Chapitre 126

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Je réussis à tenir jusqu'à ce que Hyo Myeong ait totalement disparu de mon champ de vision.

Puis je m'effondrai. Là, comme ça, incapable de tenir debout.

Quand étais-je même devenue comme ça ? Je connaissais clairement mes objectifs et tout ce que j'avais dû faire pour les poursuivre et survivre dans ce monde qui n'était pas le mien. Alors pourquoi, en sachant tout ça, tout me paraissait futile et vain ? Pourquoi j'avais l'impression d'être ridicule et inutile ? Non, pire, cruelle et horrible ? Pourquoi est ce que je concevais d'un seul coup un tel dégout de moi-même sans arriver à le surmonter ? Sans arriver à trouver de raison suffisante à le surmonter ?

J'éclatai en sanglots frénétiques sans plus pouvoir m'arrêter. Ma fierté -et peut être la présence du prince Woo Young- m'avait aidée à tenir lors du cour matinal mais maintenant qu'ils étaient partis, la façade, non contente de craqueler, avait explosé, laissant apparaitre ce qu'il restait de moi. Parce que c'était bien un reste. Je m'en rendais compte. J'avais pris une décision qui m'avait presque détruite et je luttai tant bien que mal pour maintenir les morceaux qui restaient ensemble.

« Mademoiselle ! »

Autour de moi, Geun Rye et Hong Sim étaient en train de s'agiter, ne sachant visiblement pas quoi faire.

En désespoir de cause, Geun Rye vint me prendre dans ses bras, sans savoir comment me réconforter ni même pourquoi j'étais dans cet état. Je m'accrochai aussitôt à elle, essayant encore et toujours de trouver un réconfort dans la présence physique de la personne à côté de moi. Ça en devenait ridicule. C'était presque comme si je ne pouvais plus vivre par moi-même.

« Elle est glacée ! » s'affola-t-elle en levant les yeux vers sa collègue. « Hong Sim, va chercher un médecin, elle est au plus mal. » demanda-t-elle.

Hong Sim commença à tourner les talons avec empressement mais hoqueta de surprise quand elle fut interceptée par un Yeo Sang aux traits graves.

« Rentrez à l'intérieur du pavillon. » leur ordonna-t-il, sans laisser place à la protestation. « Je vais m'occuper de Mademoiselle Choi. »

« Elle a besoin d'un médecin ! » protesta Geun Rye alors que je n'arrivais pas à arrêter de pleurer pour donner mon avis.

Est-ce que j'étais en état d'en avoir un, de toute façon ?

« Le médecin ne pourrait rien faire pour elle. » affirma Yeo Sang. « En revanche, s'il s'ébruite dans le palais qu'elle souffre d'une santé plus que fragile, qui sait quelles opportunités cela pourrait lui fermer ? » insinua-t-il à demi-mots.

A travers mes larmes, je vis mes servantes s'entreregarder, pas vraiment sures de la marche à suivre.

« Si Mademoiselle Choi venait à mourir, qu'importe les opportunités qu'elle aurait pu avoir ou manquer ? » questionna finalement Hong Sim que Yeo Sang empêchait toujours de bouger.

« Au risque de me répéter, un médecin ne saurait rien faire pour elle. Peut être mettrait-il même sa vie en danger avec une prescription inadaptée. » supputa-t-il.

Hong Sim afficha un air perplexe et Geun Rye fronça les sourcils.

« Tu sais de quel mal elle souffre ? » demanda cette dernière, anxieuse.

« Oui. Et je sais comment m'en occuper. » leur assura-t-il, mentant sans doute éhontément.

Mais ça ne m'importait pas. Leur conversation me parvenait à travers un voile et j'en étais comme détachée. Un peu comme si, au final, ils parlaient de quelqu'un d'autre que moi. Quelqu'un dont je me fichais bien. Ma douleur et ma détresse remplissaient tout mon être, sans laisser place à quoi que ce soit d'autre.

Le souhait du roiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant