Chapitre 33

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L'entrevue avec Yun Ho avait dû s'écourter car un messager était venu le chercher, déplorant un problème d'organisation dans l'approvisionnement -ou quelque chose du genre- qu'il fallait évidemment régler immédiatement. Il m'avait donc laissée en m'enjoignant de prendre tout le temps qu'il me fallait pour terminer mon repas avant de repartir. Bien entendu, je m'étais tirée dès que possible sans avaler une bouchée de plus. Si possible, je ne remettrais plus les pieds chez lui. Il ne le prendrait pas mal, si ?

La seule chose que je voulais faire après toutes ces émotions, c'était une bonne sieste. Elle serait méritée. C'est pour ça qu'une fois sur la propriété du pavillon du soleil, je pressai le pas.

Toute à mon objectif, j'eus un sursaut énorme quand j'entendis un sifflement venu du haut. La main sur le cœur suite à la crise cardiaque que j'avais failli faire, je levai les yeux pour trouver le prince de Silla, à nouveau installé dans les branches d'un arbre. Il n'avait pas autre chose à faire que de jouer à chat perché ?

« Purée. Vous ne pouvez pas envoyer une invitation comme tout le monde ? » l'apostrophai je.

Il haussa un sourcil.

« Plutôt étrange de parler de purée dans ces circonstances. » dénota-t-il.

Je levai les yeux au ciel.

« Laissez tomber. » dis-je, sans aucune patience et en commençant à passer devant l'arbre où il avait élu domicile.

« Eh ! Où tu vas ? » me rappela-t-il.

« Prévenir mes servantes pour qu'elles aillent chercher le capitaine Min Gi. » lui répondis je le plus sincèrement du monde, sans même me retourner.

S'il pouvait m'en débarrasser définitivement. Je ne supportais plus son petit air de malice innocente et sa persévérance à vouloir qu'on s'entraide alors que c'était à cause de lui si j'étais dans la merde jusqu'au cou, à la base.

Je l'entendis sauter de sa branche et en quelques foulées, il se porta à ma hauteur et m'attrapa le bras pour me stopper. Je me retournai vers lui pour lui jeter un regard glacial.

« Lâchez-moi, s'il vous plait. » lui dis-je poliment mais froidement.

« Pour que tu me fasses chasser ? » sourit-il. « Je préfère m'en aller de moi-même. »

« Et bien allez-y, alors ! » répliquai je, agacée par le ton amusé qu'il avait pris. « Peu m'importe du moment que vous partez. »

« Ouh ! On dirait que je suis arrivé dans un mauvais jour. » constata-t-il, sans me lâcher.

« Je ne suis pas dans un mauvais jour. » le contredis je. « Il se trouve juste que vous venez me voir quand ça vous chante pour me poser une question à laquelle j'ai déjà répondu. Et non seulement ça mais apparemment, vous parlez de moi derrière mon dos et on me soupçonne d'être votre complice ou je ne sais quoi alors que si ça ne tenait qu'à moi, je ne vous aurais même jamais rencontré. Alors une bonne fois pour toute, comprenez que je ne vous aiderai pas, ni d'une manière ni d'une autre et fichez-moi la paix. J'ai d'autres trucs à faire que ça. »

Bon. Ok, je m'énervais un peu et j'étais limite en train d'engueuler un prince. Mais c'était de sa faute aussi ! Qu'est-ce qu'il ne comprenait pas dans ce que je disais ?

« Oulah, calme-toi. » rit il en levant les mains en l'air.

Ce faisant, il m'avait rendu mon bras dont je massai un peu le poignet. J'avais tiré dessus pour qu'il me lâche et il avait serré.

« Peut-être qu'on peut trouver un accord qui nous convient à tous les deux. » poursuivit-il. « D'accord, peut être que tu ne souhaites pas -ou plus- sortir du palais. Ce n'est pas grave. Peut-être que tu as besoin d'aide sur les « autres trucs » que tu as à faire ? »

Le souhait du roiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant