.XXXIII. Je ne m'enfuis pas

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12 Août 2016, 16h30


Demain, c'est le grand jour ; je m'envole pour commencer ma nouvelle vie. Je viens de finir de fermer ma troisième et dernière valise. Depuis mi-Juillet, tout s'est passé très vite pour moi. Mes parents m'ont aidé pour m'organiser, à savoir ce que je prendrai ou non avec moi en matière de meubles et autres fournitures. Finalement, la seule chose que j'ai décidé d'emporter était mes habits, car comme je l'ai dit à Damien et Adèle, je compte bien revenir en France pour les vacances. Je me rappelle aussi que dès le 8 Juillet, mes billets d'avion ont été commandés, puisque que je commencerai les cours relativement tôt. Aiden a décidé qu'il partirait en même temps que moi. Il a alors appelé son producteur qui lui avait promis un appartement pas loin du studio de tournage, et lui a demandé si on pouvait avoir le logement d'ici Août, ce à quoi il a tout de suite répondu par l'affirmative. On a donc du aller courir dans tous les magasins de meubles possibles et inimaginables pour aménager notre nouveau loft californien – on a reçu les photos de l'appartement, c'est à couper le souffle. Ikea, Alinéa, Centrakor... et même Gifi. On a tout fait, puisque lui ne gardait rien. Mes parents et les siens nous avaient aidé financièrement. Avec tout ça, rajoutez tous les papiers et formulaires à remplir, et ça donne un mois assez éprouvant.

Mais c'est à la veille de mon départ que mon moral est à plat. Non pas parce que je quitte le pays et ma famille, mais parce que Sandy ne m'a toujours pas parlé depuis notre dernière dispute. Elle m'évite, et quand on est dans la même pièce, elle m'ignore, tout simplement. Je ne suis devenu qu'un mur à ses yeux, et si je pensais que ça s'arrangerait à l'approche de mon départ, il n'en n'est rien. Le peu de fois où j'ai tenté de lui parler elle n'était pas du tout réceptive.

—Je ne supporte pas te voir faire tes valises, me dit Adèle.

—Ne t'en fais pas Adèle, répond Aiden, j'en prendrai le plus grand soin. De ton fils, pas des valises, hein.

—Je ne me fais pas de soucis pour ça, réplique-t-elle.

—De toute façon, déclaré-je, vous savez très bien que vous viendrez souvent nous rendre visite. La porte sera toujours ouverte.

Je vois des larmes monter dans les yeux de ma mère, qui tente en vain de les ravaler.

—Maman...

Je la sers dans mes bras pendant qu'elle mélange rires et pleurs.

—C'était si brusque, dit-elle. Hier, on te recueillait à la maison et aujourd'hui tu quittes le pays. On n'a pas eu le temps de s'y préparer, c'est fou. Bref, je vous laisse.

Quand ma mère quitte ma chambre, je me retrouve seul avec Aiden.

—Ça va mieux avec Sandy ? demande-t-il.

—Non, toujours pas, soufflé-je. C'est trop bizarre, je ne comprends pas sa réaction. Je pars demain, bordel, après on ne se revoit plus. Je suis déçu. Ouais, elle m'a beaucoup déçu.

—Je suis sûr que ça va s'arranger.

—Écoute Aiden, ça fait un mois qu'elle me fait la gueule. À un moment donné, faut pas déconner, quoi. Que ça s'arrange ou pas, ça ne changera pas le fait qu'elle m'a déçu, et je le répète parce que je le pense. Je lui en veux. Elle a réagit comme... une débile.

—Jo...

—Non, Aiden, j'ai essayé de la comprendre. Vraiment, et je l'ai compris. Mais bon sang, je pars aux États-Unis demain, qu'est-ce qu'elle cherche ? À m'oublier ? Que je me rétracte ? Dans les deux cas elle est mal barrée.

JoWhere stories live. Discover now