CHAPITRE 15 fin

5.6K 369 16
                                    

Le trajet jusqu'à la maison s'est fait dans le même mutisme qu'à l'allée. Puis, une fois la porte ouverte, elle s'est précipitée sur sa petite bête qu'elle ne cesse depuis près d'une demi-heure de tripoter et de caresser. Qu'est-ce que j'aimerais être à la place de son chien. Sérieusement, elle a vraiment plus d'amour pour sa bestiole que pour moi ?

Après tout ce temps, elle ne m'a même pas adressé un petit regard, ni même un mot. Ce n'est pas faute de lui avoir fait comprendre que j'étais là, mais rien ! Elle fait comme si je n'existais pas. C'est impressionnant !

Je finis par la laisser toute seule avec son canidé sur la terrasse, et vais, en cuisine, préparé de quoi nous restaurer. Mais je dois dire que je n'ai pas très faim. Avec son comportement dégagé vis-à-vis de moi, elle m'a coupé l'appétit, j'en ai bien peur. Je me forcerai tout de même à l'accompagner, même si ce n'est qu'à prendre place à table.

Alors que j'essore la salade, Bulle vient se frotter à moi, suivie de sa maîtresse.

— Au panier Bulle ! ordonne t-elle à son bébé.

Car à ses yeux, il a tout d'un bambin. Je crois qu'elle se comporterait ainsi avec n'importe quel de ses enfants, si elle en avait.

— Je peux vous aider ?

Oh ! Pincez moi ! Car il me semble qu'elle vient de me parler... Où peut-être que c'est encore à son chiot qu'elle s'adresse ? Ne crions pas victoire trop vite ! Je l'ai déjà fait hier, lorsqu'elle a débarqué derrière moi, en pleine nuit, pour me dire qu'elle m'aimait, et j'ai vu où cela m'a emmené. A une matinée que je préfère oublier !

— Alors ? m'annonce t-elle en s'approchant de moi.

— C'est à moi que tu parles ? dis-je d'un ton peut-être un peu trop fort, car elle vient de sursauter de peur.

Après s'être remise de ses frayeurs, elle s'excuse finalement :

— Je suis désolée ! J'avais besoin d'être seule après toutes les émotions par lesquelles je suis passée durant la matinée. Je vous remercie d'avoir compris, et de n'avoir rien tenter pour me dévier de cet instant de calme.

— Et tu vas mieux ? Tu as pu t'en remettre ? je lui demande un peu sur les nerfs.

OK, elle avait besoin d'être seule, mais elle aurait pu me le dire, j'aurais compris. Ça m'aurait évité de me faire des films, et de penser au pire. En l'occurrence, qu'elle ne voulait plus de moi, de nous. Non ! Au lieu de ça, elle s'est mise dans un coin, s'en que je sache réellement pourquoi. Il faut qu'elle me parle ! Sinon, ça ne peut pas fonctionner !

— Vous m'en voulez ? s'inquiète t-elle subitement sans répondre à mes questions.

Je devrais contrôler mes humeurs, mais avec elle, c'est difficile. Elle a le don de me faire perdre la tête.

— Non ! Mais tache à l'avenir de me faire connaître ton état, pour ne pas que je me soucie inutilement, je lui annonce plus docilement.

— Promis !

Et elle m'embrasse d'un doux bisou sur les lèvres sans que je la voie venir, avant de me solliciter de nouveau :

— Je peux vous aider, alors ?

— Si tu y tiens ? Dépose une part de lasagnes sur deux assiettes et chauffe les au four à micro-ondes.

Et sans même un nouveau regard en ma direction, elle s'exécute. Bon, j'ai parlé trop vite encore. Elle cherche les plats, mais ne me le fait pas savoir. Son manque de communication va finir par avoir raison de nous, de moi !

— Regarde dans l'armoire du fond, au-dessus de ta tête ! je lui montre du doigt avant que cela m'irrite de plus belle.

Puis, comme si, cela ne suffisait pas, elle se trompe de four. A croire qu'elle fait tout pour m'agacer.

— C'est celui du dessus ! je lui précise un poil contrarié.

— Oups ! Je n'ai jamais eu à faire à des machines aussi sophistiquées.

