99

3.9K 206 42
                                    

Arrivés au restaurant, nous sommes accueillis par une serveuse. C'est son travail en même temps, elle nous emmène donc à une table et nous donne les menus, tout en n'oubliant pas de regarder Mathieu avec insistance.

Lorsqu'elle s'éloigne, je regarde Mathieu à mon tour, puis reporte mon attention sur la carte. Je ne vais pas aller taper un scandale juste parce qu'elle a regardé mon copain, je pense que ce n'est pas la seule fille à le faire, puis elle peut aussi très bien l'avoir reconnu, donc je m'abstiens de tout commentaire.

Elle revient quelques minutes après pour prendre nos commandes, et elle ne se gêne pas pour regarder Mathieu et lui faire les yeux doux, avec le sourire qu'Allison avait collé au visage pratiquement constamment : celui d'une pétasse aguicheuse. Mon sang bout, mais je ne dis toujours rien.

Lorsqu'elle nous ramène les plats, elle ne se gêne pas pour se pencher, mettant pratiquement son décolleté sous les yeux de Mathieu. Il regarde furtivement, mais pas assez pour que je ne remarque pas. Bien que j'ai l'occasion de m'énerver, je ne le fais pas. Que pourrais-je dire ? Oui je pourrais m'énerver, l'insulter de tous les noms, et Mathieu se prendrait une gifle. Mais je ne préfère pas avoir recours à la violence, physique ou verbale. J'attends le moment opportun, ce qui me laisse tout le temps de réfléchir à quelque chose.

Elle repart à nouveau, après nous avoir souhaité bon appétit, et je commence à manger sans décocher un seul regard, un seul mot, à mon copain.

— Y'a un problème ?

Je relève la tête vers Mathieu, et lui souris.

— Non, aucun.

— T'es sûre ? J'pensais t'allais te vénère parce qu'elle joue son aguicheuse sous tes yeux.

— Je pourrais oui. Mais j'ai envie de passer un bon repas, dans le bonne humeur, avec toi. Alors ça pourra attendre un peu. Ou peut-être que je dirai rien, qui sait ?

Il hoche la tête, peu convaincu, et attaque son plat. Nous en profitons pour parler de son projet, du temps qu'il y consacre, de ce qu'il a déjà préparé et finalisé, et ce qu'il reste à prévoir.

Lorsque notre serveuse revient à nouveau, elle ne se gêne pas pour mettre en avant sa poitrine qui, soyons honnêtes, est plus imposante que la mienne. C'est à ce moment-là que je sais comment je vais pouvoir énoncer clairement que Mathieu est mon copain et que son numéro commence à me taper sur le système.

Alors qu'elle récupère nos assiettes vides, j'éternue.

— Ca va pas mieux ? me demande Mathieu.

— Si, c'est juste une allergie aux aguicheuses.

— Je vous demande pardon ?

La brune plantureuse se tourne vers moi, un air un peu colérique sur le visage.

— Oui. Voyez-vous, le fait que vous ayez une poitrine certes quelque peu proéminente ne vous octroie pas le droit de la mettre sous le nez de mon copain, et encore bien moins sous mes yeux. Vous l'avez peut-être reconnu, je n'en sais rien, mais sachez que c'est un réel manque de respect envers moi, en tant que femme et en tant que copine, que vous vous permettez. Vous ne saviez peut-être pas que c'était mon petit-ami, mais lorsque vous voyez un homme accompagné d'une femme, vous avez 90% de chances que ça soit un couple. A bon entendeur bien entendu, n'y voyez aucune agression personnelle, dis-je en lui souriant faussement.

Gênée par mon intervention que j'ai fait certes un peu fort, elle part avec nos assiettes en quatrième vitesse. Quant à Mathieu, il s'esclaffe.

— T'es trop forte j'ai juré, j'pensais que t'allais lui rentrer dedans et en fait non.

— Pas la peine d'être vulgaire ou méchante, quelques mots bien placés et choisis, et l'affaire est réglée.

IdioteWhere stories live. Discover now