.XVI. La douche

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Lorsque j'ouvre les yeux, je réalise que tout ça est bien réel. Je suis couché sur mon flanc, dans les bras d'Aiden, qui me tient tel un doudou. Son poignet est à l'orée de mon nez, j'en hume discrètement l'odeur de sécurité qui s'en dégage. Allongés ainsi, nus, le froid m'attaque et me fait frémir.

    -T'es réveillé ? me demande Aiden.

    Je tourne légèrement la tête et trouve ses petits yeux gonflés par le sommeil qui me sourient. Je lui donne un baiser.

    -J'ai pas très chaud, dis-je.

    -Viens-là !

    Aiden me serre encore plus fort, et passe une de ses jambes par dessus les miennes. Bien sûr, ça ne me réchauffe pas, mais l'effet est là.

    -T'es plutôt salé ou sucré, le matin ? demande Aiden.

    Ça me fait rire.

    -Ça dépend de ce qui est au menu, dis-je insinuant.

    Il plante un bisou sur mon front.

    -Je vais te faire un bon petit-déj' ! me dit-il. Le meilleur de toute ta vie.

    Il m'enjambe et sors du canapé, puis enfile un boxer et un jogging gris qui étaient pliés dans un coin.

    Je réalise alors quelque chose d'atroce. Je n'ose pas bouger, alors que je suis allongé nu sur un canapé, tel Rose dans Titanic. Le problème il est là. Je suis nu. Nu comme un vers. Et Aiden m'a vu nu. Moi, mes petites fesses et mes tétons. Entièrement nu. Si l'éclairage d'hier était assez tamisé, aujourd'hui, la lumière du jour est assez agressive.

    -Je peux prendre une douche ? demandé-je brusquement.

    -Bien sûr. C'est la première porte au fond du couloir.

    -Merci.

    Quand je me lève du canapé, je prends un vêtement au hasard qu'il y a par terre, et m'en sers pour cacher mes parties intimes. Je suis ridicule, et je le sais. Aiden a déjà tout vu. D'ailleurs, ça le fait rire, mais il ne fait aucune remarque.

    Je rentre dans la salle de bain. Très jolie. Elle a l'air presque neuve. Le plafond est percé de spots au niveau du lavabo et de la douche, ce qui donne une ambiance tamisée à la pièce. Le carrelage est d'un gris nuageux vernis. Le lavabo tient un grand miroir, dans lequel je me regarde, en tentant de récupérer la moindre information. D'une seconde à l'autre, on s'embrassait, et la seconde qui suivit, son corps nu recouvrait le mien. Cette fois je sûr de ce que je ressens : je suis heureux.

    Au fond de la pièce se trouve une porte vitrée, comme s'il y avait un placard encastré dans le mur. En réalité, c'est la douche.

    Une fois déshabillé, je rentre dans la douche. Elle est -heureusement - très propre, le pommeau de douche qui est accroché au mur est très large et assez moderne. La porte du pavé est en verre dépoli, ce qui me rassure un peu, et me permet de me retrouver un peu dans ma bulle dans cet endroit étranger, d'autant plus qu'une fois fermée, la douche me prive un peu de luminosité, ce qui me plaît encore plus. Je fais couler l'eau, comme à mon habitude, aussi chaude que ma peau puisse le supporter. La buée ne tarde pas à épouser les parois de la douche, et je sens la vapeur chatouiller mes poumons lorsque j'inspire. Je m'apprête à prendre le gel douche lorsque j'entends la porte s'ouvrir. Bien que le verre de la porte soit trop flouté pour y voir clair, je reconnais la silhouette d'Aiden, entrer dans la salle de bain, et refermer la porte derrière lui.

    -Bon sang, tu te douches avec de l'eau bouillante, ou quoi ? s'exclame-t-il.

    -J'ai bientôt finis, dis-je, légèrement paniqué par sa visite incongrue.

    -Je ne crois pas, répond-il sur un ton moins marqué.

    Tant bien que mal, je le vois alors baisser son pantalon de jogging. Je sens mes yeux s'écarquiller. Qu'est ce qu'il fout, bordel de merde ? Arrivé à ses chevilles, il l'enjambe pour le retirer complètement. Et il commet l'irréparable. Ses mains se portent à ses hanches, et je le vois alors descendre son boxer, et le laisser au sol. J'ai peur, mais mon corps est audacieux. Mon cœur est prêt à exploser, mais une autre partie de mon corps est elle aussi prête à exploser face à ce strip-tease improvisé. Il s'avance d'un pas sûr vers la porte de la douche, et lorsqu'il atteint la poignée, son visage est assez prêt du verre pour que je puisse voir son sourire.

    Il ouvre la porte. Ses yeux sombres sont plantés dans les miens. Il sourit, il est magnifique. Il rentre directement dans la douche et referme la porte derrière lui. Moi, je reste planté comme un con, sous le jet brûlant du pommeau. L'eau coule alors sur son corps, un filet ruisselle entre ses deux pectoraux et vient longer ses abdominaux très dessinés, avant de se fondre dans les poils qui portent son nombril. Des tatouages noirs et blancs, des phrases, des visages, des dessins parcourent son torse.

    -Te voilà, dit-il en prenant mon visage dans le creux de ses mains.

       

Il m'embrasse. Un baiser passionné, qui va crescendo, et qui me fait énormément de bien. Ce genre de baiser qui dit « Tu es magnifique », ou encore « J'ai très envie de toi ». Ce genre de baiser qui vous fait sentir unique. Ce genre de baiser qui ne prend jamais fin. Je mets alors mes mains dans ses cheveux, pendant que nos corps se collent et ondulent sous le désir. Il caresse tout ce qui est à sa porté de main. Ma tête, ma nuque, ma mâchoire, mon dos, mes reins, mes fesses. Je passe mes mains sur son torse, ses joues, dans ses cheveux, dans le dos. Son étreinte devient autre, et je le sens me pousser contre le mur. Sa main droite descend jusqu'à l'arrière de ma cuisse et la tire vers lui, me faisant enrouler ma jambe autour de sa taille. Il fait de même avec l'autre, me portant désormais avec mes jambes autour de ses hanches. Un de ses bras me soutient pendant qu'il m'embrasse, l'autre est posée sur le mur. Ses lèvres rejoignent mes joues, puis se posent dans mon cou, descendent sur mon torse à mesure qu'il me repose, et enfin sur mon ventre - envahi par ces saletés de papillons. Il est maintenant à genoux devant moi, ses mains tiennent mes hanches. Il prend alors mon intimité dans sa bouche, mes jambes sont sur le point de lâcher. L'eau continue de frapper mon crâne et assourdit le bruit de mes gémissements. Je ressens chacun de ses mouvements, je perçois chaque seconde qui passe, pourtant tout est si rapide. Il est maintenant dans mon dos, sa chair pénétrant mon être. Je la sens enfler et palpiter à chacun de ses soupirs. J'ai l'impression de naître.

JoWhere stories live. Discover now