Chapitre 2

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Je ne pouvais me lamenter sur mon sort, je l'avais choisi et comptais bien m'en sortir. Je n'avais jamais eu de courage pour montrer mon désaccord. J'avais toujours laissé mon entourage prendre des décisions à ma place.
Mais maintenant c'était terminé, personne ne pourra me dicter ma conduite.

Sur ces paroles, je continuais ma route en surveillant Benoît du coin de l'œil.

Après quatre  bonnes heures de conduite, je décidais de m'arrêter quelques instants. Il fallait savoir où nous étions, je commençai sérieusement à fatiguer. Je n'avais jamais conduit aussi longtemps.

Benoît souffrait de plus en plus, même si la balle n'était plus dans son corps, elle avait fait assez de dégâts. N'étant pas infirmière, je ne savais comment m'y prendre pour le soulager. Et puis le réservoir était presque vide. Il fallait trouver une solution le plus vite possible avant de tomber en panne et rester bloquer au milieu de nulle part.

Par chance, je vis un petit village au loin, il ne devait qu'être à 1Km. Je repris donc la route. Une fois arrivée, je descendis de mon habitacle et cherchai quelqu'un pour m'aider. Assis à un café, je vis quelques hommes. Je m'approchai doucement. Quand je fus à leur hauteur, je me raclai la gorge et me lançai

-Excusez-moi, pourriez-vous m'aider? Mon ami est blessé, j'ai besoin d'un médecin et d'essence pour continuer ma route, demandais-je

-Mais bien sur mon fils est médecin et Jacques vous aidera pour l'essence, répondit l'un des hommes

-Merci

-Vous devriez faire attention, vous baladez seule avec un blessé n'est jamais bon. Vous pourriez attirer l'attention, reprit le même homme

Je partis en direction de la voiture suivie de ces hommes. Je leur ouvris la porte pour leur montrer Benoit et ce que je vis me glaça le sang.

Il était couché sur la banquette arrière, inconscient, le morceau de tissu étant sur sa blessure s'était imbibe de son sang. Son état avait empiré bien plus vite que je ne me l'étais imaginé.

Deux des hommes portèrent Benoît. Je refermai la porte derrière eux et les suivirent. Ils montèrent les marches d'une jolie maison en pierre.

-Ne vous inquiétez pas c'est la maison de mon fils, ce sera beaucoup mieux que dans son cabinet. Vous serez plus tranquille, reposez-vous, nous allons nous occuper de votre voiture, me rassura l'homme

Je le remerciai d'un signe de tête et m'installai auprès de Benoît. J'étais très inquiète pour lui. Depuis quand était-il dans cet état-là ? Je m'installai dans un fauteuil, non loin de lui et attendis l'arrivée du médecin. J'étais morte d'inquiétude et en même temps épuisée par la route et par toutes mes questions sans réponses.

Je m'approchai de Benoît. Je me devais de le protéger. Je l'avais promis à Madeleine mais aussi parce que j'avais une profonde admiration pour lui. Il avait eu le courage de résister auprès des allemands, à défendre ce qu'il aimait. Je n'en connais que peu qui aurait fait la même chose.

Je fus coupée dans mes réflexions par l'arrivée du médecin. Il arriva près de Benoît et l'examina.

-Vous devriez sortir, c'est pour votre bien. La blessure est complexe et le sang coulera en abondance, m'informa le médecin

-Je suis désolée mais je préfère rester. Je ne peux le laisser, il m'a sauvé la vie, je dois veiller sur lui et puis vous auriez peut être besoin d'aide, vous êtes tout seul, répondis-je fermement

-Bien, comme vous voudrez mais préparez-vous ce n'est pas qu'une simple égratignure.
Il commença à nettoyer la blessure puis referma à l'aide d'une aiguille et du fil.

Heureusement que Benoit était endormit, je n'imaginais pas la douleur. Je priais pour ne pas qu'il se réveille.

Mais le destin continuait à s'acharner sur lui, Benoît remua et ouvrit peu à peu les yeux. Je regardais l'avancement de l'opération et à mon plus grand malheur, le médecin était bien loin d'avoir fini. Benoit, en pleine souffrance, gémissait, criait, hurlait de douleurs. J'essayais en vain de le calmer. Je lui parlais, le réconfortais, lui essuyais la sueur sur le front, ...

-Mais faites quelque chose pour le soulager ! Vous ne voyez pas qu'il souffre.

-Ecoutez, je ne peux rien faire, les minutes qui arrivent seront déterminantes. Votre ami doit serrer les dents et attendre que je finisse. Et puis je vous l'ai dit que ça aller être une épreuve. Continuez de lui parler, il ne doit surtout pas reperdre connaissance, m'ordonna-t-il

Je fis donc ce que le docteur me dit. Cet enfer dura deux bonnes heures. L'état de Benoît s'était beaucoup dégradé mais il avait quand même réussi à rester conscient. Au bout d'un moment, son état s'était stabilisé et Benoit dormait.

Le médecin avait fait un travail remarquable. Sans lui, il serait probablement mort.

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Hey, j'espère que vous avez aimé ce chapitre.
Qu'en pensez vous de ces rencontres?
Vont ils se révéler ennemis ou amis de Lucille et Benoit?

A bientôt ;)
Cla

SUITE ALLEMANDEWhere stories live. Discover now