Nantis

Chapitre 21 : Wicked Game

— Deux rendez-vous en une semaine, c'est du sérieux, dis-moi ! S'exclama Noah en rejoignant Anna qui était, fastidieusement, cachée derrière une sorte de buisson.

— Chut ! Souffla la jeune fille furieuse en se retournant vers lui.

Elle attrapa la manche de Noah rapidement et le tira vers lui pour qu'il se cache à son tour.

— Oh doucement ! S'exclama le garçon en s'accroupissant à son tour, Tu te crois dans un film d'espionnage ?

— Ma mère est juste là, imbécile ! S'expliqua Anna en continuant de chuchoter.

Noah bifurqua son regard vers la femme qui se tenait derrière le buisson, assise sur un banc.

— Elle attend mon père ? Interrogea le garçon avec un sourire en coin.

— Je prie pour que ce ne soit pas le cas, souffla Anna, exaspérée, en jetant un rapide coup d'œil à sa mère, Je l'ai entendu parler au téléphone hier, j'ai cru comprendre qu'elle voyait le même homme que hier soir, mais je n'ai pas entendu son prénom.

— Oh, ils en sont déjà à s'appeler par des petits noms ? Se moqua t-il.

Anna marqua une grimace de dégoût, imaginant sa mère susurrer un « mon chéri » à l'oreille de l'homme qui avait engendré le monstre qu'elle avait sous les yeux.

— Ce n'est pas drôle Noah, l'arrêta la jeune fille, blasée.

— Un peu quand même.

Elle ne répondit pas et ils continuèrent d'observer Cécile Joly qui faisait mine, comme toute personne seule attendant dans un lieu public, d'être occupée avec son portable.

— Je suis sûr qu'elle relit ses messages coquins, susurra Noah à l'oreille d'Anna, Mon père adore faire ce genre de truc, je lui ai déjà piqué son portable une fois.

La jeune fille se recula d'un bond et en profita pour l'assener d'un coup.

— Mais on dirait que ça ne te fait ni chaud ni froid ! C'est TON père et MA mère ! On se déteste ! Enfin, je ne sais pas moi, ça devrait te faire réagir !

— Je ne te déteste pas, tu m'indiffères, c'est différent.

— Tu es tellement arrogant.

— Et baisable.

— Et con.

— Oui, je suis ça, aussi.

Il se mit à rire puis s'arrêta lorsqu'il observa le visage impassible de la jeune fille :

— Sympa, murmura-t-il, Tu me laisses rire tout seul à ma blague.

— Il y en a au moins un qui rigole, comme ça.

Il l'incendia du regard, non sans esquisser un sourire, puis ils s'arrêtèrent de parler lorsqu'ils entendirent la sonnerie d'un téléphone portable. Ils bifurquèrent leurs regards vers Cécile Joly qui décrocha son téléphone rapidement et se leva de son banc.

— Je n'entends rien, souffla Anna en tentant d'approcher son oreille.

Mais le bruit des voitures et des passants couvrait toute tentative de reconnaissance sonore.

— Elle part ! Enchaina la jeune fille, paniquée, en observant sa mère continuer son chemin.

— On va la perdre de vue, ajouta Noah en s'emparant du bras d'Anna pour qu'ils se relèvent tous les deux.