Chapitre 24 : Let it be

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— Cette robe va t'aller à ravir, souffla Marie Anne Gallien en sortant de la boutique Chanel, dans laquelle elle avait dépensé la moitié d'un salaire d'un citoyen lambda, Tu vas être si jolie !

Elle attrapa le bras de sa fille pour y glisser le sien et paraître ainsi comme toutes ces familles heureuses et épanouies qui vont faire leur shopping ensemble.

— Tu parles de laquelle ? Plaisanta Gabrielle qui se fichait pas mal de cette théâtralité familiale, On a dû acheter une dizaine de robes !

— Toutes, lui répondit sa mère, Tu es magnifique dans tout ce que tu portes.

Gabrielle esquissa un sourire et voulut la remercier pour ce compliment – pas spécialement sincère - mais elle fut interrompue par sa mère qui s'arrêta au milieu du trottoir.

— Regarde qui revient de vacances !

Sa fille se retourna vers ce qu'observait sa mère et se renfrogna lorsqu'elle aperçut Noah Khan et son père sortir du taxi qui venait de les déposer devant leur hôtel particulier, le Palace. Néanmoins, la jeune fille esquissa un sourire lorsqu'elle vit le bras de Noah enroulé d'un énorme plâtre blanc. Bien fait, songea-t-elle en se demandant pourquoi elle se réjouissait pour un pauvre bras cassé.

— Paul ! S'écria sa mère à ses cotés en lui faisant un signe de la main.

Le père de Noah se retourna vers les deux femmes, un souriant éclatant s'étalant sur son visage bronzé par les vacances qu'il avait passé à Courchevel, tandis que son fils se renfrogna lorsqu'il croisa le regard de Gabrielle. Comme toutes les personnes friquées de la capitale, leurs parents faisaient semblant de s'apprécier. Au fond, peut-être s'appréciaient-ils réellement, mais leurs deux enfants s'en fichaient éperdument.

— Marie-Anne ! Enchaina Paul ravi en les rejoignant, suivit par son fils, Comment vas-tu ? Ça fait longtemps !

— Oui, je ne t'avais pas vue depuis ton retour des Etats-Unis, enchaina la mère de Gabrielle en venant l'embrasser sur les deux joues, Tu tiens le coup ? Enchaina-t-elle en passant tendrement ses deux mains sur ses bras.

— Oui, ça va mieux, merci.

Noah et Gabrielle se portèrent un regard exaspéré, sachant pertinemment que la discussion allait s'éterniser.

— Alors, j'ai entendu dire que tu organisais la soirée de l'année, reprit Marie-Anne, Le Nouvel An au Palace, tout le monde ne parle plus que de ça ici !

— Tu y seras, j'espère ?

— Oh non ! Souffla-t-elle, amusée, Ce n'est plus de mon âge ! Mais Gabrielle y va.

— Ah oui ? Ironisa Noah, J'ignorais que je t'avais mis sur la liste des invités.

— Qu'est-ce que tu racontes ? L'incendia son père du regard, Bien sûr que tu es invitée Gabrielle.

— Merci, murmura la jeune fille en esquissant un sourire de garce pour Noah qui venait de lever les yeux au ciel.

— D'ailleurs, enchaina Marie-Anne en se retournant vers Noah, Qu'est-ce qui t'es arrivé à toi ?

— Une simple chute, répondit son père à sa place en observant le plâtre de son fils.

— Tu en as pour combien de temps ? L'interrogea Gabrielle.

— Un mois et demi.

La jeune fille esquissa un sourire, s'empêchant d'exploser de rire. Elle se demandait si ces techniques pour avoir un plan d'un soir allaient aussi bien porter leur fruit maintenant qu'il était handicapé d'un de ses bras.

NantisWhere stories live. Discover now