.LXI. Choix

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- On va aller voir Frank, voir ce qu'il a à dire. Quand je lui ai annoncé la nouvelle, il n'avait pas l'air surpris. Il doit savoir un truc.

Tout en parlant, Aiden enfile un à un ses vêtements, sous mon regard absent. Je reste interdit face à la situation.

Son visage est ferme, son regard noir. Aiden serre ses mâchoires si fort que je ne peux m'empêcher de penser que c'en est douloureux. Il essaye de garder son sang froid, de se contenir, alors que la seule chose qu'il a envie de faire c'est de démolir le premier paparazzi qu'il pourrait croiser. Dans l'ascenseur, il ne dit rien. Seul son souffle accéléré me confirme se présence à mes côtés.

Encore là, je me dis que cela va finir pas s'arranger. Que ce « scoop » passera inaperçu, noyé par d'autres. Mais quand les portes de l'ascenseur s'ouvrent, mon coeur manque un battement.

Devant la porte de l'immeuble, il y a facilement cinq ou six hommes habillés entièrement en noir, tous tenant un appareil photo en main, qui tentent de rentrer malgré le refus de Klaus, le portier. Ce sont des paparazzis.

Il y a d'abord un flash lumineux qui emplit la pièce, le temps d'un battement de paupière. Dans la seconde qui suit, tout le monde se fige. Dans celle d'après, les paparazzis se sondent entre eux, les réceptionnistes lâchent leur téléphone et écran d'ordinateur. Et puis dans la suivante, un second éclair, les regards se tournent vers nous, et les flashs des appareils photo nous bombardent.

Je reste figé, il se passe des centaines de choses. J'entends des cris à l'encontre des photographes, qui eux-mêmes hurlent qu'on les laisse entrer. J'entends même nos prénoms, à Aiden et moi. Du personnel finit par s'interposer entre eux et nous, afin de nous cacher. J'imagine déjà les gros titres.

Oh, en fait non. Ce n'est pas pour nous cacher, mais c'est pour retenir Aiden.

Inapte à une quelconque réaction, je le contemple, distrait, se diriger vers les paparazzis, en bousculant toute personne qui se mettrait - pour son bien - en travers de son chemin.

- Vous dégagez d'ici ! hurle-t-il.

Il essaye de sortir, mais Klaus l'empêche. En même temps, les brèves lumières blanches mitraillent une nouvelle fois Aiden. Les yeux injectés de sang. Le visage rouge. Les veines gonflées.

- BARREZ-VOUS ! ENCULÉS !

Aiden parvient à se sortir de l'étau de Klaus. Il se rue alors sur le premier parasite qui lui vient à porter de main. Et lui met une droite.

Flash.

Encore.

Le malheureux tombe directement au sol, et tente, étourdi, de se relever. Aiden se jette au coup d'un deuxième photographe et lui explose son appareil sur le sol. Un des paparazzis s'est enfui en courant en prenant soin de photographier - ou filmer ? - la scène.

Avant que ça ne dégénère davantage, une dizaine d'agents de sécurité et autres employés de l'immeuble viennent à la rescousse, surement appelés par la direction. Ils chassent les derniers bouseux restants et parviennent à ramener Aiden dans le hall.

- Aiden ! je cours vers lui. Ça va ?

- Génial !

Il a le souffle coupé. Effréné. Je dois avouer que c'est une facette que je ne connaissais pas chez lui. Je n'arrive pas à mesurer la gravité que la situation représente, ni pour lui ni pour moi. Pourtant, je sais qu'une célébrité qui tabasse un paparazzi, ça fait toujours du bruit...

- Je dis à Frank de venir ici, dit-il. Ces connards se sont planqués, je prends pas le risque de sortir.

- Tu aurais dû garder ton calme, Aiden. Ne pas réagir comme ça.

JoWhere stories live. Discover now