CHAPITRE 17 suite

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J'aurais du rester avec Paloma, ce matin. Cette journée n'a fait qu'empirer au fil des heures. Après avoir été enfermé dans une boite, je me suis pris la tête avec mon frangin, et comme cela n'était pas suffisant, notre déjeuner s'est éternisé jusqu'à tard dans la journée, rendez-vous qui n'a servi à rien, et pour terminer, j'ai jeté un grand froid sur tout mon service communication, du moins sur les personnes qui étaient encore présentes à 18h12, trois sur cinq, Tiago incapable de jouer son rôle, mais tout ça ne m'a nullement étonné. Je m'y attendais.

En revanche, j'étais très loin de me douter de ce qui allait encore se produire aujourd'hui. C'est irréaliste ! Invraisemblable !

Je n'ai jamais pensé que mes malaises de ces derniers temps me conduiraient à ma mort. Je ne suis pas dupe ! Sa tête ne me dit rien qui vaille ! Même si j'étais préparé à avoir une mauvaise nouvelle, en aucun cas, j'étais prêt à ça. Ma vie touche à sa fin. J'ai du mal à l'assimiler. Ça semble si irréel ! Comme si j'étais étranger à tout cela. Mais c'est faux ! Je suis bel et bien en train de vivre mes derniers instants.

Je ne peux pas lui faire face. C'est trop dur ! L'entendre m'est déjà assez difficile comme ça, si je le regarde, je ne pourrais plus contenir ma rage, ma tristesse, ma lassitude, ma colère,... Tout se bouscule dans mon esprit. Je ne sais plus ce qui est vrai ou ne l'ai pas. Je voudrais me réveiller et m'apercevoir que tout cela n'est en réalité qu'un misérable cauchemar.

— Mathias, si vous ne changer pas votre mode de vie, votre cœur vous lâchera plus vite que vous le désirez... enfonce encore plus profondément le clou, mon cardiologue qui me suit depuis plus de vingt ans maintenant.

Il croit que je ne le sais pas. Je ne suis pas prêt à accomplir plus de sacrifices que j'en ai déjà fait. Toute ma vie, j'ai du faire attention à mon rythme cardiaque, à manger sainement, ne pas boire plus de deux verres d'alcool par semaine, à respecter mon sommeil, maintenant que j'arrive au bout, il veut que j'en fasse davantage ? Il peut toujours courir ! J'en ai plus que marre qu'on me dise quoi faire ! La mort n'a qu'à m'emporter puisque Dieu le veut ainsi. J'en peux plus de faire attention à tout !

— Je suis sérieux ! souligne t-il le fait que ma mort est proche. A ce rythme là, vous parviendrez tout en haut de la liste d'ici la fin de l'année.

— Alors c'est le temps qu'il me reste ? Moins de six mois ? je lui demande confirmation.

— Oui, avec un peu de chance, un an. Mais si vous effectuer quelques changements dans votre quotidien, vous pouvez multiplier par deux le temps qu'il vous reste.

Des fois, j'ai l'impression qu'il n'écoute pas ce que je lui dis. Je ne veux pas vivre enfermé, arrêter de faire ce qui me maintient en vie depuis des années.

— Je te le redis, je ne veux pas ! Je veux vivre comme je l'entends, dorénavant ! Je pense avoir fait assez de sacrifices tout au long de mon existence. Pour les mois, qu'ils me restent, je veux les vivre pleinement !

— Mathias, ce n'est pas aussi simple ! Vous allez vous sentir de plus en plus fatigué, vos crises de la semaine dernière vont s'accroître jusqu'au moment où vous ne pourrez plus bouger sans votre bouteille d'oxygène sous le bras...

— Alors je n'ai plus de temps à perdre ! je le coupe dans ses explications en me retournant pour lui faire face.

J'espère qu'il comprend, à présent, que ce qu'il tente de faire, ne sert à rien ! Ma décision est prise. Je ne vais pas bousculer mon existence pour quelques mois de plus. Je compte bien profiter du temps qu'il me reste comme je l'entends.

— Vous devez absolument vous réserver des instants de repos toutes les deux heures.

— Ma vie ne me le permet pas !

L'initiation à l'amour : DÉSIR OU AMOUR ? TOME 1Where stories live. Discover now