est fou de toi. Soit, tu quittes Jehk, vous restez potes ou pas ça j'en sais rien, et c'est à toi de voir si tu veux retenter le coup avec Mathieu ou pas.

Je soupire. Il a raison, c'est insensé ce que je fais. Mon comportement est complètement absurde, et je fais exactement le contraire de ce que je veux faire. Je ne veux pas blesser Maxime, je l'aime.

— Je fais comment du coup ?

— C'est pas moi qui vais te dire quoi faire hein, le choix t'appartient. T'as une semaine entière pour réfléchir à quel est le meilleur choix, pour toi et pour ceux qui t'entourent. À partir de là, tu verras quand tu rentreras sur Paname.

— Tu ne rentres pas en même temps que moi ?

— Non, j'ai prévu de rester plus longtemps. Iris me rejoint la semaine d'après, sourit-il.

Je lui souris aussi, et sors mon ordinateur pour commencer à travailler. Je note quelques choses à propos de ma thèse, et range mon ordinateur peu avant que l'annonce comme quoi nous allons bientôt atterrir retentisse.

Une fois les pieds posés sur la terre ferme, je regarde Ken.

— Bon, maintenant qu'on est ici, tu peux me dire où on est ?

— Ouais, bienvenue en Grèce, Louna !

Je le regarde, incrédule.

— Attends.. Tu m'as emmené en Grèce, là où vit ta grand-mère ? Tu vas me présenter à ta grand-mère ?

— Ouais, t'es ma reus, et tous les gars la connaissent. Pourquoi pas toi ?

— Comparée aux autres, je suis plus jeune, et présente depuis moins longtemps.

— Tranquille, elle va t'adorer. Allez on récupère nos valises et on se casse.

Une fois nos valises en main, nous sortons de l'aéroport, et hélons un taxi. Ken lui donne l'adresse, et le trajet se fait ans le silence total. J'en profite pur admirer le paysage, étant la première fois que je pose les pieds ici.

Nous arrivons au bout d'une vingtaine de minutes chez la grand-mère de Ken, et je paie le taxi, sous les protestations de Ken.

— Tu m'as payé le billet d'avion, je peux bien participer aux différentes dépenses, y compris le taxi.

Il souffle et me remercie, puis va frapper à la prote d'entrée. ¨Peu après, une dame âgée vient ouvrir. Ses yeux s'illuminent en voyant Ken, un large sourire vient se poster sur son visage, et elle le prend dans ses bras. Elle lui dit une phrase en grec certainement, à laquelle Ken sourit.

— Tu m'as manqué aussi, Yaya. Je te présente Louna, c'est une amie.

Sa grand-mère me regarde de haut en bas, et me prend dans ses bras, comme elle l'a fait précédemment avec son petit-fils.

— Ravie de te rencontrer, tu es très jolie.

— Merci madame, vous êtes ravissante aussi.

— Oh, appelles-moi Yaya, et tutoies-moi. Les amis de mon petit-fils sont aussi mes petits-enfants.

Je lui souris franchement, et elle demande à Ken de me monter où je vais m'installer. Il m'emmène jusque dans la chambre d'amis, et me laisse poser mes affaires, me disant de redescendre lorsque je le voudrais seulement.

J'en profite pour ranger rapidement mes affaires, et sortir mon ordinateur pour le mettre en charge.

Je m'assieds sur le bord du lit, et saisis mon téléphone. Je vais sur WhatsApp, et hésite longuement à écrire un message à Jehkyl, ou à Iris.

Finalement, je repose mon téléphone après l'avoir mis en mode avion, et redescends.

C'est une semaine de vacances qui va me servir à réfléchir. Alors autant bien le faire, et m'éloigner de mon téléphone.