Chapitre 46

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Point de vue Bruno :

Cela ne faisait que quelques minutes que mon frère était parti mais son annonce m'avait liquéfié sur place.

Une guerre ? Une autre guerre qui allait encore une fois détruire le monde.

Je n'arrivai plus à bouger, même à penser, j'étais tellement chamboulé.

— Qu'est-ce que tu fais encore avachi sur le canapé, tu n'as pas entendu ton frère ? Si tu crois que je vais faire tes bagages tu te trompes. T'es bien un fainéant, disait ma femme encore une fois acerbe.

Je ne pris même pas le temps de rétorquer ou de me défendre, avec elle, c'était peine perdu. Elle ne comprendrait jamais.

Me voyant peu décider à bouger, elle souffla et s'approcha pour me pousser. Je le regardai faire sans envie de l'aider et encore moins de me lever.

— Mais lève-toi, tu prends toute la place. J'ai besoin de soleil. Il tape justement là où tu t'es posé. Que vont dire les autres, si je sors plus pâle qu'une assiette.

— Tu n'as qu'à trouver une occupation en plein air. Tu verras le soleil tape encore plus dehors.

— Mais non tu sais bien qu'il tape trop fort, ce n'est pas bon pour la peau. Tu n'as pas entendu ce qu'a dit le professeur que nous avons vu la semaine dernière. Tu n'écoutes vraiment rien, tu ne t'intéresses à rien. Comment ai-je pu tomber dans le panneau et t'épouser.

Mon sang ne fit qu'un tour et ses paroles me firent perdre le contrôle. Je me levai précipitamment sous le froncement étonné des sourcils de ma femme. Je la pris par les poignées et la cognai contre le mur. Elle laissa un gémissement de douleur sortir de d'entre ses fines lèvres mais n'osa se plaindre, soudain effrayée par cet élan de colère.

— Non je n'écoute pas les paroles de professeurs chauves qui s'inventent une vie et qui menacent toutes nos habitudes. Le soleil est néfaste pour nos vies ? Alors ne sors pas, mais ne viens pas me dire que je te gêne dans tes activités de femme paresseuse qui passe sa vie à critiquer une personne parce que son dos est courbé à cause du travail, une chose que tu dois sûrement méconnaître.

— Bruno, tu me fais mal.

— Je n'en ai rien à faire. Il est tant que quelqu'un te remettre à ta place, à ta place de femme qui devrait être attentionné envers son mari et qui devrait subvenir à ses besoins. Au lieu de ça, tu fais honte à ton genre.

— Tais-toi !

— Tu te plains de la vie que tu mènes, mais tu oublies que sans moi, tu serais certainement à la rue à faire les trottoirs. Qui aurait eu le courage d'assumer une femme avec des mœurs légères comme les tiennes. Que tu le veuilles ou non, je t'ai sauvé de la honte et du déshonneur. Te souviens-tu du nombre d'hommes auxquels tu t'es donné avant le mariage ?

— Arrête où je crie !

— Crie autant que tu veux, je pars ce soir pour la guerre. Je compte passer ma dernière soirée de liberté ailleurs qu'ici. Tu m'empoisonnes la vie depuis des années.

— Tu n'es qu'un égoïste, un sans cœur, tu me maltraites depuis...

— Tu oses parler de maltraitance alors que tu as la chance d'avoir un toit sur la tête, d'avoir un mari qui subvienne à tes besoins sans rien demander en retour. Nous sommes en guerre et tu trouves encore le moyen de te plaindre. Tu es vraiment sotte. Certes, je ne t'ai pas épousée pour ton intelligence mais tu bats à plate couture l'idiotie de ce monde.

— Mais va-t'en ! Va sauver le monde, va purifier les âmes, toi qui fais la morale mais tu n'es pas mieux. Tu as été incapable de me faire un enfant. Le seul que tu m'as fait est mort.

— Tu as un sacré culot de me rendre responsable. Rappelle-moi, qui le portait, c'est toi et toi seule. Alors si tu veux accuser quelqu'un, accuse-toi. Si je reviens de cette guerre, je te jure que je te chasserai et tu auras la vie que tu mérites avec la boue et les rats.

Je finis par la lâcher non sans mal. Une partie de moi aurait voulu lui briser les os mais à quoi bon, je ne voulais pas ressembler à ces maris violents passants leurs vies à faire subir les pires atrocités à leurs épouses. J'avais une morale et je comptais bien l'honorer jusqu'à la fin de ma vie. Une fois, mon sac terminé, je pris soin de claquer la porte et partis sans me retourner.

Je savais qu'Amélia n'allait pas se laisser mourir. Je pressentais déjà qu'elle avait hâte de me voir partir à la guerre pour assouvir ses pulsions avec ce Gunter. Ce n'était pas la première fois qu'elle le faisait. Elle ne prenait aucune disposition pour être discrète. Elle prenait un malin plaisir à me couvrir de honte. Dans tout le village j'étais le mari le plus cocu, un trophée que j'aurai bien aimé ne jamais à avoir porter.

Mes pas m'amenèrent vers la maison de mon enfance, pour parler à mon père. J'avais une envie folle de vider mon sac, de balancer toute ma rancœur, ma haine, ma souffrance à tous ceux qui m'avaient fait du mal. Je partais à la guerre, quelle était ma chance de pouvoir rentrer chez moi en un seul morceau et surtout en vie ?

SUITE ALLEMANDETempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang