CHAPITRE 12

6.8K 434 15
                                    

Qu'est-ce que j'ai fait ? Qu'est-ce qu'on a fait ? Non, qu'est-ce qu'il m'a fait ?

Je n'arrive pas à raisonner correctement, j'ai mes parties intimes en feu. Le moindre petit mouvement me créé une méchante douleur d'excitation entre mes cuisses, qui se propage rapidement dans tout mon corps, de bas en haut, puis de ma tête à mes pieds. C'est atroce !

Comment j'ai pu accepter ça ?

Comment a-t-il pu me faire ça ?

J'aurais préféré avoir une bonne fessée, ou qu'il me laisse attachée comme un vulgaire animal toute la nuit, que ce qu'il vient de me faire endurer pendant toutes ses longues et interminables minutes. Je n'en voyais pas le bout. D'ailleurs, je n'en vois toujours pas le bout. Même si j'ai pris beaucoup de plaisir avec son remarquable touché qui m'enivre, il me manquait indéniablement quelque chose d'important, pour que je me libère de mes chaînes et que je lui en sois reconnaissante.

Je sais qu'il s'agissait d'une punition, même si je suis persuadée qu'il voulait surtout m'avoir complètement à lui et me faire passer le message suivant : cela ne sert à rien de lutter contre ses propres sentiments. Mais je dois avouer qu'à l'instant présent, je suis encore plus confuse. En moins d'une heure, je suis passée par une multitude d'émotions contradictoires. Je l'ai haï pour m'avoir ligoté. Je l'ai adoré pour ses caresses, même, douloureuses par moment. Je l'ai détesté quand ses mains ont mystérieusement quitté mon corps, puis je l'ai de nouveau aimé quand elles se sont remises là où elles n'auraient jamais dû partir. Pour terminer, avec une énorme frustration. Je ne suis pas dupe, j'avais envie de plus.

Et c'est là que son châtiment prend tout son sens. Car ce qu'il m'a fait subir, n'était en rien un supplice, face à ce que je m'efforce de contenir maintenant. J'aimerais crier ma rage, envers lui, pour m'avoir fait comprendre de la pire des manières qu'il existe, que j'étais et que je suis totalement sous son charme, mais j'en suis incapable. Cela reviendrait à affirmer que toutes les barrières que j'ai bâties autour de moi durant toutes ces années, ont été déchues en une fraction de seconde. Et c'est impossible ! Je ne peux pas retomber dans ce piège !

La première fois a déjà été bien trop difficile. Je me suis promise de ne plus jamais ressentir ce genre d'amour. La passion nous détruit et nous consume d'une telle façon, qu'on a l'impression que notre vie s'arrête, lorsque l'être aimé nous quitte. Et je refuse de revivre tout cela ! C'est bien trop dur à supporter !

Pourquoi je n'ai pas le droit à un amour sincère et simple ? Pourquoi faut-il qu'à chaque fois que je tombe amoureuse, que cela soit envers un homme qui me fera à coup sûr souffrir ? N'ai-je vraiment pas le droit au bonheur ? Je commence sincèrement à me poser des questions.

Il faut que je me lève, mais mon corps est si endolori et si empreint à l'excitation que je me ravise.

Je n'aurais jamais dû me trouver dans cette situation. Je ne méritais pas cette peine. Quelle a été ma faute au juste ? Je ne savais pas qu'il y avait un téléphone dans les paquets. Comment j'aurais pu le savoir ? Ce n'est pas comme si je l'avais fait exprès. Je ne voulais pas le faire souffrir. J'ai bien vu, dans son regard, lorsqu'il m'a balancé le téléphone à la figure, à quel point il était triste et en colère contre moi. Je n'ai pourtant pas commis ce crime, contre lui, mais plutôt pour me protéger.

Il est déjà très difficile, pour moi, de faire abstraction qu'il existe au quotidien, il régit ma vie d'une telle manière que j'en ai constamment peur. Je suis carrément impuissante face à ce que cet homme m'inflige jour après jour. Je ne peux nullement faire un pas sans penser à lui, je me réveille tous les matins en manque de lui, je ne cesse d'imaginer ce que ma vie serait à ses côtés... J'en deviens brusquement folle à tellement y réfléchir. Comment un monsieur que j'ai croisé qu'une poignée de fois dans toute ma vie, peut gérer ainsi mon existence sans que je m'en rende compte ? C'est affolant et complètement déroutant !

Il peut m'en vouloir, comme il le dit si bien, de l'avoir mis au placard, mais ça n'excuse en rien le fait qu'il m'a traité comme une chose, comme un objet qui lui appartenait aujourd'hui. Il aurait dû attendre avant de m'attacher, afin de me demander qu'elle était mon avis face à cette punition. Peut-être que je l'aurais laissé faire après tout, mais au moins, je ne me serais sûrement pas sentie utilisée. J'aurais voulu avoir mon mot à dire, même si le final aurait abouti au même. Pourquoi refuse t-il de comprendre que je ne suis pas comme toutes les filles avec qui il a l'habitude d'être ? Et pourquoi je n'arrive pas à lui dire tout simplement ce que je ressens et ce que j'attends de lui ?

Bien évidemment, nous sommes tous les deux coupables de ce qui vient de se produire. Moi, car je m'interdis de lui parler de mes sentiments et de mes désirs envers lui, que je trouve contraire à mes principes. Et lui, pour ne pas écouter ce dont j'ai réellement envie, mais surtout, il ne cherche pas à me rassurer. Et à vrai dire, c'est tout ce dont j'ai vraiment besoin pour être avec lui, qu'il me certifie qu'il ne va pas me quitter comme une vieille chaussette dès qu'il aura eu ce qu'il voudra.

Oui, il tient généralement ces promesses me concernant. Il m'a promis de ne pas me pénétrer et a tenu sa parole, même si, à présent, je me demande si c'est véritablement une bonne chose, vu dans quel état je suis. N'aurait-il pas mieux valu qu'il assouvisse son désir, et le mien par la même occasion ?

— Paloma ? Tu attends quoi pour venir me rejoindre ma belle ? m'appelle-t-il de l'étage d'en dessous.

Je n'ai aucune envie de descendre. Je ne suis pas en condition.

D'ailleurs, comment le puis-je ? Comment je vais faire pour me lever de cet immense lit ? Je n'ai jamais vu un matelas aussi grand. On peut dormir à trois sans soucis et sans se toucher, tellement il est immense. Oh oui ! Je suis plantée en plein milieu et j'ai de l'espace de part et d'autre pour me rouler sans crainte de me retrouver par terre.

— Aïe ! je crie entre les dents pour ne pas qu'il m'entende en bas.

Si j'étais toute seule je hurlerais ma souffrance, tellement, elle est insupportable. Je ne savais pas qu'on pouvait ressentir un tel trouble face à la frustration, même après de longues minutes sans contact. Qu'on me donne la solution pour mettre fin à ce calvaire ? Je ne le supporte plus ! C'est affreux ! Tout mon corps est en émoi, il s'excite au moindre de mes petits mouvements. Il faut que ça cesse !

Et zut ! Le voici qu'il monte les escaliers. Je vais encore en prendre pour mon grade. J'aimerais pouvoir m'enfuir d'ici, mais je n'ai pas la force de bouger, alors courir, c'est inimaginable.

— Bulle ? Descends mon chien ! Il faut que je me lève ! je repousse doucement mon petit amour sur le côté afin de pouvoir me déplacer de l'autre, mais c'est peine perdue.

Je suis paralysée de douleur.

— Tu n'as pas encore pris ta douche ? me dispute t-il alors que je tente de bouger avec grande difficulté. Ne me dis pas que tu es encore en chaleur ?

Comment ose t-il me poser cette question ? Il sait pertinemment que je le suis ! Ce n'est pas ce qu'il voulait ? En tout cas, il a tout fait pour !

Je prends conscience que je lui en veux beaucoup, pourtant c'est moi, qui aie insisté pour qu'il continue. C'est moi, l'unique fautive de ce qui m'arrive.



Publié le dimanche 28 juin 2020

**************************************

Publication exceptionnelle, pour vous informer que j'ai terminé le premier tome de cette histoire, bien évidemment, il me faut encore la corriger et certainement faire quelques modifications, mais j'ai la trame. Et c'est déjà bien ! 

J'espère que la réaction de Paloma vous a plu ? La suite est pour demain, car les 1800 étoiles ont été atteintes. 

Merci encore pour tous vos encouragements, vos commentaires, et vos votes. Ils me vont droit au cœur. 

Bon dimanche ! 


L'initiation à l'amour : DÉSIR OU AMOUR ? TOME 1Where stories live. Discover now