Chapitre 2

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— Qu'est-ce que tu fais dans le noir, au lieu de te préparer ? m'interroge mon ami Vasco, alors que je suis allongée sur mon lit en train de penser à ma journée plus que chaotique.

J'en peux plus de cette vie. Je suis venue m'installer à Lisbonne afin que mon existence prenne un nouveau tournant, et au lieu de ça, j'ai l'impression que je suis encore plus mal qu'à mon arrivée dans cette ville. Je ne parviens pas à aller de l'avant et encore moins à trouver un job qui me plaise. J'ai fait quasiment toutes les entreprises susceptibles d'être intéressées par mon profil, et ça n'a rien donné. Alors je me suis rabattue sur des petits jobs qui ne me payent même pas mon loyer. Heureusement, que mon meilleur ami ne me demande pas un sou pour cette magnifique chambre qu'il me laisse occuper depuis des mois. Je lui suis tant redevable ! Sans lui, je ne sais pas ce que je serais devenu à la mort de mon père. Il a été mon confident, mon oreiller sur lequel pleurer, ma bouée de sauvetage quand il me sentait couler, mon ami, mais surtout il s'est comporté avec moi comme l'aurait fait un frère. Vasco, est le frangin que je n'ai jamais eu ! Je lui dois la vie !

Je ne peux plus continuer comme cela ! Il faut que ma vie change ! Il y en a marre d'être caissière de supermarché, baby-sitter trois soirs par semaine. Je dois absolument trouver un travail dans lequel je m'investirai à fond, dans lequel je me sentirai à ma place et surtout où j'excellerai au point de monter très vite en grade. Mais surtout, je veux un job qui me laisse du temps pour ma peinture. Ça fait des années que je ne peins plus ! Si ces derniers mois et actuellement, c'est par manque de temps, ces dernières années, c'était plutôt par manque d'envie. C'était la page blanche ! Je ne me voyais pas dessiner ce qu'il y avait dans mon cœur. C'était bien trop personnel ! A cette époque ma vie était essentiellement tournée vers mon père. J'avais quitté Paris et mon job de rêve pour venir m'occuper de mon paternel qui était atteint d'un cancer.

Croyez moi, je ne le regrette pas. Je m'en serai voulu de ne pas être auprès de mon papa chéri dans ces derniers instants de sa vie. Il était tout pour moi. Après le décès de ma mère dans un tragique accident, alors que je n'avais que six ans, on était devenu lui et moi comme les cinq doigts de la main, inséparables. Aujourd'hui, encore, je ressens un vide immense en moi. J'essaye de le combler avec des petits instants de plaisirs mais rien n'y fait. Cette partie de moi semble s'être envolé avec lui. Je dois me rendre à l'évidence, je l'ai perdu à jamais.

Dès lundi, je me lance à la rechercher d'un nouveau job, c'est décidé ! Mon père aurait voulu que je me donne à fond pour réaliser mes rêves, et depuis des semaines, j'ai fait tout le contraire. Je me suis contentée de ce que j'avais à défaut de trouver mieux. Il est temps de reprendre ma vie en main.

Je n'ai pas fait des études d'arts et communication pour me retrouver devant une caisse à supporter des clients mal lunés, des dragueurs sans gêne, voire des harceleurs. J'ai déjà eu mon compte dans ce domaine.

— Rassure moi, tu ne comptes pas m'accompagner dans cette tenue ? poursuit Vasco alors que je n'ai pas répondu à sa première question.

Il s'allonge auprès de moi vêtu de son magnifique costume taillé sur mesure et attend que je lui réponde en me fixant de ses adorables yeux très charmeurs.

— Non ! Mais je ne pense pas que la robe que tu as choisie pour moi soit mieux ! j'atteste étant convaincue qu'il aurait mieux fait de s'abstenir, que de m'acheter ce petit bout de tissu.

Je dois vous avouer que si on n'est de très bons amis, lui et moi, on est complètement diffèrent. Lui, il est du genre beau gosse, bien apprêté qui soigne son image, séducteur invétéré, drôle, il croque la vie à pleine dent sans se soucier des autres. Quant à moi, je suis, plus, du genre discrète, catholique, qui n'aime pas se faire remarquer, qui donne de son temps pour aider les autres et qui ne désire qu'une seule chose, réaliser ses rêves. Nous sommes incompatibles et pourtant on s'entend à merveille, même si parfois ça nous arrive d'être en désaccord, comme au sujet de cette robe à strass qu'il s'est fait une joie de m'offrir.

L'initiation à l'amour : DÉSIR OU AMOUR ? TOME 1Where stories live. Discover now