CHAPITRE 21

4.8K 318 13
                                    

Comment j'ai pu accepter d'être interné dans ce lieu ? C'est sûr que cet endroit ne ressemble en aucun cas à un hôpital. Cette chambre s'apparente davantage à une suite de luxe avec tout confort d'un grand hôtel qu'à une clinique privée, où travaillent les meilleurs médecins du pays.

Ça fait plus de quarante-huit heures que je suis ici, et rien n'a changé. Personne ne sait me dire pourquoi mon cœur s'est emballé alors qu'il était au repos.

Mon médecin m'a convaincu par je ne sais quel miracle de venir réaliser des examens complémentaires. Et pour cela, je devais absolument passer quelques jours dans ce lieu afin que mon cœur soit en permanence sur surveillance. Mais au vu des résultats qui tardent à venir et à mon manque de patience, ne supportant pas d'attendre sans rien faire, je décide de quitter ce centre de médecine, contre avis médical.

— Que faites-vous monsieur De Barosa ? me demande une deuxième gentille infirmière, en moins de cinq minutes, en entrant dans ma chambre alors que je range mes affaires dans ma valise.

La première s'étant lassée de me supplier de reprendre le lit il y a peu, elle a dû pour cela appeler sa collègue à la rescousse. Mais elles devront se rendre à l'évidence à un moment donné, elles ne peuvent pas, malgré leur charme indéniable, me persuader de rester. J'ai déjà assez perdu de mon temps si précieux ! Ils n'ont qu'à torturer un autre gars qui a bien plus de chance de guérir que moi, au lieu de persister à vouloir savoir ce qui ne va pas chez moi. On le sait tous ! Je vais mourir dans quelques mois, et s'ils insistent à me maintenir ici contre mon gré, ils se mettent tous le doigt dans l'œil.

— Ça ne se voit pas ?

— Monsieur, vous n'êtes pas en état pour sortir ! Vous ne pouvez pas !

— Ah non ? Et c'est toi qui vas m'en empêcher peut-être ?

— Mathias, soyez raisonnable ! intervient mon médecin en déboulant dans ma suite hospitalière.

Si ça continue, je vais bientôt avoir tout le service de cardiologie, ici, prêt à se jeter sur moi, m'interdisant de faire un pas de plus. Mais je suis dans mon droit, je suis maître de moi-même. J'ai encore toute ma tête ! Qu'ils aillent tous au Diable !

— Vous ne pouvez pas quitter ainsi votre chambre ! Attendez, au moins la fin de votre examen ? poursuit mon doc.

Mais je ne suis pas de son avis. J'en ai plus que marre d'être allongé dans ce lit, toutes mes journées, à ne rien faire. Je suis un homme d'actions, pas un pantouflard.

— Veuillez nous laisser ! intervient mon chirurgien auprès des infirmières qui se sont amassées en nombre dans ma chambre.

— Tu m'avais promis que j'en avais que pour deux jours ! On vient d'entamer le troisième. J'ai des impératifs que je ne peux plus repousser. Je dois retourner à mes fonctions, j'ai une tonne de travail qui m'attend. Et je ne veux surtout pas que la presse apprenne pour mon absence prolongée.

— Mathias, je comprends ! Mais...

— Il n'y a pas de mais ! Je dois partir !

— Les résultats sont mauvais ! m'annonce t-il de but en blanc.

Je m'effondre sur place. Et la seconde d'après, je suis assis par de gros bras sur un fauteuil, complètement sonné. Cette nouvelle a eu raison de moi. Je ne m'attendais pas à une telle révélation. Vu sa tête, je comprends très vite que ma vie est en train de décliner à grand pas. Ce qui entraîne une affreuse douleur dans ma poitrine.

— Calmez vous ! On inspire et on expire ! On inspire et on expire ! m'indique t-il tout en me montrant la cadence à suivre.

Puis, très vite, on me branche à nouveau à la panoplie de fils auxquels je suis habitué depuis des mois maintenant. On me remet sous oxygène, tandis que mon corps me crie qu'il n'en peut plus. Je vais mourir !

L'initiation à l'amour : DÉSIR OU AMOUR ? TOME 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant