L'initiation à l'amour : DÉSIR OU AMOUR ? TOME 1

Chapitre 8 suite

Alors que je touille mon chocolat chaud, accoudée au bar de la cuisine, mes pensées divaguent pour mieux revenir vers l'homme de mes rêves. Je ne parviens pas à le chasser de mon esprit. C'était déjà très compliqué de vivre avec cette sensation de mal-être en moi le concernant, il faut maintenant que je vive avec le sentiment de culpabilité envers lui. Je n'intègre toujours pas de l'avoir frappé au visage. Bien évidemment, je ne l'ai pas prémédité, c'était un accident. Mais je ne peux pas, ne pas me sentir responsable. C'est mon pied qui a rencontré sa bouche et pas l'inverse. J'aurais voulu me faire pardonner, mais comment ?

J'ai bien tenté hier de me rendre à l'église, pour me confesser. Mais je n'ai pas pu entrer dans l'édifice. Je me suis sentie, tout comme la semaine dernière, pas la bienvenue. J'ai donc rebroussé chemin jusqu'à chez moi, où je me suis cloîtrée toute la journée, essayant d'effacer de mon coeur ce sentiment de faute. Mais impossible !

Le simple fait de me remémorer son merveilleux visage tuméfié et blafard me donne des frissons d'horreur sur tout le corps. Cet homme d'apparence si fort et robuste semblait tout d'un coup avoir pris de l'âge et avoir perdu de sa confiance en lui. Cela m'affecte énormément, plus que je ne l'aurais pensée. Encore aujourd'hui, près de quatre jours après, je suis encore loin d'avoir tourné la page de ce miséreux malheur, produit par mes soins.

Si c'était déjà très dur de le regarder dans les yeux, je crois que dorénavant il m'en sera certainement impossible, tellement je me sens coupable et confuse envers ce que je lui ai fait subir.

— Tu es stressée, ma belle ? me surprend mon colocataire dans mes rêveries. Ne t'en fais pas, tu vas les épater !

Avec tous ces chamboulements dans ma tête, j'avais complètement oublié que c'était mon premier jour dans mon nouveau travail. Comme me l'avait promis Vasco, il y a de ça une quinzaine de jour, il a plaidé ma cause auprès d'un directeur en communication dans l'une des plus grosses boîtes du Portugal. Et grâce à lui, j'ai eu la chance d'avoir un entretient, si on peut appeler ça ainsi. Je ne sais pas comment j'ai pu convaincre mon futur employeur que j'étais la personne qui lui fallait. Surtout que j'étais très gênée de devoir me vendre en plein milieu d'un café blindé de monde. Apparemment, c'était le seul moment qu'il avait à me consacrer, étant débordé par le manque de personnel dans son service.

Je ne sais pas si c'est ma timidité et ma peur plus que visible qui l'ont ému ou bien le fait qu'il a vraiment besoin d'une nouvelle assistante, qui a penché dans la balance, mais une chose est sûre, je commence mon nouveau job dans moins d'une heure. Et je compte bien prouver que j'ai ma place au sein de cette énorme entreprise qu'est MDB Evolution.

— Non ! poursuit-il alors que je ne dis rien, encore surprise de le voir ici. Toi, tu penses encore à ton homme ?

— Il s'incruste, que veux-tu que j'y fasse ? Et je t'ai déjà dit que ce n'était pas mon homme !

Il croit mieux savoir que moi ce que je ressens pour ce séduisant inconnu, mais il a tort. Je suis juste tourmentée par ce que je lui ai fait. C'est tout !

— Tu es amoureuse ! Sinon, tu ne te sentirais pas coupable au point de vouloir te racheter auprès de lui. Tu t'es excusée, que veux-tu faire de plus ?

— Rien ! Mais tant que ce sentiment de culpabilité est en moi, je ne peux pas passer à autre chose.

Je suis comme ça ! Je n'aime pas faire de mal et encore moins que les gens me détestent. J'ai fauté et il est bien normal de vouloir réparer ma faute, non ?

— Depuis que tu le connais, tu ne parviens pas à l'oublier ! Tu l'as dans la peau !

— Oui, j'ai du mal à l'effacer de mon esprit ! Mais ce n'est pas pour les raisons auxquelles tu penses. Il est la première personne à m'avoir dénudé, touché avec envie, scruté et désiré avec ardeur, mais également la première à me faire défaillir, à me faire renier tous mes principes, et à me faire oublier qui j'étais, l'espace d'une soirée. Voilà, pourquoi j'ai autant de mal à le chasser de ma tête. Il est mon Roméo ! Celui qui va me conduire à ma perte, si je ne mets pas un terme à tout cela !