Idiote

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(Tout d'abord coucou et merci pour les 19k de vues, vous savez pas à quel point ça compte pour moi, vraiment.
Ensuite, je m'excuse de poster que maintenant, mais j'suis malade comme pas possible, j'ai passé l'aprèm à dormir et j'avais pas écrit la moitié du chapitre. Du coup j'ai écrit ça vite fait, j'ai écrit les deux chapitres de demain, et avant de retourner hiberner j'écris ceux de mardi aussi.
Bonne lecture, bonne soirée, et bonne semaine de cours ! :) )

Nous montons dans l'appartement d'Odeta, qui se trouve dans le salon. Les garçons filent directement dans la chambre de Mathieu, et je pars dire bonjour à la grand-mère de ce dernier.

— Bonsoir Odeta.

Cette dernière sursaute, et se tourne vers moi.

— Oh, Louna ! Bonsoir ma fille. Tu vas bien ?

Je déglutis, et hoche timidement la tête. Elle se lève tandis que je m'approche d'elle, et me prend dans ses bras.

— Que fais-tu ici à cette heure-ci ?

— J'étais venue rejoindre les garçons il y a un petit moment, mais il commençait à faire froid, alors on est montés. J'avais dit à Mathieu que je viendrais ce soir, il ne t'a pas prévenu ?

— Non. Mais ça n'est pas grave ! Tu es ici comme chez toi.

Je souris, et lui demande si elle a de quoi soigner une blessure, lui expliquant que j'ai trébuché en venant et que je me suis écorchée le genou. Je n'aime pas mentir, mais je n'allais pas lui dire que son petit-fils s'était battu pour prendre ma défense, même si cela partait d'une bonne intention.

Elle me répond que la trousse à pharmacie est dans la salle de bains, que je n'ai qu'à faire comme chez moi. J'acquiesce et la remercie, et pars chercher le nécessaire pour ensuite rejoindre les garçons dans la chambre de Mathieu. Je ferme la porte derrière moi, et fronce les sourcils en regardant fixement Mathieu. Assaf, lui, n'a rien fait, même si je suis persuadée qu'il en mourrait d'envie. Quant à Elyo et Ormaz, ils ont retenu Mathieu, je ne peux pas leur en vouloir.

— T'es con où c'est comment ?

— Hein ?

— T'es débile où tu le fais exprès ?

— J't'avais dit que j'lui ferais la misère.

— Ça partait d'une bonne intention Louna, tu peux pas dire le contraire, le défend Elyo.

— Je dis pas le contraire, mais il y a d'autres façons de régler une affaire que par les poings, soupiré-je. Tu sais pas de quoi il est capable, tu peux très bien t'en tirer sans qu'il n'y ait de retombés, ou alors tu peux te faire convoquer par les flics dans peu de temps.

Je sors ce qu'il faut pour nettoyer les plaies de Mathieu, et m'affaire à le soigner sans ne rien dire de plus. L'atmosphère est pesante, l'air est lourd, je sens que chacun des gars présents se retient de dire, ou de demander, quelque chose. Lorsque j'ai fini de soigner mon copain, je range l'attirail dans la trousse et m'assieds à même le sol, demandant à Mathieu de me rendre mon téléphone.

— Pour quoi faire ? Tu vas lui envoyer un message ? Demander à Ken de v'nir en renfort pour lui parler ? demande-t-il sarcastiquement.

— Oh ta gueule un peu, sifflé-je.

Il ne relève pas, mais me tend mon téléphone en me regardant méchamment. Je le récupère sous les railleries d'Elyo, Assaf et Ormaz, qui lui disent que c'est la première fois qu'il ne s'énerve pas lorsque quelqu'un lui dit de se la fermer.

J'envoie un message à Adam.

À : Adam
Damien est revenu. Mathieu l'a frappé. Dans une semaine maximum il va venir zoner devant le lycée.

Je renvoie mon téléphone à Mathieu, pour qu'il voit par lui même que je ne cherche pas à aller parler à d'autres garçons que lui et Adam, et regarde Ormaz qui, jusqu'à présent, ne m'a pas lâché du regard.

— T'as dit qu'il allait parler aux flics ?

— Il est capable de tout.

— C'est-à-dire ? Tu le connais un minimum, non ?

— Ouais, malheureusement. Il avait eu un différend avec un dealer, il y a trois, quatre ans de ça. Si je me trompe pas, il s'agissait d'un de ses amis. Je mentirai en disant la cause de leur problème, mais Damien était parti voir les flics et l'avait balancé. Je sais que son ami a fait de la prison, et que Damien était fier de sa trahison.

— Et alors quoi ? J'risque quoi au juste ? Il va aller poucave aux bleus et ensuite ?

— T'es connu pour dealer, il me semble. S'il explique que tu l'as frappé sans raisons valables, qu'il te décrit physiquement et que le policier qui prend sa déposition te retrouve, chose qui ne devrait pas être compliquée, t'es bon pour faire un séjour en centre de détention pour mineurs.

— Comment tu sais ça toi ? demande Elyo.

— Mon beau-père est avocat.

— Mais.. Il va réellement aller balancer ?

— Je vous l'ai dit : il est capable de tout pour ses intérêts personnels. En l'occurrence, son intérêt perso, pour le coup, c'est de faire tomber Mathieu, de l'envoyer à l'ombre. Son point de vue, et je pense que c'est le bon, c'est celui-là : le temps que Mathieu sera incarcéré, je serais vulnérable, j'aurais plus mon copain, et c'est pas garanti que ses amis veuillent encore me fréquenter après l'avoir foutu dans un bourbier sans nom qui lui a valu de faire de la taule. Il va se rapprocher de moi en traînant devant le lycée, en essayant de récupérer mon numéro, en usant de pas mal de stratagèmes. Quand Mathieu sortira, il ne voudra plus m'adresser la parole, puisque c'est en parti à cause de moi qu'il sera tombé. Néanmoins, Math continuera de dealer. Il va se passer quoi ensuite ? Damien risque de me faire du chantage, en me disant que si je ne fais rien pour lui, il fera en sorte que Mathieu retourne à l'ombre pour trafic et d'autres choses certainement fausses. Vu que je vais vouloir prendre le parti de Mathieu, et faire en sorte qu'il n'y retourne pas, je vais devoir me rapprocher de Damien, et ce jusqu'à ce qu'il en ait marre, ou que je pète un câble et l'envoie sur les roses. Si tel est le cas, il va aller balancer Mathieu, n'aimant pas ma petite rébellion. Mathieu va retomber, et il va encore sortir gagnant. Dans tous les cas, il sortira gagnant.

Après un temps de silence où les quatre essaient d'assimiler ce que je viens de dire, Assaf prend la parole.

— Nan, y'a moyen qu'il tombe. C'est un fils de pute, il mérite d'aller en taule pour tout ce qu'il a fait. Et on va pouvoir le faire.