Décidément, je ne peux pas rester fâché contre elle trop longtemps. Elle est de trop ! Elle ne fait que des bêtises, et cela n'a pas l'air de l'atteindre plus que ça. A croire, qu'elle ne se rend pas compte de l'impact qu'elle a sur moi... Lui, il est bien réel ! Tout ce qu'elle fait m'atteint bien plus que je ne le désire.

— Laisse ! Je m'en charge !

Je lui prends les assiettes des mains et les enfourne dans le bon appareil de cuisson. Puis, j'appuis sur les boutons afin de lancer la bonne température de chauffe. Il n'y a plus qu'à attendre !

— Je suis une cruche ! Je ne sais vraiment rien faire de mes mains.

— Qu'est-ce que tu racontes ?

Je ne peux pas lui laisser dire ça d'elle ! Elle n'est pas douée avec les nouveaux électroménagers high-tech mais ça ne fait pas d'elle quelqu'un de stupide pour autant. Visiblement, elle n'a pas une bonne image d'elle-même. Et il va falloir y remédier.

— Je ne fais rien de bien en ce moment, m'annonce t-elle en baissant les bras et se dirigeant vers la terrasse, pour ne pas avoir à me faire face.

Si je ne fais rien, tout de suite, elle va encore s'enfermer dans sa bulle. Bulle, où je ne serai pas le bienvenu.

Alors, avant qu'elle n'atteigne la baie vitrée, je l'enroule de mes bras, la serrant tout contre moi. Et nous restons là sans dire un mot, jusqu'à ce que le bip du four retentisse et nous informe qu'il est temps de manger.

— Je t'interdis de te dénigrer de la sorte, ma belle, je lui souffle à l'oreille. Tu n'es pas stupide, juste un peu dans la lune. Et je trouve cela très charmant.

Et avant de m'éloigner d'elle, je lui fais un doux bisou sur son cou. Puis, nos yeux se croisent et sans que je commande quoique ce soit, nos lèvres se frôlent, se désirent, pour finir complètement noyées par la bouche de l'autre.

J'aurais pu approfondir cette étreinte de manière à ce qu'elle s'abandonne à moi, mais je n'en ai pas eu la force, étrangement, pas aujourd'hui. Ma nuit très courte a eu raison de moi.

Après le déjeuner, qu'elle a englouti et que je n'ai fait que touiller dans mon assiette. Nous sommes allés nous balader au bord de l'eau. Son chien n'a pas arrêté de nous asperger de gouttes salées, qui avec cette grosse chaleur n'était pas si désagréable. Paloma, quant à elle, je l'ai senti plutôt d'humeur joyeuse. Ce bol d'air frais, lui a redonné le sourire et pas que. Elle devient de plus en plus démonstrative de son amour pour moi. Elle n'a plus de gêne à m'embrasser à pleine bouche, malgré que nous ne sommes pas seuls, et le plus incroyable, elle ose immiscer ses mains sous mon haut, ainsi que sur mon derrière qu'elle presse avec vigueur quand je l'embrasse fougueusement. Inutile de dire, que j'ai apprécié cette petite parenthèse de bonheur.

Sur le chemin du retour à Lisbonne, ma douce s'est endormie, la tête sur mon épaule. La distance qu'elle m'avait imposée quasiment pendant toute la matinée, n'est plus à l'ordre du jour. Son bras enlace ma taille, alors que l'autre de ses mains est plongée dans la mienne. C'est ainsi que nous rentrons de notre petite escape, collé l'un contre l'autre. 




Publié le mercredi 29 juillet 2020

**************************************

Et voilà, j'espère que ce chapitre vous a plu ?

La suite est pour mercredi prochain, si tout va bien.

D'ici là, je fais ma petite curieuse, partez vous en vacances cette année ou êtes vous peut être déjà parties ? Quelle a été ou est votre destination ? 

Moi, comme vous pouvez vous en douter, j'ai quitté la chaleur de la haute savoie pour celle de... Je vous laisse le deviner.

A très vite et bonnes vacances à toutes celles qui ont la chance de l être comme moi. Bisous

L'initiation à l'amour : DÉSIR OU AMOUR ? TOME 1Where stories live. Discover now