CHAPITRE 17 suite

4.8K 310 10
                                    

Je n'arrive toujours pas à réaliser que je vais mourir. Ça ne devait pas se passer comme ça. Je savais qu'il me restait peu de temps à vivre mais pas si peu. J'avais pourtant tout prévu dans les moindres détails.

Il y a cinq ans, lorsque je me suis retrouvé aux urgences, dans un pays autre que le mien, et qu'on m'a gentiment prévenu sans prendre de pincettes, que j'avais moins de dix ans à vivre, car mon cœur, ainsi que mes poumons étaient en piteux états, je me suis littéralement écroulé. Pourtant je savais que je ne vivrais pas vieux. Mais je pensais tout de même atteindre mes cinquante ans.

Après quelques jours à me lamenter, je me suis juré à moi-même, que plus personne ne me reverrait dans une situation aussi déplorable. J'étais une loque ! Je ne me reconnaissais pas ! J'avais même pris peur en me voyant dans la glace. J'étais méconnaissable ! Alors contre tout attente, j'ai décidé de faire comme si ma maladie n'existait pas, mais en prévoyant tout de même le jour où je quitterais cette terre. Et je ne sais pas pourquoi, je sentais qu'il était temps, il y a quelques semaines de ça, de mettre mon plan à exécution.

Avec la vente de Junior, les comptes de la société vont être renfloué pendant au moins trois ou quatre ans, ce qui permettra à mon frère de voir venir en attendant de prendre ses marques. Puis, si mon service communication fait bien leur job, l'image de MDB n'en sera que sublimée, ce qui facilitera les transactions pour les dix prochaines années. La seule ombre au tableau, c'est que je ne suis pas prêt à tout abandonner aussi rapidement. Me retirer de MDB Evolution va m'être insupportable ! J'ai bâti cet empire en partant de rien. Je suis devenu dans ce petit pays un homme très influent, que les habitants n'hésitent pas à suivre. Et mes employés qui comptent sur moi, vont devoir dans un futur très proche s'adapter à mon successeur, bien plus désordonné et indulgent que moi. J'ai peur qu'il mette le foutoir dans cet univers bien rangé. Mais comme j'ai tendance à me le répéter, je ne serais plus là pour le voir !

Je ne veux plus penser à cela maintenant ! J'ai besoin d'aller me vider la tête. Cogiter sur ma mort n'est pas très sain ! Je dois me raccrocher à quelque chose, ou bien mieux encore, à quelqu'un.

— Où comptez-vous aller dans cette tenue ? me gronde Marta alors que je n'ai pas encore franchi ma porte d'entrée.

— Courir.

— Mathias ! Dois-je vous rappeler ce qui s'est produit la dernière fois ? Le médecin a été très clair, vous devez arrêter toute force physique.

— Marta, j'en ai besoin !

OK ! Je la considère comme ma deuxième mère, mais là, elle exagère ! Je suis tout de même son patron. Ça ne s'est jamais vu un employé dire à son supérieur ce qu'il doit ou non faire. Elle ne doit pas oublier que c'est moi qui donne les ordres et pas l'inverse.

De tout façon, je ne l'écoute pas et poursuis mon chemin. J'attrape ma carte, puis mon téléphone, et file direction la sortie quand je suis rattrapé par ma gouvernante adorée.

— Je n'aimerais pas vous retrouver mort au coin d'une rue !

— Ça n'arrivera pas ! Promis ! je tente de la rassurer.

Je sais qu'elle tient énormément à moi. A ses yeux, je suis le fils qu'elle n'a jamais eu. Pourtant après avoir eu sa fille, elle a tout essayé pour donner à Jorge le garçon qu'il a toujours désiré, mais sans succès. Et après deux fausses couches, ils ont abandonné l'idée de procréer à nouveau, au profit de ce qu'ils avaient déjà conçu, une vie de famille heureuse.

— Promettez-moi de ne pas exagérer ? Et de faire des pauses régulièrement. Vous n'avez plus vingt ans !

Ça faisait longtemps ! Ça toujours été sa phrase préférée. Bien évidemment, je n'ai plus vingt ans, mais qu'est-ce que j'aimerais pouvoir les avoir à nouveau. En ce temps là, ma vie était un peu plus simple ! Je n'avais pas cette clé Damoclès au-dessus de ma tête.

Bon, il faut vraiment que je m'aère l'esprit. Je sors de mon appartement sans même lui répondre.

— Faites attention à vous, Mathias ! me conseille t-elle alors que j'attends l'ascenseur. Vous êtes seul maître de votre destin !

— Ne t'inquiète pas ! A tout à l'heure ! je la salue avant d'entrer dans la cabine.

Cela fait plus d'une heure que je cours à travers le quartier, en faisant régulièrement des pauses de cinq minutes. C'est une nuit sombre aujourd'hui, tout comme l'est mon esprit. J'ai beau courir, rien n'y fait, j'en reviens toujours à ma mort. Si je ne parviens pas à m'enlever cela de ma tête, je crois que je vais moi-même y mettre fin... Cette sensation d'attendre l'inévitable est affreusement angoissante. Je dois trouver un moyen de me raccrocher à la vie, mais comment ?

Puis, mes yeux fixent un joli immeuble, celui là même où j'ai dû monter les quatre étages, il y a près d'un mois maintenant, avec une belle donzelle sur mon épaule pour ne pas blesser ses magnifiques petons. D'ailleurs, tout en elle est magnifique. S'il y a un moyen pour faire passer ma mort au second plan, je ne vois que cette possibilité, Paloma. Elle, seule, peut me redonner un semblant de vie dans cette sombre destinée. J'hésite un instant à y monter, puis appelle Marta pour lui demander de nous confectionner de quoi nous restaurer. 




Publié le mercredi 2 septembre 2020

****************************

J'espère que cette partie de chapitre vous a plu. Elle est courte, je sais. La suite ce week-end.  

Comment vont se passer les retrouvailles entre nos deux tourtereaux, une petite idée ? 

En ce moment, avec la rentrée, je n'ai pas une minute à moi. Ça fait des jours que je n'ai pas écrit une ligne. Pourtant, ce n'est pas faute d'avoir la suite dans ma tête. Mdr

Et vous, Comment se passe cette rentrée si particulière  ?


À samedi ou dimanche ! Bon mercredi !

(Je file travailler)

L'initiation à l'amour : DÉSIR OU AMOUR ? TOME 1Tempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang