Chapitre 56

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Je n'avais pas pensé que si je quittais le prince Seong Hwa, je me retrouvais seule. Mais pour le moment, ce n'était pas ma préoccupation première. Je n'avais que quelques minutes avant d'arriver au pavillon et, le plus dur, c'était de retenir mes larmes jusque-là pour me cacher dans ma chambre. D'ailleurs, certaines commençaient déjà à s'échapper sans que je ne puisse rien y faire.

Et tout d'un coup, sans que je ne comprenne rien à l'action, Yeo Sang surgit devant moi et m'attrapa le poignet pour me mettre en sécurité derrière lui. Je me retournai pour le voir en position de défense entre moi et un autre homme.

Alors que je tournai mon regard vers la scène, ce dernier se pencha pour me regarder de derrière le corps de Yeo Sang.

« Wow. Ri Ah, tu veux bien rappeler ton chien de garde ? » demanda le prince Hong Joong.

Comme si je n'avais pas eu ma dose de royauté pour la journée...

« Vous n'en avez pas marre de me harceler ? » lui demandai je, sans aménité, en essuyant rapidement les larmes compromettantes dans ma manche.

Devant moi, Yeo Sang ne s'était pas départi de sa posture, même s'il ne portait pas d'arme, il était prêt à arrêter le prince de Silla au premier mouvement de travers. Et moi, je n'avais pas vraiment envie de lui dire de lâcher l'affaire. Si ça pouvait décourager le prince...

« Je n'appellerai pas ça du harcèlement. » se défendit le prince Hong Joong, le sourire remonté jusqu'aux oreilles. « Plutôt un intérêt poussé. »

« Un intérêt malsain, vous voulez dire. J'ai été claire avec vous. » lui fis je remarquer.

« Je suis venu voir si tu avais changé d'avis. » se défendit-il. « Rien n'empêche ta réflexion d'évoluer. »

« Je ne vois pas pourquoi je changerai d'avis du jour au lendemain. » lui fis je entendre.

« Oh ça... On ne sait jamais quels sont les évènements qui peuvent nous influencer. » sourit-il. « D'ailleurs, je remarque pas mal de changements, par ici. Est-ce que tu savais qu'il y a deux gardes royaux qui patrouillent dans ton jardin ? »

Je hochai la tête. Le roi avait été très vite mais c'était tant mieux.

« Et je constate aussi que tu as un garde du corps attitré. Si tu pouvais rappeler ton toutou, d'ailleurs. Je ne suis pas une si grande menace pour toi. » dit-il d'un ton enjoué.

« Oh, vous risquez bien de tuer ma patience. » soupirai je. « Et je préférerais que vous partiez avant que ça n'arrive. »

Je devais accuser le coup de ce qui m'arrivait et, comme d'habitude, il n'y avait personne qui voulait bien m'accorder un moment de répit. Un moment pour me recentrer sur moi-même, me calmer, dédramatiser et faire le point.

« Oh, je pense que nous devrions parler. » insista le prince. « Je suis toujours persuadé que nous pourrions être d'une grande aide l'un à l'autre. »

« Faux. » le détrompai je. « Je pourrais éventuellement vous être d'une grande aide, raison pour laquelle vous me poursuivez, mais moi, je n'ai rien à faire avec vous. » essayai je d'être claire.

« Alors, ta condition te convient parfaitement ? » interrogea le prince, sur un ton qui indiquait qu'il pensait tout le contraire.

« Elle me convient. » répondis je pour mettre fin au débat.

« Oh donc... C'était des larmes de joies qui coulaient sur ton visage ? » demanda-t-il d'un air entendu.

Je grimaçai. Je n'avais jamais aucune intimité par ici.

Le souhait du roiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant