L'initiation à l'amour : DÉSIR OU AMOUR ? TOME 1

CHAPITRE 25 fin

Puis, je prends une grosse inspiration et sors sur le petit balcon, retrouver Paloma, qui visiblement est encore très affectée. J'aimerais ne pas être coupable de son chagrin, mais j'ai bien peur d'en être entièrement responsable. C'est avec le cœur meurtri que je m'approche d'elle. J'essaye de la prendre dans mes bras, mais elle me repousse.

— Tu sais pourquoi je t'ai fui tant de fois ?

Car elle avait tout simplement peur de ses sentiments envers moi. Mais je ne me permets pas de dire quoique ce soit. Je n'ai pas vraiment l'impression qu'il s'agisse en réalité d'une question.

— Je t'ai menti ! Tu n'as pas été le premier homme que j'ai aimé, m'avoue t-elle, ce qui me fait l'effet d'un coup de poignard en plein cœur.

Pourtant, je sais que même si elle en a aimé un autre avant moi, il ne s'est rien passé entre eux. Elle était bel et bien vierge le soir de notre première nuit ensemble. Alors pourquoi me révéler cela maintenant ?

— J'étais très jeune quand je l'ai rencontré. Je suis immédiatement tombée amoureuse de lui. Un peu comme avec toi... poursuit-elle sans se soucier du mal qu'elle est en train de me faire, ni même en me jetant un seul regard. Lui, était plus vieux, tout comme toi. Mais peu m'importait, j'étais obnubilée par son regard vert émeraude. Ça été très bref entre nous. Mais je n'ai jamais pu l'oublier. Le plus étrange, c'est que vous vous ressemblez sur beaucoup d'aspects. Sauf que lui, n'était pas un mania du contrôle, il me désirait, il n'y avait aucun doute à cela, mais il ne provoquait pas les choses, il me laissait venir à lui à mon rythme. Il avait ce don de me faire rire aux éclats, de me faire sentir que j'étais unique en mon genre. Je crois n'avoir été jamais aussi heureuse de toute ma vie que cette semaine passée avec lui à Porto. J'étais comme libérée d'une boule qui ne cessait de grossir et qui m'oppressait jour après jour un peu plus.

Pourquoi me raconte t-elle tout cela ? Et aujourd'hui par-dessus le marché...

— C'est, durant cet été, passé dans le bar d'une de mes grandes tantes, que j'ai commencé à peindre cette petite fille et je l'ai finalisé le jour où j'ai rencontré cet homme. Il m'a donné cet infime espoir dont j'avais extrêmement besoin pour me sentir mieux.

Alors c'est ça ! Toute cette petite histoire pour me dire d'où venait cette œuvre dont je viens de faire l'acquisition. A vrai dire, je m'en serai bien passé de ces explications. Savoir, qu'elle pensait à un autre que moi en dessinant ce portrait, enlève un certain charme à ce tableau.

— Vous savez pourquoi j'ai su que vous alliez me quitter le soir où vous m'avez surprise dans mon appartement ?

Encore une question ou c'est encore une de ces façons de me rappeler que je ressemble à son imbécile de premier amour ?

— Vous aviez le même regard que lui, lorsque je l'ai vu pour la dernière fois.

Bingo ! Je me demande soudainement pourquoi je n'ai jamais gagné à la loterie ? Car si je suis en mesure de deviner ainsi les mots de Paloma, j'aurais pu sans aucun doute découvrir les cinq numéros gagnants, si j'avais eu ce n'est-ce qu'un jour la lucidité d'y jouer.

— A la différence, que lui, ne m'a rien dit, ni même un au revoir.

— Pourquoi tu me racontes tout ça, ma belle ? je lui demande ne comprenant pas où cela va la mener de tout me relater.

— C'était toi ! me dévoile t-elle en me fixant pour la première fois depuis que je suis ici, sur cette minuscule terrasse avec elle, très émue.

Et moi, je ne comprends toujours pas ce qu'elle me dit.

— C'était moi, quoi ?

— Mon premier amour. Ne me regarde pas comme ça ! me stipule t-elle, alors que je suis abasourdi par son annonce. Si ce n'était pas toi, il te ressemblait énormément. Mais bon, j'étais plus jeune, je doute que tu puisses te rappeler de moi. J'étais si différente.