CHAPITRE 16 suite

5.7K 372 19
                                    

J'aurais cru qu'il serait parti pendant que je prenais ma douche, mais non. Il a changé les draps et fait mon lit. Puis, apparemment, vu que je passais trop de temps dans la salle de bain, il a fouillé dans mon armoire, et m'a sorti une tenue complète, qu'il a déposé soigneusement sur ma couette. J'ai protesté, mais cela n'a servi à rien comme toujours. Il m'a bien fait comprendre que si je n'enfilais pas ce qu'il y avait sur mon matelas, je me risquerais à des sanctions de privation. J'ignore de quoi il parlait, et je n'ai pas très envie de le savoir. Donc, comme la gentille petite fille que je suis, j'ai mis les habits choisis par monsieur. C'est-à-dire, un ensemble de sous-vêtements rouge passion des plus sexy que j'ai dans ma garde de robe, un slim blanc encore plus serré que celui qu'il m'a fait mettre cette fin de semaine, une blouse vaporeuse de la même couleur que le pantalon avec un décolleté qui me semblait bien plus plongeant avant que je l'enfile, et une veste bleu foncé. Ma plus grosse angoisse est que mon soutien-gorge puisse se voir sous mon haut un peu trop transparent à mon goût. Je me précipite vers mon miroir, quand Matt franchit de nouveau le bas de ma porte.

— Décidément, tu aimes te faire attendre aujourd'hui ma belle ?!

Je ne sais pas si c'est un reproche ou une constatation qu'il me fait, mais à vrai dire, je suis plus interpellé par ce que je ne vois pas dans la glace, que par ce qu'il vient de me dire. Le rouge est invisible ! Je ne sais pas si c'est mes yeux qui flanchent ou si c'est réel, mais on dirait que je ne porte rien en dessous de mon haut.

— Qu'est-ce que tu fous à te regarder ainsi dans le miroir ? Il y a un problème ?

— Non ! Aucun !

Je ne veux pas qu'il me prenne pour une folle. Déjà, qu'il pense que je suis une cochonne, ce que je ne suis pas ! C'est lui, et uniquement de sa faute ce qui s'est passé en ce début de matinée.

— Bien ! Dans ce cas là, viens manger ! Ton café t'attend !

Je le suis dans le salon, et vais m'asseoir près de lui, là, où ma tasse remplit de liquide noir intense est posée. Puis, il me tend un sachet de viennoiseries toutes au chocolat. Il n'y a aucun doute, il me connaît mieux que personne. Il sait assouvir mes désirs comme personne. Il comble mon estomac comme personne. Il m'enivre comme personne. Il me cherche comme personne. Et il me déshabille du regard comme personne. Il sait de quoi j'ai besoin avant moi. Dommage, qu'il ne m'aime pas ! Il pourrait être l'homme idéal, parfait pour moi, s'il pouvait ce n'est-ce que m'aimer un tout petit peu.

— Tu n'en veux pas ? me demande t-il interloqué.

— Si ! Ce sont mes préférées ! Elles viennent bien de la pâtisserie à l'angle de ma rue ?

Avant qu'il ne se décide à reposer son paquet loin de moi, j'en pioche deux. Elles sont trop bonnes. J'évite de prendre cette rue parallèle à celle que j'empreinte, pour ne pas être systématiquement tenter d'entrer dans la boutique, car sinon, je dévalise tout et toute ma paie s'envolerait en sucrerie. C'est plus fort que moi, c'est trop, trop bon !

— Oui ! A la française !

Je croque une grosse bouchée de mon caramujo et mes papilles sont aux anges, tellement c'est délicieux, que j'en oublie pendant quelques secondes mes déboires de cette matinée.

— J'espère que ses délices ne te font pas autant d'effet que mes baisers ?

Pourquoi faut-il qu'il revienne encore sur cette histoire ? On pourrait tourner la page de cet incident, mais non ! Il y tient ! Il aime me mettre mal à l'aise. A croire que c'est jouissif pour lui de me provoquer.

Je décide de ne pas me laisser faire, pour une fois, et réplique comme je le peux :

— Entre ces pâtisseries et vous, je ne sais pas lesquelles me procurent le plus de sensations ! Je me damnerais pour avoir droit à ses gâteaux, tous les jours de ma vie.

L'initiation à l'amour : DÉSIR OU AMOUR ? TOME 1Where stories live. Discover now