Chapitre 4 : Too late

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La jeune fille ouvrit les yeux timidement, ne réalisant pas encore tout à fait ce qu'elle venait de faire. Elle tourna sa tête à demi et se retenue de ne pas exploser en sanglots. Noah Khan était endormi à coté d'elle. Hier soir n'était pas un cauchemar, tout ceci c'était réellement produit... Réalisa Rachel, horrifiée. Avec pudeur, elle souleva le drap qui la recouvrait et observa son corps nu d'un air dégouté. Pourquoi avait-elle fait ça ? Et pourquoi avec lui ? Pourquoi n'avait-elle pas attendue ? Elle méritait mieux qu'une stupide chambre d'hôtel et d'un garçon qui se fichait totalement d'elle. N'en pouvant plus, elle serra fermement le drap entre ses mains frêles et menues et laissa ses larmes la submerger. Elle aurait pu tout donner pour mourir à cet instant précis. Elle aurait voulu remonter le temps, effacer cette nuit de sa mémoire. Elle n'était pas prête, mais c'était trop tard. En silence, elle se releva du lit et lança rageusement le drap derrière elle. Elle courut jusqu'à la salle de bain, ne supportant pas d'être nue une seconde de plus. Elle ferma la porte derrière elle et se laissa tomber sur le carrelage blanc, les larmes continuant à rouler le long de ses joues, effaçant les dernières traces de l'enfant qu'elle n'était plus. Elle passa ses mains tremblantes sur son ventre, le serrant au maximum pour supprimer cette douleur qui lui tordait les boyaux. Finalement, elle se leva, lançant un vague coup d'œil à gauche et à droite. Elle n'avait aucune idée d'où elle avait pu laisser ses vêtements. Lucas... Mais pourquoi ne l'avait-elle pas écouté ? Pourquoi n'était-elle pas restée dans sa chambre comme tous les soirs ? Tout en se maudissant intérieurement de questions inutiles, Rachel s'approcha du miroir de la salle de bain et observa son reflet d'un air méprisant. « C'est tout ce que tu mérites, salope », avait-elle envie de se hurler, mais aucun son n'était capable de sortir de ses lèvres tremblantes. Des coups retentirent la porte et elle se retourna apeurée avant d'hurler :

— N'entre pas !

— Non, non... Murmura calmement la voix de Noah derrière le battant.

Soulagée, elle laissa ses bras tomber le long de son corps, se demandant comment elle allait faire pour sortir de cette pièce sans avoir à croiser son regard immonde.

— Tu veux quelque chose ? Enchaina-t-il.

— Partir, cracha-t-elle.

— Tu veux que je m'en aille ?

— Oui.

Elle n'entendit plus rien et se laissa tomber le long de la baignoire. Elle aurait bien pris une douche pour supprimer toute cette saleté sur sa peau, mais de se savoir dans la salle de bain de l'homme qui lui avait pris sa virginité la rendait malade. Elle attendit quelques minutes en silence, puis se décida finalement à sortir de la pièce. Elle ouvrit la porte doucement, hésitante, et jeta un rapide coup d'œil. Noah était parti. Soulagée, elle pénétra dans la chambre et aperçut ses vêtements sagement posés sur le lit, c'était probablement lui qui les avait mis là. Au moins, il aura fait quelque chose d'intelligent, songea-t-elle.

Rachel rejoignit rapidement le lit et enfila ses affaires en vitesse. La robe d'Ellie était toute collante à cause de la sueur et de l'alcool, mais c'était tout de même plus agréable que d'être nue dans cette immense pièce. La jeune fille attrapa son sac et plongea sa main à l'intérieur pour récupérer son portable. Elle n'avait aucun message, pas même de Lucas, elle le rangea après avoir regardé l'heure. Il était six heures trente. Allait-elle aller au collège aujourd'hui ? Certainement pas. Et les jours suivants ? Elle en doutait. Elle aurait tout donné pour disparaître de cette ville et recommencer à zéro.

Comme elle s'y attendait, Noah n'avait rien laissé derrière lui, pas un mot d'excuse ou un message réconfortant. Bien sûr, ce type n'en avait rien à faire d'elle, ni de personne, au passage. A dix-sept ans, Noah Khan avait le cul posé sur un sacré paquet de fric, mais il avait encore l'indécence de ne pas trouver ça confortable. A cet instant précis, Rachel lui aurait bien fait bouffer ses billets jusqu'à ce que mort s'en suive.

NantisWhere stories live. Discover now