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(Aujourd'hui, 04 Mars 2020, ça fait trois mois jour pour jour que j'ai commencé à poster cette fiction.
Aujourd'hui, j'ai atteint les 100k de lectures. On a atteint ce palier-là.
Oui, on, parce que clairement sans vous, lecteurs fantômes, ceux qui votent, ceux qui commentent, ceux qui font les deux, j'aurais pas atteint ce stade-là. C'est grâce à vous que j'ai poursuivi cette fiction jusque là et qu'elle va se continuer pour encore une bonne vingtaine de chapitres certainement.
C'est grave à vous que je continue de poster sur Wattpad, parce que je voulais clairement tout arrêter à la fin de "Bresson".
Merci à vous de suivre les péripéties de Louna, de supporter ses changements d'humeur (qui par conséquents sont les miens aussi de temps en temps), de supporter mon inactivité certains jours, d'être là, de lire, de me soutenir et d'être qui vous êtes.
Peut-être que pour vous j'en fais des caisses avec ces remerciements mais j'ai jamais atteint les 100k, j'ai déjà galéré à atteindre les 10k sur BDS alors forcément ça m'émeut, ça me fait plaisir même si j'ai du mal à réaliser que j'ai plus un nombre de vues à 2 mais à 3 chiffres.

Du coup, pour vous remercier, un deuxième chapitre dans la foulée. Et encore merci à vous.)

Je regarde Mathieu, qui lui me regarde méchamment. Comme si j'étais une enfant qui s'apprête à se faire punir par ses parents.

— En quoi je me fous de toi ?

Les gens qui passent nous regarde avec insistance, ce qui me fait soupirer. Mathieu comprend que je ne veux pas qu'on parle en public, et m'incite à le suivre. J'en conclus qu'on rentre, chez lui ou chez moi, je n'en sais rien.

Nous montons dans sa voiture et faisons la route sans piper mot jusque chez moi. Il passe devant et fais comme si c'était son appartement. Je le laisse faire, et en profite pour remettre mes clés sur la serrure, mon trousseau étant toujours là où je l'avais laissé la veille. Je pars me faire un thé, ayant bien besoin de théine, et vais par la suite m'installer sur le canapé.

— T'as dormi où cette nuit ?

— Chez Adam.

— J'croyais que tu lui parlais plus.

— C'était le cas. Le jour de l'an il m'a recontacté, et hier je suis allée chez lui. On a parlé, il m'a accueillie, on a mis les choses à plat.

— Le gars avec qui t'étais c'est qui ?

— Mon ancien collègue.

— J'te crois pas.

— Putain mais toi t'as un problème de confiance envers moi c'est dingue. Est-ce que je t'ai déjà trompé ? Est-ce que je me suis déjà rapprochée d'un gars juste pour te piquer ? Est-ce que j'ai déjà fait une seule chose qui peut remettre en cause mes sentiments pour toi ? Je crois pas.

— Tu traines avec trop de gars, j'aime pas ça.

Je ris jaune.

— C'est l'hôpital qui se fout de la charité j'espère ? Les mecs avec qui je traine sont avant tous tes potes, que tu m'as présenté !

Avant qu'il n'ajoute autre chose, je lève ma main, ne voulant pas qu'il parle. J'ai la gorge serrée, mais je n'ai pas envie de pleurer.

— Et puis.. Tu pètes un câble parce que je suis proche de trop de gars, alors que toi t'es tous les jours au contact de meufs qui se respectent pas forcément, qui veulent que tu les aide à avoir une certaine notoriété et que tu couches avec elles, et c'est toi qui me tapes une crise ? T'es au courant que les rôles sont inversés, là ?

— Y'a aucun rapport là, tu mélanges tout.

— Tu te fous de ma gueule là ? Toi t'as le droit de péter un câble parce que mes potes sont essentiellement des gars ? Gars qui, soyons honnêtes, ne m'intéressent pas le moins du monde, qui sont soit casés soit trop vieux, et qui comptent pour moi en tant qu'amis ? Et moi je dois rien dire alors que dans tes clips, type Dis-Moi Oui, y'a une meuf qui se frotte à toi de façon suggestive ?

— C'était pour les besoins du clip.

— Mais besoins du clip ou pas je m'en fous ! Déjà que j'ai pas totalement confiance en moi, que j'me trouve pas vraiment belle et que j'me dis que t'aurais aucun mal à trouver mieux que moi, toi tu te frottes aux figurantes de tes clips parce que soi-disant que c'est pour les besoins du clip. T'es censé me rassurer, me dire.. J'en sais rien moi ! Mais pas une simple phrase comme t'as sorti parce que ça, ça a le don de me faire vriller et je crois que j'me suis assez énervée comme ça entre hier et aujourd'hui.

— T'as constamment besoin d'être rassurée de toute façon, ça me casse les couilles. J'suis sûre qu'Allison serait moins chiante.

Mes nerfs lâchent. Mes yeux me brûlent, tout comme ma gorge. Je sens que je suis sur le point de régurgiter, et il n'en faut pas plus pour que je me dirige dans la salle de bains en quatrième vitesse. J'ai à peine le temps de m'agenouiller devant les toilettes et de relever la cuvette que le café de ce matin et les quelques gorgées de thé que j'ai bu repartent aussitôt. Alors que je tire la chasse, Mathieu apparaît à l'entrée de la salle de bains. Je récupère rageusement la serviette-éponge qui se trouve dans le bac à linge, et m'essuie la bouche.

— Ca va ?

Je relève mes yeux larmoyants vers Mathieu. Il me lance un regard à la fois peiné et inquiet.

— Je veux pas de ta pitié, faudrait pas que tu te sentes obligé de me rassurer.

Il souffle, et alors que je vais pour me relever, mon système digestif en décide autrement, et me fait me pencher à nouveau sur la cuvette. Une fois la bile crachée, et sûre que j'ai fini de rendre mes repas peu consistants, je tire à nouveau la chasse et me relève doucement. Mathieu me tend son bras afin que je m'appuie dessus, mais l'ignore.

Je m'appuie sur le rebord du lavabo, et me regarde dans le miroir. Teint blafard, cernes bien présentes, yeux rougis, le combo gagnant. Je vois que Mathieu est toujours derrière moi, attendant que j'accepte qu'il m'aide à aller m'allonger.

Je me brosse les dents rapidement, me passe un coup d'eau sur le visage, et pars dans ma chambre, ignorant royalement mon copain.

— Tu comptes m'ignorer longtemps ?

Je me blottis sous les draps, épuisée de tout ce qui a pu se passer ces derniers jours. Il s'assied au bord du lit, mais pour autant, je ne lui réponds pas tout de suite.

— Si Allison est moins chiante que moi, pourquoi t'es encore avec moi alors ? dis-je d'une voix faible.

— J'le pensais pas, tu le sais.

— Non, je sais pas justement, soupiré-je. Je sais jamais avec toi. Je sais pas si tu penses ce que tu dis, si tu le dis dans le but de blesser ou si c'est pour blaguer. On n'arrive pas à avoir une discussion sans qu'on se prenne la tête. T'as même réussi à oublier mon retour.. Que tu bosses comme un fou je le comprends, mais c'est réellement blessant de voir que la personne à laquelle on tient le plus n'est même pas foutu de se souvenir d'une simple date, d'une simple journée durant laquelle on voulait juste profiter de cette personne.

Je ferme les yeux, le sommeil se faisant de plus en plus présent, tandis que la main de Mathieu vient se poser dans mes cheveux.

— Si j'te fais mal c'est pas voulu. J'ai du mal avec tout ça, c'était déjà le cas quand on était plus jeunes.

Je crois qu'il continue à parler, mais Morphée m'embarque rapidement avec lui.

IdioteWhere stories live. Discover now