CHAPITRE 6

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Je ne parviens pas à trouver le sommeil. Je n'arrive pas à croire que tout est vrai. Comment j'ai pu me laisser faire de la sorte ? Est-ce possible de perdre la tête le temps d'une soirée ? Car c'est l'impression que j'ai eue. Mon corps tout entier m'a lâché, me laissant complètement à la merci de ce séduisant inconnu. Comment j'ai pu être aussi stupide ? Je ne suis plus une enfant pourtant !

Jamais, je ne me suis abandonnée de cette façon avec qui que ce soit, même si j'avais failli le faire alors que je n'étais qu'une jeune adolescente. A cette époque là, j'étais tombée follement amoureuse, en une fraction de seconde, d'un homme bien plus âgé que moi. Il était à mes yeux d'enfant, le profil idéal de mon prince, de l'homme parfait. Il était charmant, beau, intelligent, gentil et surtout il savait m'écouter. Et très, très vite nous nous sommes rapprochés, au point de le laisser me prendre dans ses bras. Je me sentais bien en sa compagnie. J'étais charmée ! Puis, du jour au lendemain, je n'ai plus eu de nouvelles de lui. Il a disparu aussi vite qu'il était apparu quelques jours auparavant dans ma vie. C'est depuis cette année là, que je me suis promise de ne plus tombée dans ce piège abominable qui est la passion, l'attraction entre deux corps.

Et c'est pourtant ce qui vient de se produire avec ce monsieur ce soir. Il m'a séduite avec ses yeux ravageurs, m'a corrompue à son charme, puis il m'a abandonnée comme une vieille paire de chaussette, plus précisément comme un sac patate, juste devant la porte de mon appartement, après s'être aperçu que je n'étais pas la femme qu'il lui fallait. En tout cas, c'est ce que j'ai compris par ses derniers mots : « Tu es tout ce que je désire, néanmoins je ne peux pas ! Désolé ma belle ! ».

Une fois de plus, je me suis laissée aveuglé par le charisme d'un monsieur. Et une fois de plus, je me sens complètement déroutée face à mes sentiments contradictoires qui ne cessent de se bousculer dans mon esprit, emprunt à exploser dans les heures qui suivent, si je ne trouve pas immédiatement un moyen de reprendre un semblant de mon être, qui n'est visiblement pas à ma portée. Qu'est-ce qui ne va pas chez moi ? Je n'arrive pas à comprendre pourquoi tout mon corps réagit de cette manière devant cet inconnu dont je ne sais rien, à part, qu'il est très séduisant et beaucoup plus vieux que moi.

Je ne cesse de tourner dans mon lit en espérant qu'une solution me tombe du ciel, vu le nombre de fois que j'ai supplié Dieu de me venir en aide durant cette nuit. Une première je dois dire. Jamais, je n'ai sollicité autant le Seigneur que ce soir, et la plupart du temps, je le prie de bien prendre soin des autres, m'oubliant au passage. Mais, décidemment, il préfère faire le mort et me laisser seule face à mon tourment. Je ne me laisse pas vaincue pour autant et tente une dernière prière, quand j'entends du bruit venant du salon. Certainement mon soit disant meilleur ami qui rentre après avoir arrosé comme il se doit, sa fantastique bringue.

— Paloooomaaaa ? Tu es rentrée ma belle ? me demande t-il en toquant à ma porte, pas tout à fait dans ses baskets, je le sens rien qu'à sa façon de prononcer mon prénom.

Mais il n'échappera pas à mes représailles. Il est le seul responsable de tous mes problèmes ! Il va m'entendre ! Il n'aurait pas du m'abandonner à mon triste sort. Tout ce qui s'est produit est entièrement de sa faute. Comment a-t-il pu m'oublier ?

Je me lève d'un bond et cours à toute vitesse vers l'autre pièce afin de lui remonter les bretelles. Mais quand j'ouvre la porte de ma chambre, Vasco surprit perd l'équilibre et m'entraîne avec lui dans sa chute.

— Aïe ! crions nous à l'unisson.

Je me retrouve plaquée au sol comme un joueur de rugby qui aurait subit une attaque de plein fouet.

Quand je reprends conscience, du moins, quand j'ai l'impression de revenir parmi les vivants, j'ai un énorme poids sur les épaules qui empêche tout mouvement du haut de mon corps. C'est bien ma veine ! La soirée n'a pas été assez mouvementée qu'il faut encore m'en rajouter. Complètement emmitouflée, je commence à suffoquer. Je tente de bouger, mais seules mes jambes le peuvent. J'essaye tant bien que mal de reprendre mon calme. Mais c'est peine perdue, je n'y parviens pas. Que se passe t-il ?

Encore déboussolée par ce qui vient de se produire, et dans l'obscurité la plus totale, j'ai du mal à reprendre entièrement tous mes esprits et à comprendre ce qui m'arrive. C'est seulement quand Vasco revient doucement à lui que je découvre qu'il est totalement allongé sur le haut de mon buste, perpendiculairement à mon corps, engloutissant par la même occasion ma petite tête, me faisant même manger mes propres cheveux. Berk ! Il faut que je trouve un moyen pour qu'il décampe, mais il est bien trop lourd pour moi. On croirait qu'il pèse une tonne.

— Vasssss...co ! Lè...ve...toi ! Tu...m'é...touf...fffffes ! je lui ordonne tant bien que mal, ne pouvant pas m'exprimer de manière très naturelle, mais il n'en fait rien.

Après un moment qui m'a semblé être une éternité, et après, que j'ai épuisé toutes les solutions pour me défaire de lui, il se relève comme si de rien n'était, avec une lenteur extrême qui m'énerve plus qu'autre chose.

— Ah ! Te voilà ! J'ai cru que je t'avais perdu ma belle ! m'annonce t-il tout sourire avec ses yeux ombragés par l'alcool.

Je réalise soudain que je vais devoir reporter notre petite discussion. Il n'est visiblement pas en état pour quoi que ce soit, ce n'est-ce que pour dormir. Mais demain il ne pourra pas y échapper ! 


Publié le lundi 27 avril 2020

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Et voilà la première partie de ce chapitre. J'espère qu'il vous a plu ? 

La suite sera pour le vendredi 1er mai, a moins, que vous réalisiez le défi suivant :  faire atteindre les 525 étoiles et les 3000 vues à cette histoire. A vous de choisir ! 

Bonne semaine à tous et à toutes ! 

Restez chez vous ! 

L'initiation à l'amour : DÉSIR OU AMOUR ? TOME 1Where stories live. Discover now