L'initiation à l'amour : DÉSIR OU AMOUR ? TOME 1

CHAPITRE 18

Après le dîner, il a débarrassé la table, fait la vaisselle. Puis alors qu'il s'apprêtait à sortir Bulle, il m'a ordonné de l'attendre étendue sur mon lit complètement nue. Je n'ai mis aucune objection.

J'ai compris quand il a débarqué, ici, alors que je rangeais mes toiles dans le placard du salon dans lequel elles sont enfermées depuis mon arrivé dans cet appartement, qu'il ne fallait pas le contredire aujourd'hui. Il a ce je ne sais quoi dans le regard qui me fiche une trouille bleu. J'ai peur qu'un simple refus ou maladresse de ma part le fasse fuir. Et je ne le supporterais pas. C'est pour cela, que je n'ai pas répliqué suite à sa punition, qu'il insiste à dire que ce n'en était pas une. Il m'a mise à la vision de tous, et moi, comme l'idiote que je suis, je n'ai rien remarqué de son petit jeu. Je suis tellement aveuglée par mon amour pour lui, que je ne vois pas quand il joue avec moi.

J'aurais du pourtant le savoir... Qu'il n'allait pas faire abstraction de ce petit malentendu. Je ne lui ai pas ouvert tout de suite car je ne voulais pas qu'il tombe sur mes tableaux. Maryline est venue me voir ce soir et à demander à voir toutes mes toiles. Elles les a scruté une à une dans le moindre détail avant de m'informer que trois d'entre elles seront exposées lors d'une réception donnée par son employeur et que si celles-ci rencontraient le succès qu'elle a l'air de penser, elles seront toutes par conséquent exposées mais cette fois-ci dans leur galerie au plein cœur de Lisbonne. J'ai attendu qu'elle quitte les lieux pour exprimer ma joie. Je me suis mise à sautiller dans tout l'appartement comme une gamine de cinq ans, oubliant que Monsieur ne devait plus tarder. Il m'avait promis qu'il emmènerait de quoi me restaurer, ce qu'il a fait.

Mais bon ! Oublions tout ça !

J'ai passé la journée entière à penser à lui. A ses yeux posés sur ma peau nue ce qui provoquait en moi des frissonnements incontrôlables, sa bouche dévorant la mienne comme lui seul sait le faire, ses mains et ses interminables longs doigts me caressant sans relâche... J'en étais toute émoustillée de tant l'imaginer me toucher, m'embrasser, me scruter et à deviner ce qu'il avait de prévu pour moi, ce soir. Et plus, il inondait mon esprit, et plus, je le désirais follement. Tellement fort, que mon sous-vêtement s'est trempé à plusieurs reprises durant la journée. Je ne peux et ne veux plus reculer, je suis éperdument amoureuse de lui, et je veux le lui faire savoir. C'est pour ça, que j'ai décidé de m'offrir à lui, de lui donner ce qu'il espère de moi.

Je ne suis pas dupe, je sais qu'il ne m'aimera jamais, et que pour lui je ne resterai qu'un jeu. Mais je prie au plus profond de moi, qu'en lui offrant mon cœur, ma virginité, toute ma pudeur, et en me soumettant à tous ses bons vouloirs, qu'il réalisera que je suis la femme qu'il lui faut pour les trente prochaines années...

Je l'attends depuis près de dix minutes maintenant, en tenue d'Eve, allongée sur le ventre, mes pieds en l'air, scrutant la porte d'entrée. Mais avant cela, je suis passée par la case pipi, brin de toilette, et un léger coiffage de mes cheveux rebelles. J'ai également fermé les fenêtres, éteins tous les interrupteurs. Seule la lumière de la lune éclaire le passage jusqu'à moi.

J'ignore ce qu'il fait, mais mon toutou a eu le temps de se vider la vessie et le derrière, deux ou trois fois de suite.

Je repose ma tête ne le voyant pas arriver dans les secondes qui viennent, et cogite fortement, de nombreuses questions envahissent mon esprit.

— Dîtes moi qu'il n'est pas rentré chez lui ? Il m'en veut toujours à cause de son satané téléphone ? Je n'y peux rien ! Je ne suis pas habituée à être fliquée de la sorte. Je ne comprends pas que les gens puissent adorer être dérangé en permanence, c'est incroyable ! Faites qu'il revienne ! Je le veux ! Je ne veux plus attendre !

— Tu parles toute seule maintenant ? me découvre t-il en plein débat avec moi-même.

C'était déjà peu probable qu'il m'aime, mais après m'avoir surprise parler dans le vide, il est impossible qu'il puisse prendre notre relation au sérieux. Il doit me prendre pour une folle !