.XV. Enfin

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Mon esprit est tout chamboulé. Je n'arrête pas de penser à ce qu'Aiden m'a dit en sortant du lycée. Tout est passé tellement vite, je me souviens plus ou moins bien de ce que je pense être une déclaration qu'Aiden m'a fait. Je crois qu'il m'a dit qu'il avait des sentiments. Pour moi, je suppose. Je crois aussi qu'il m'a dit qu'il nous voyait "danser sur du Rub-a-Dub". Et faire l'amour les fenêtres ouvertes.

-Ah alors, comment ça s'est passé toute à l'heure ?

Sandy entre dans ma chambre et s'allonge avec moi sur mon lit. Elle fait référence au moment où Aiden est venu me parler, toute à l'heure.

-Oh bien, je réponds.

Je n'ai pas trop envie de lui raconter, puisque même moi j'ai du mal à m'y faire. Je ne comprends pas tout.

-T'as pas envie d'en parler, je comprends ! lâche-t-elle. Je venais juste aux nouvelles. Mais bon, comme tu disais qu'en ce moment entre vous c'était bizarre, je me demandais juste.

Mon téléphone vibre.

« Tu pourrais passer me voir chez moi ? » me texte Aiden.

« Quand ? »

« Le plus tôt possible, dès que tu peux. »

-Il faut que j'y aille, dis-je à Sandy en me levant d'un bon.

-Qu'est ce qu'il t'arrive ? demande-t-elle.

Évidemment, après ce qui s'était passé, si Aiden me demandait de lui rendre visite, j'y accourrais. À ce moment, et depuis cette après-midi d'ailleurs, je ne sais pas ce que je ressens. J'ignore si c'est de la joie, de l'incompréhension, ou du doute. Peut-être un mélange vicieux des trois, comme si un seul de suffisait pas. Je ne sais pas non plus à quoi m'attendre avec lui. C'est sûrement la première fois que, même après une déclaration, mon cœur est à ce point embué.

-Rien, je réponds. Juste un truc à faire.

J'ignore aussi pourquoi je cache quelque chose à Sandy, pour la première fois de ma vie.

Je ne mets pas très longtemps à arriver chez Aiden. Dès que je sonne, il m'ouvre la porte, et cette fois, un sourire sincère illumine son visage.

-Je suis si content de te voir, dit-il.

-C'est pas comme si j'étais partis à l'autre bout du monde, je chine.

-Non, il répond. Mais c'est juste que, avec tout ce que je t'ai dit toute à l'heure... j'avais un peu peur que ça casse quelque chose entre nous, tu vois. (À ce moment je ne sais pas quoi répondre, ce qui laisse un blanc. Mais il reprend très vite.) Tu veux manger quelque chose ? J'ai fait cuire des pâtes, je ne sais pas si t'en voudras, mais moi j'ai super faim.

Moi aussi j'ai super faim, mais les pâtes, en ce moment, je m'en bats les couilles, si tu vois ce que je veux dire.

-Ouais bien sûr, dis-je.

Il nous ramène alors une assiette chacun, qu'il saupoudre de gruyère râpé. Nous mangeons, entre le silence et le rire.

-Jo, commence-t-il en reposant son assiette vide sur la table, j'étais vraiment sincère, toute à l'heure. Tout ce que je t'ai dit, c'est ce que je ressens. Dès la première fois où je t'ai vu... je ne sais pas, il s'est passé un truc. Et c'était tellement bizarre, je n'ai jamais vraiment osé de parler. Ça fait quelques semaines maintenant qu'on se fréquente, et dans ma tête il se passe un truc de fou. Je pense qu'à toi.

Wow.

-Oh, euh... dis-je, je ne sais pas trop quoi te dire.

-Dis-moi juste si je suis le seul de nous deux à ressentir un truc comme ça.

Je le regarde un instant, comme si la réponse ne m'était pas évidente. Bien évidemment, elle l'est.

-Non...

À peine ai-je soufflé ma réponse qu'il m'attrape le cou avec ses mains, et pose ses lèvres sur les miennes. C'était si instantané, je ne l'ai pas vu venir. Son baiser est fougueux, intense et infini. Ce genre de baiser qui vous fait tellement de bien. Celui qui vous fait oublier tout ce qui est autour, qui vous fait sentir désiré et attirant. Ses lèvres ont le goût de l'Éden. Ce boost, je le lui rends, de la meilleure façon que je peux offrir. Je passe mes mains sur l'arrière de son crâne, sur sa mâchoire, dans son cou. Les siennes parcourent désormais tout mon corps, glissent sous mon tee-shirt et m'allouent un instant de frissons délicieux. J'ai comme l'impression que jamais ça ne me suffira, que jamais ça ne lui suffira. Nos visages n'en finissent plus de se coller, comme s'ils voulaient fusionner. Nos lèvres se mélangent inlassablement. Je respire et savoure son haleine et son parfum, goûte sa chair, effleure de ma bouche sa barbe naissante. Un moment divin, que j'ai tant attendu s'offre à moi.

Sous mes vêtements, Aiden caresse mon corps comme si c'était le premier qu'il touchait. Il finit par retirer tout ce qui recouvre mon buste. De sa main, il me pousse légèrement pour me faire allonger, et me surplombe, continuant de m'embrasser, puis descend dans mon cou, remonte aux creux de mes oreilles, rejoint mon torse et poursuit ses baisers sur mon ventre.

Je n'en peux plus.



Cette nuit là, et pour la première fois, je fais l'amour avec Aiden.

JoWo Geschichten leben. Entdecke jetzt