Chapitre 8

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Le vocabulaire est en bas de page ;)

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Cela devait bien faire une heure que j'écoutais la mère de Jong Ho m'expliquer en long et en large comment je devais m'adresser aux différentes personnes que je rencontrais selon leur âge et leur statut et c'était à s'y perdre complètement. Il y avait tellement de cas différents que je me demandais comment ils arrivaient à s'y retrouver eux même. La seule chose que j'avais retenu, un peu aidée par ma mémoire, c'est qu'il y avait une sorte de système de castes dont quatre principales. Jong Ho et sa famille faisaient partie des yangban, des nobles avec beaucoup de privilèges et des fonctions d'état. Quand j'avais demandé à Jong Ho, qui avait insisté pour assister à la leçon -dans le but de plus en plus évident de se moquer de moi-, s'il avait ce genre de fonction, il m'avait répondu qu'il avait déjà réussi deux des quatre examens qui lui permettrait d'accéder à un poste.

En dessous des yangban, il y avait les jungin dont faisaient partis certains savants. Je n'avais pas compris lesquels et c'était compliqué de les distinguer d'autres professions liées à d'autres classes.

Ensuite venaient les sangmin. Apparemment, il s'agissait de la classe fourre-tout où il y avait tous les hommes libres. Oui. J'ai bien dit « les hommes libres ». Parce que bien évidemment, l'esclavage existait par ici. Et ces esclaves, ils faisaient partie d'une caste appelée chonmin. Les gisaeng en faisaient partie aussi.

Etant donné que Jong Ho et sa mère avaient parlé du fait que je pourrais finir chez les gisaeng lorsque j'étais arrivée chez eux, je supposais que, malheureusement, je faisais partie de ce groupe par défaut. Super. J'étais au niveau zéro et... Le meilleur, c'était que c'était censé être héréditaire.

Cependant, grâce au mensonge de Jong Ho et sa mère, s'il tenait, j'étais considérée comme une sorte de yangban étrangère. Ça me donnait sans doute plus de droits. Enfin... Tant que la supercherie tiendrait.

En attendant, j'essayai d'assimiler toutes les informations qu'elle me donnait. Etant donné que la politesse avait l'air d'être quelque chose de très important, peut être que connaitre certains usages me sauverait la vie.

D'un coup, le panneau de la pièce dans laquelle nous nous trouvions s'ouvrit de manière brutale. La seconde suivante, trois soldats y avaient fait irruption. Parmi eux, je reconnus Min Gi. Ce fut d'ailleurs lui qui s'adressa à nous.

« Sur ordre du ministère des Rites, nous venons chercher l'étrangère. » annonça-t-il.

« Pourquoi ? » demanda calmement Jong Ho, sans même se lever de l'endroit où il était assis.

« L'étrangère doit être gardée sous surveillance en attendant qu'elle puisse avoir un entretien avec des diplomates du ministère des Rites. » expliqua Min Gi, d'un ton très officiel, comme s'il lisait juste une consigne qu'on lui avait donnée. « Cette mesure doit être appliquée immédiatement en tenant compte qu'aucune demande n'a été adressée aux responsables et que l'étrangère ne s'est pas signalée aux autorités immédiatement après son arrivée dans la capitale. »

« J'ai déjà dit que je l'avais fait entrer. » répliqua Jong Ho. « Et j'allais la signaler avant qu'elle ne disparaisse de ma vue. »

« Néanmoins, j'ai des ordres. » répondit Min Gi avec un ton formel.

Jong Ho le défia du regard, ce qui semblait être un affront important. Pourtant, Min Gi ne sourcilla pas. Mais quoi ? Jong Ho allait il sortir une armée personnelle de nulle part pour me sauver les fesses ? Je ne pensais pas. Et puis, Min Gi avait dit que je devais être gardée sous surveillance, pas exécutée, fouettée ou que savais je encore. Je n'avais rien à perdre à suivre Min Gi dans l'immédiat. En revanche, Jong Ho avait un statut à protéger. Même s'il l'avait fait très maladroitement, il avait essayé de m'aider et je ne pouvais pas le laisser se mettre dans une position délicate par ma faute.

Le souhait du roiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant