Chapitre 5

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-Comment peux-tu être aussi détaché de la situation ? 

-Ça ne sert à rien de remuer ce qui est derrière nous. Nous devrions reprendre la route, plus vite nous serons arrivés plus vite nous aurons des choses pour nous occuper l'esprit. me dit-il avec autorité 

-Bien si tu le dis, répondai-je sans grande conviction 

Sur les paroles de Benoit, nous reprîmes la route. Les cinq heures passèrent plutôt vite, nous n'avons croisé personne. Nous arrivâmes à notre destination avec une boule au ventre pour ma part. Je ne savais à quoi m'attendre. Allaient-ils nous accepter ? Nous renvoyer ? Plus j'arrivais devant la ferme du repère et plus mes questions augmentèrent en nombre. Je me sentais terriblement crispée et tendue.

-Ça va aller, tout va bien se passer, ce sont eux nos alliés. Tenta de ma rassurer Benoit

Nous avançâmes dans l'allée à pied, nous avions laissé la voiture dans l'entrée de peur de faire trop de bruit. Nous nous postâmes devant la porte principale de la maison et nous sonnâmes. Une femme aux traits tirés par la fatigue, la tristesse, la peur et bien d'autres sentiments que je ne pus identifier. Elle nous détailla de la tête au pied, je lui lançai un petit sourire pour qu'elle comprenne que nous n'avions pas de mauvaises intentions à son sujet.

-Marie, je suis Benoit Labarie, un ami de votre mari, pouvons-nous le voir ? lança-t-il

-Je regrette Richard n'est pas là. Il est décédé la semaine dernière sous les balles allemandes. Nous apprend t-elle l'air amère

-Oh! Toutes nos condoléances Madame. Répondis-je attristée

Qu'allons-nous faire ? Si Richard était mort, Benoit avait-il d'autres contacts ?

-Pourquoi voulez-vous le voir ? questionna-t-elle sur la défensive

-Nous souhaitons rentrer dans la résistance. Répliqua Benoit

-La résistance ? Votre choix est-il de mourir ? Ne savez-vous pas que des dizaines de résistants meurent chaque jour ou sont torturés ou même envoyé dans des camps ? Pourquoi y entrer quand on sait que de toute façon on est foutu. La guerre nous prend tout, alors si vous voulez survivre ou du moins essayer, je vous conseille de rentrer chez vous et de vous enlever de la tête le souhait de vouloir jouer aux héros. Mais si vous voulez vraiment souffrir où vous faire tuer, il y a la ferme de Luchaut en bas du bourg, c'est là que les résistants se retrouvent le soir. Affirma t'elle en claquant la porte

J'étais terriblement choquée par les propos de cette femme, elle avait tellement de rancœur en elle, on voyait qu'elle n'avait pas encore fait son deuil de son mari. Je regardai Benoit et comprenais qu'on pensait la même chose, on devait la laisser tranquille et aller chez ce Luchaut. Nous reprîmes donc la route pour notre destination. Nous arrivâmes devant cette ferme qui avait l'air étrangement vide, il est vrai qu'il n'était que 18 heures et que la réunion n'avait lieu que le soir mais je pensais que les fermiers travaillaient même en fin d'après-midi. 

Comme pour l'habitat précédent, nous frappâmes à la porte. Cette fois, un homme à la corpulence assez développée nous ouvrit.

-C'est pourquoi ? Si c'est pour m'acheter des œufs, je serai présent au marché de demain.

Je vis Benoit ne rien dire alors je pris la parole

-Non monsieur ce n'est pas pour les œufs, nous venons de Bussy, et nous cherchons monsieur Luchaut.

-Oui c'est moi.

-Bien, Benoit était un ami proche de Richard, nous venons pour vous aider.

-Pour nous aider ? Écoutez je ne sais pas ce que vous faites la mais vous êtes au mauvais endroit.

Il s'apprêtait à refermer la porte quand je Benoit bloqua la porte.

-Nous ne sommes pas là pour vous dénoncer, je sais ce que faisait Richard et je veux en faire parti.

Il nous regarda de long et de large puis finit par nous laisser entrer.

-Bien, vous dites que vous voulez rentrer dans la résistance mais sachez qu'il y a des conditions. D'abord, je veux savoir ce que vous faites ici. Des personnes désireuses de rentrer dans la résistance ne sont pas habillée de manière bourgeoise. Nous dit-il en nous toisant

-On va vous la faire courte alors. Les allemands sont arrivés dans notre village et chaque personne devait en héberger un. Je suis fermier et ma ferme n'est pas tout confort. Au départ je ne devais avoir personne mais la situation a changé, je me suis retrouvé avec un boche qui s'intéressait beaucoup trop à ma femme. J'ai fini par le tuer et je suis recherché par eux.

-En effet, c'est un bon résumé, court et précis. Au moins on ne peut pas dire que vous n'assumez pas. Pourquoi n'êtes pas parti vous battre au front ?

-J'ai eu une blessure, mon cheval est tombé et ma jambe est restée coincée. J'ai été identifié comme non apte à me battre. Mais je ne supporte pas de voir ces allemands tournés autour de nos femmes. Je suis prêt à me battre pour la libération de mon pays. Et comme l'armée a pas voulu de moi, je prends un autre chemin.

-Bien et vous madame ? j'ai vu quelques femmes voulant comme vous y rentrer mais jamais dans votre style.

-Je suis une amie de la femme de Benoit, je lui ai promis ne l'amener ici et de veiller sur lui. Il a reçu une balle quand on a voulu s'enfuir. Mais je suis déterminée à vous aider. Ce n'est pas parce que je suis une femme que je suis fragile.

-Si vous le dites. La réunion a lieu à minuit ? avez-vous quelque part où aller ?

-Au départ, nous pensions loger chez Richard mais vu les circonstances, nous avons dû changer nos plans.

-Vous pouvez rester là jusqu'à la réunion, ensuite nous vous poserons d'autres questions pour savoir si vous avez le courage et la volonté nécessaire pour y accéder. Vous avez la partie Ouest de la grange pour vous, tachez de vous reposer, la nuit va être longue pour vous.



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Hola!!!! voici un nouveau chapitre, un peu plus long que d'habitude. Enfin je dis comme d'habitude mais ce n'est que mon 5 eme chapitre. 

Comme d'habitude, n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez, je serai ravie de lire vos avis. 


Cla

SUITE ALLEMANDETempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang