Chapitre 19 : My medicine

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— Où est-ce que tu vas ?

Noah Khan s'arrêta au milieu de son salon, reconnaissant la voix autoritaire de son paternel. Il laissa tomber son sac sur le sol tout en se retournant vers lui :

— Qu'est-ce que ça peut te faire ?

— Où est-ce que tu vas ? Répéta Paul en se relevant de son canapé pour faire face à son fils, On est mardi soir, tu as des cours demain matin.

— Il est dix neuf heures, pas minuit, rétorqua Noah, blasé, Et je vais juste au rugby.

— Tes entrainements sont le jeudi après midi.

— Sauf que l'entraineur a eu un empêchement ces dernières semaines et il a décalé le cours au mardi soir, le temps que son créneau soit de nouveau disponible.

Son père reporta son regard vers le sac de sport de son fils d'un air sceptique et le garçon ajouta :

— Bien sûr, tu serais déjà au courant si tu étais plus souvent à la maison.

— Arrête, le coupa froidement son père, N'essaie pas de me faire culpabiliser. Depuis que tu es petit, j'ai tout fait pour assister à tous tes matchs, cette année était différente... Et tu sais très bien pourquoi, alors n'invente pas n'importe quoi.

— Peu importe, souffla Noah indifférent en attrapant son sac pour continuer son chemin.

— Attends.

Encore une fois, il se retourna exaspéré vers son père. Déjà que son entraineur venait tout juste d'accepter de le reprendre dans l'équipe, s'il commençait à être en retard dès le premier entrainement, il allait finir sur la touche pendant tout le prochain match.

— Quoi encore ?

— J'ai appelé ton lycée aujourd'hui.

— Et ? L'interrogea Noah, dubitatif.

— Ils m'ont dit que tu séchais moins les cours... C'est déjà ça.

— Qu'est-ce que ça signifie ?

— Ça signifie que tes notes sont catastrophiques Noah ! S'exclama son père, Mais enfin, à quoi tu penses ? Tu crois que je paye ce lycée pour que tu arrives les mains dans les poches à chaque devoir ? Tes profs pensent que tu as des capacités, pourquoi tu ne les utilises pas ?

Noah ne répondit pas, détournant le regard de celui de son père.

— Tes profs m'ont dit que tu pensais travailler à Goldman Sachs plus tard, reprit-il, Mais sois un peu réaliste. Tu en as l'arrogance, mais pas le talent.

Noah ne s'était encore jamais pris une remarque aussi cruelle et, pourtant, qui sait combien son père avait raison. D'ailleurs, il enchaina furieux, incapable de s'arrêter :

— Mais Noah tu n'en as pas marre de tout faire reposer sur les autres ? Bats-toi, fais quelque chose par toi-même, soit fier de ce que tu fais et de ce que tu deviens ! Tu penses que je suis arrivé au sommet sans rien faire ? Que j'ai brassé des millions d'euros en sortant tous les soirs ? Je suis parti de rien et je me suis battu pour arriver là où je suis. Et toi, je t'offre la chance de partir sur de bonnes bases. Tu es dans une bonne école, ta réputation n'est pas à faire, tu as un carnet d'adresse énorme et tu es en train de tout gâcher.

— Ah oui, ironisa Noah après un instant, J'avais oublié que tu étais un expert sur ma vie, sur comment je dois la vivre et tout ça, je t'en prie, continue, je vais prendre des notes.

NantisWhere stories live. Discover now