.XLIV. Fantasma

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Sa main passe dans mon dos, déposant sur son passage un frisson brûlant qui pourrait m'arracher un somptueux cri si ses lèvres n'étaient pas sur les miennes. Une de mes jambes est calée sur son épaule alors que l'autre se balade sur les siennes. Mes doigts ne cessent d'explorer ses cheveux tandis que sa langue parcourt mon cou. Ses gémissements me rendent fou, j'ai envie de lui. Lorsqu'il descend embrasser mon torse, je me laisse partir en arrière, je me laisse emporter avec lui, peu m'importe où, tant que c'est bon. Il fait des merveilles avec sa bouche, et quand je l'entends rire, je jette un œil. Ses yeux bleus me fixent intensément et...

―JAKE !

Mon cri sort du cœur, et mon sursaut lui assène un coup de genou dans la bouche. C'est alors que la porte de la chambre s'ouvre. Cette fois-ci, mon cœur me lâche. Son corps nu magnifique entre dans la pièce, ses seins délicieusement cachés par ses longs cheveux bleus. Stefania s'avance vers moi avec un regard de braise et me pousse sur le lit de telle sorte à ce que je tombe sur le dos pendant qu'elle monte sur moi. Elle passe sa main sous l'oreiller et en ressort un martinet dont les fils sont faits par de vrais serpents vivants.

―AAH !

Je hurle en sautant hors du lit – ou plutôt en tombant.

―Jo ! Jo ! m'appelle Aiden. Jo, ça va ?!

Je suis à terre, le souffle coupé, abasourdi, au beau milieu de la nuit.

―Oh, gémit Aiden, p'tite mouche a fait un vilain cauchemar. Viens là, dit-il en me remontant dans le lit.

Mais bon sang c'était quoi ce rêve ? Jake ? Et Stefania ? À poil ? Sur moi ?!

―Oui, dis-je, mais c'est rien.

―C'est rien, mais tu t'es quand même rétamé la gueule par terre. Tu ne t'ai pas fait mal ?

Je ne réponds pas de suite, passant mon corps au radar à la recherchede la moindre douleur.

―Je me suis pété le cul, finis-je par dire en frottant mon coccyx.

Aiden éclate de rire.

―Pour une fois que c'est pas de ma faute, déclare-t-il.

―C'est classe.

―Bon, allez, raconte-moi ton rêve.

Euh non merci, sans façon, je tiens à ma vie !

―Oh, fais-je, je ne m'en rappelle déjà plus.

―C'est ça, arrête de mytho !

―Non vraiment, je... je sais juste qu'il y avait des serpents.

―Depuis quand t'as peur des serpents toi ? s'étonne Aiden.

―Depuis qu'on essaie de m'enterrer vivant avec, je mens. Allez, viens on dort. Il ne faudrait pas que tu aies des cernes pour ton premier passage en direct à la télévision.

Effectivement. Le tournage de l'émission a été clôturé il y a a peine quelques jours, et toute l'équipe est déjà convié au Eric's Show pour faire la promotion de l'émission, qui sera lancée une semaine après. J'ai hâte de voir les coulisses d'un talk-show.

Aiden se moque de moi encore quelques minutes, et puis il finit par se recoucher, m'entourant de ses bras. Son doux souffle dans ma nuque remue le couteau dans la plaie que la culpabilité est en train de creuser. J'ai l'impression de l'avoir trompé. Ce n'est qu'un rêve, mais pas n'importe lequel. J'ai rêvé que je couchais avec son meilleur ami, et j'avais l'air d'adorer ça. Et puis Stefania ?J'ai eu envie d'elle lorsque je l'ai vu entrer. Non, bien sûr que non ! Non, ce n'est pas mon truc. Impossible. Moi, j'aime les muscles, les... les hommes.

JoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant