Chapitre 42

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« Tu veux manger quelque chose ? » me demanda le roi, après un long moment à regarder les danseurs, main dans la main.

« Je pense qu'on a déjà beaucoup mangé au banquet. » lui fis je remarquer.

Bon. Moi pas tant que ça vu que je galérai avec mes baguettes et que Hyo Myeong m'avait coupé l'appétit avec ses histoires d'empoisonnement mais les plats qui avaient été servis étaient nombreux et à côté de moi, les concubines ne s'étaient pas privées.

« Tu as à peine picoré. » me fit remarquer le roi, confirmant bien mon impression qu'il m'avait observée à la dérobée pendant tout le festin.

Comme je ne répondais pas, il me mena vers un stand où ils avaient l'air de fabriquer de longs bâtons blancs farineux. Le roi en commanda deux et paya avec la main gauche, la droite étant toujours dans la mienne.

« Quel beau couple vous faites ! » nous lança la vendeuse, un grand sourire sur le visage.

J'allais protester mais le roi me coupa dans mon élan.

« J'ai de la chance, j'ai la plus belle fiancée du monde. » badina-t-il.

« Il ne faut pas trop tarder à vous marier ! » claironna la vendeuse, ravie de discuter un instant.

Mais si tout le monde pouvait arrêter de parler de mariage...

« J'y travaille. » répondit le roi avec un grand sourire en tournant la tête vers moi.

Je levai les yeux au ciel.

« Bien sûr, il faut pouvoir offrir une maison convenable à votre épouse. » rit la vendeuse. « Un beau jeune homme comme vous devrait y arriver rapidement. »

Je levai un sourcil en me demandant ce que sa beauté avait à voir là-dedans avant de me rappeler qu'il portait un gat, ce qui signifiait à tout le monde qu'il avait passé au moins un concours de la fonction publique avec succès. Et comme c'était les yangban qui passaient ce genre de concours en majorité, effectivement, il ne devrait pas avoir trop de mal à constituer un patrimoine satisfaisant pour pouvoir se marier. Selon leurs mœurs. Je n'approuvais toujours pas.

Le roi dut échanger encore quelques mots avec elle mais je n'écoutais plus. Ce n'était pas la peine pour entendre des bêtises pareilles. A la place, je regardai le spectacle qu'offrait Hanyang un soir de festival. A quelques mètres de nous, des gens semblaient s'occuper à des jeux.

Le roi me serra un peu la main pour recentrer mon attention sur lui, ce qui me fit tourner la tête. Il me tendit alors un des boudins blancs qu'il venait d'acheter et mordit dans le sien. Je l'imitai. C'était sucré.

« C'est du yeot. » me dit-il. « Une sucrerie très populaire. »

Je hochai la tête et me reconcentrai sur les jeux pour essayer de déterminer à quoi les gens s'amusaient. Voyant mon intérêt, le roi me mena dans leur direction.

Il y avait une petite assemblée qui étaient autour d'un grand morceau de tissu rouge ou était tracé un carré barré d'une croix avec des ronds sur toutes les lignes, représentant surement des cases car des pions de bois colorés jaune et bleus y étaient disposés. A côté, les participants lançaient des bâtons de bois gravés de différents dessins et qui semblaient régir le déplacement des pièces, un peu comme des dés.

« Ça a l'air de t'intéresser. » dit le roi, les yeux pétillants. « Tu aimes les jeux de société ? »

« J'y joues rarement. » l'informai je.

J'en avais surtout fait quand j'étais plus jeune mais passé ce stade, c'était à peine si j'avais fait une partie de monopoly ou de uno. Et qu'on ne me parle même pas des échecs. Trop rébarbatif.

Le souhait du roiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant