L'initiation à l'amour : DÉSIR OU AMOUR ? TOME 1

CHAPITRE 24 suite

Qu'est-ce que je fais ici ? Je n'aurais jamais dû écouter Vasco. Il n'est pas de bons conseils, je devrais le savoir depuis le temps que je le côtoie. Pourtant, j'avais trouvé son idée plutôt bonne quand il me l'a proposé. Mais maintenant, je me sens ridicule. Comment je vais faire pour atterrir dans son bureau ? On n'entre pas chez Mathias De Barosa sans rendez-vous et encore moins quand on n'est pas la bienvenue. Je vais devoir convaincre mon supérieur de bien vouloir me faire cette petite faveur. Mais comment m'y prendre ? Il doit être furieux contre moi. Je n'ai pas donné signe de vie depuis le début de cette semaine, et on est déjà vendredi. Il doit être dans une rage folle. Je ne sais pas si je vais oser me présenter face à lui. Mais je n'ai pas le choix, si je veux montrer à monsieur De Barosa qu'il ne dirige pas ma vie. Je vais devoir être forte et persuasive. Mais pour cela, il faut que je rentre dans cet énorme édifice de malheur.

Je m'avance, et automatiquement je recule. Il faut dire que j'ai les chocottes. Et si je ne parvenais pas à atteindre l'étage du grand maître de ces lieux ? J'aurais dû peut-être envisager un plan plus prometteur. Il n'est pas certain que monsieur Batista puisse me faire monter au dernier étage, où sont bien évidement les bureaux de la direction. Je prends malgré tout mon courage à deux mains et me précipite à grandes enjambées à l'intérieur de cet immense bâtiment.

Après tout, la journée a plutôt bien débutée, je ne vois pas pourquoi ma bonne étoile me quitterait aussi vite. Maryline va bel et bien exposer trois de mes toiles demain lors d'une soirée de charité. Mes toiles seront vendues au plus offrant et la moitié de la somme sera versée à une association qui s'occupe de réaliser les rêves des enfants hospitalisées. Je suis plus que ravie, croyez moi. Je ne pouvais pas espérer mieux.

— Bonjour mademoiselle Paloma, me sourit le vigil lorsque je franchis le portique.

J'ai beaucoup sympathisé avec lui, depuis mon arrivé dans cet endroit. Il est très gentil et n'aime pas qu'on l'appelle gros dur. Car en réalité il a le cœur sur la main. C'est un bon gars, qui travaille plus de cinquante heures par semaine pour pouvoir subvenir au frais médicaux de son épouse, gravement malade. Je l'apprécie énormément.

— Bonjour Dinis. Vous allez bien ?

— Oui mademoiselle. Ça faisait longtemps que je ne vous avais pas vu ? Vous étiez souffrante ?

— On peut dire cela, en effet ! je lui annonce, ne sachant pas comment aborder autrement la vraie raison de mon absence, avant de me renseigner sur ces pouvoirs au sein de cette structure. Vous savez comment je peux me rendre au dernier étage ?

— Vous voulez parler à monsieur De Barosa ?

— Oui ! Vous savez comment je dois m'y prendre ?

— Non ! Seul, monsieur est habilité à autoriser ce genre d'intrusion dans son antre. Mais si vous vous dépêchez, Jorge peut sûrement vous y aider ! me lance-t-il en m'indiquant le chauffeur de Matt au loin, prêt à monter dans l'ascenseur.

— Merci Dinis ! je le remercie avant de partir comme une flèche.

Je me dépêche de courir à la poursuite de Jorge, avant que les portes ne se referment sous mon nez.

— Jorge ? je crie dans un dernier espoir de cause, toute essoufflée par le sprint que je viens de faire.

Et miracle, les portes s'ouvrent à nouveau sur lui, alors que je tente de reprendre mon souffle.

— Mademoiselle Paloma ? Que puis-je faire pour vous ?

— Bonjour ! dis-je sans répondre à sa question, étant encore sous l'effet de ma course.

J'entre doucement à l'intérieur de la machine, et c'est seulement quand nous sommes rien que tous les deux bien enfermés que je me décide à lui quémander son aide.