Chapitre 51

174 26 27
                                    

J'avais très vite écourté avec les servantes et m'étais retirée dans ma chambre en prenant soin de fermer derrière moi. Me retrouver seule un moment ne me ferait pas de mal. Mais pas dehors. Si le roi devait venir me voir -comme je prévoyais qu'il le fasse-, ce serait ici et, avec la porte fermée, Hong Sim et Geun Rye ne pourraient pas remarquer quoi que ce soit.

En attendant, j'espérais avoir un moment libre pour pouvoir réfléchir. Maintenant que ma vie était indéniablement en danger, il fallait plus que jamais que je trouve le moyen de me tirer de ce mauvais pas. Ce qui serait sans doute plus facile si j'avais deux minutes à moi de temps en temps pour faire le point sur la situation.

Comme le soleil commençait tout juste à descendre et que ses rayons illuminaient le balcon dans un jeu de lumière complexe qui faisait la spécificité du pavillon du soleil, je décidai de prendre un bout de parchemin et de l'encre pour noter mes idées et les débrouiller de mon esprit. Je me penchai sur le mini bureau présent dans la chambre et dont le tiroir renfermait le nécessaire, pris ce dont j'avais besoin et me relevai.

Alors que je me tournai pour rejoindre le balcon, je me retrouvai nez à nez avec un homme dont aucun bruit n'avait trahi la présence. En une fraction de secondes, je remarquai sa tenue, son bandeau et le foulard noir qui cachait son visage. J'ouvris la bouche pour crier mais aucun son n'en sortit. Plus rapide que l'éclair, l'homme était passé derrière moi et avait couvert ma bouche de sa main tout en me maintenant avec l'autre.

« Crie pas, crie pas, crie pas ! » me dit-il, à voix basse mais sur un ton affolé. « Je suis désolé, vraiment désolé ! Je ne voulais pas te faire peur. »

Alors que j'avais commencé à me débattre, je pris sur moi pour me calmer. Je ne savais pas qui il était mais, de toute évidence, sa poigne était de fer et, au vu de ses paroles, peut-être qu'il ne me voulait pas vraiment de mal. Peut-être. Dans tous les cas, je serais bien mieux lotie s'il décidait de me rendre ma liberté de mouvement.

Pendant ce temps, l'homme continuait à parler avec un débit rapide.

« Désolé, désolé, désolé ! Mais je ne peux pas te laisser crier. Ça ne ferait pas bien si tes servantes me voyaient. Et tu... Oh ! Pardon. Tu ne vas pas crier si je te lâche, hein ? » finit-il par dire en remarquant que je ne me débattais plus.

Je fis au mieux pour secouer la tête. Il n'y avait pas tellement d'autre réponse possible. Avec précaution, il me relâcha tout de même et d'un glissement, se repositionna en face de moi avant de s'incliner très bas.

« Je suis Yeo Sang. » se présenta-t-il.

Il se redressa et je pus le voir en entier, plus d'une fraction de secondes.

« Excuse-moi, Yeo Sang, mais tu ressembles vachement à des gens qui ont essayé de me tuer ce matin. » lui dis-je, d'une voix peu amène, à cause de la peur.

Je ne savais pas encore ce qu'il me voulait mais je n'avais pas l'impression que c'était me tuer. Il n'aurait quand même pas pris la peine de se présenter si c'était le cas. Restait à savoir pourquoi un homme totalement inconnu s'était introduit dans ma chambre.

Sans que je m'y attende, Yeo Sang se claqua le front.

« Oh. Pardon ! Je suis bête. J'ai dû te faire peur. Je... Je n'ai pas l'habitude. Désolé, désolé, désolé. » s'excusa-t-il en boucle en baissant son foulard. « C'est Jong Ho qui m'envoie. » expliqua-t-il. « Tu sais... Pour te protéger. Je sais que je n'en ai pas l'air comme ça mais je suis compétent ! »

Moi, je trouvais plutôt qu'il avait l'air jeune, maintenant qu'il avait ôté son foulard. C'était plutôt bizarre que Jong Ho envoie quelqu'un de plus jeune que lui. Il devait avoir quoi ? Seize ou dix-sept ans ?

Le souhait du roiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant