Chapitre 8 : I don't want to be

881 65 16
                                    



Le ciel était trop bleu, les gens trop bien habillés et la bonne humeur qui résidait dans l'air avait une saveur de déjà-vu. Ethan Franck poussa un soupir en regardant tout autour de lui. Lui, sa famille et Gabrielle étaient arrivés tôt ce matin pour célébrer le mariage de son cousin dans un des nombreux châteaux de la Loire. Trois heures de TGV pour pique-niquer dans un coin paumé à côté d'un fleuve, songea le garçon en observant ses parents faire la bise à tout le gratin bobo de gauche qui était, en réalité, sa propre famille.

Le garçon lança un rapide coup d'œil à Gabrielle. La jeune fille avait relevé ses longs cheveux blonds en une tresse torsadée qui lui faisait une sorte de couronne dans laquelle elle avait ajouté de fausses marguerites. Un sourire se dessina sur ses lèvres tandis que son regard bifurqua vers son corps pour continuer son introspection. Gabrielle portait une robe légère, bleu turquoise, et dos nu qui s'harmonisait parfaitement avec son teint pèche et ses longues jambes se terminaient sur des escarpins. La jeune fille semblait tout à fait à l'aise dans sa tenue, puisqu'elle avait une démarche gracieuse qui contrastait avec celle d'Ethan. Le garçon détestait porter des smokings serrés qui le faisaient ressembler à un pingouin.

— Pourquoi tu me regardes ainsi ? L'interrogea Gabrielle, ce qui le fit soudainement sortir de ses pensées.

— Oh rien, murmura-t-il en relevant son regard vers elle, Tu es très belle... Comme toujours.

— On n'est plus ensemble Ethan, tu n'as pas besoin de te forcer à me faire des compliments.

Ils s'arrêtèrent tous les deux de marcher pour s'observer un instant, puis ils furent interrompus par Stéphane Franck qui venait de s'emparer de son fils par les épaules :

— Alors les enfants, ça se passe bien ? Quel temps magnifique ! Ça fait du bien un bon bol d'air frais, n'est-ce pas ? Loin de la pollution parisienne !

— Oui, c'est très agréable, lui répondit Gabrielle, Merci encore de m'avoir invitée !

— Aucun problème, tu es la petite-amie de mon fils, tu fais presque partie de la famille maintenant.

— Papa, l'interrompit Ethan, blasé, Tu es obligé de faire semblant même quand il n'y a personne d'autre que nous pour t'entendre sortir ce genre de conneries ?

Stéphane fronça des sourcils, d'un air vexé, pas vraiment ravi de se faire remettre à sa place ainsi, et Gabrielle baissa la tête, mal à l'aise. Elle songea que le mot « connerie » était tout de même un peu fort venant de sa part. Après tout, ils avaient quand même été en couple pendant quatre ans et elle était persuadée qu'il y avait une part de vérité là-dessous. Stéphane et Catherine la considéraient presque comme leur fille, et inversement pour ses parents envers Ethan. D'ailleurs, leurs deux familles étaient encore très proches l'une de l'autre, malgré leur séparation récente.

— Enfin peu importe, reprit donc Stéphane en se tournant vers Gabrielle, Dommage que tes parents n'aient pas pu nous rejoindre !

— Oh vous savez pour qu'ils viennent quelque part, il faut les prévenir presque un an à l'avance, répondit la jeune blonde, Ils sont débordés.

— Oui, je me doute bien, avec un père député, ce n'est pas toujours facile, hein ?

Stéphane s'était retourné vers son fils, attendant un acquiescement qui ne vint pas, et il bifurqua son regard vers le château pour changer de conversation :

— Vous avez vu votre chambre pour cette nuit ?

— Non, pas encore, lui répondit Ethan, Mais je suppose que tu as dit à Antoine de me mettre dans la même que Gabi ?

NantisWhere stories live. Discover now