Chapitre 23 : Like a virgin

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                Anna regarda une dernière fois le texto que Jared lui avait envoyé pour s'assurer qu'elle était au bon endroit, puis frappa deux coups secs sur le battant de la porte d'hôtel. Trois jours s'étaient écoulés depuis qu'elle avait passé sa soirée d'anniversaire à l'hôpital avec les deux frères Greggs et elle ne les avait pas revus depuis cette fameuse nuit. Finalement, la porte s'ouvrit sur Ruben et la jeune fille ne put empêcher une grimace de compassion se dessiner sur son visage. Le garçon avait une cicatrice au niveau de l'arcade droite, refermée par des bandes adhésives, un œil au bord noir cerné de rouge à cause des vaisseaux sanguins qui avaient explosés sous les coups, ainsi qu'un hématome au niveau du front et de multiples égratignures se devinaient sur toute une partie de son épaule gauche. Une coupure à la lèvre inférieure avait gonflé et le sang séché y formait une croute noire. En outre, il n'était pas très beau à voir.

— Aie ! commenta Anna simplement.

— A qui le dis-tu, ironisa le garçon en ouvrant la porte en grand pour laisser la jeune fille entrer dans la chambre d'hôtel.

Anna pénétra dans l'unique pièce où deux lits défaits trônaient de part et d'autre de ce petit espace. Jared était allongé torse nu sur le sien en train de lire une bande dessinée et Ruben s'allongea à son tour sur le lit pour retourner sur son ordinateur portable, car il était probablement au milieu d'un film.

Incrédule, Anna resta silencieuse pendant quelques minutes avant de se laisser tomber sur une chaise de bureau, installée entre les deux lits et semblant servir de porte manteau.

Puis elle lâcha :

— Et sinon, ça ne vous dérange pas de m'ignorer ?

— Je t'ai dit de ne pas venir, lâcha Jared sans détourner son regard de sa bande dessinée.

— Tu m'as donnée l'adresse, lui fit-elle remarquer.

— Parce que ça fait deux jours que tu nous harcèles ! S'exclama-t-il en se relevant de son lit.

— Et alors ? Explosa la jeune fille, outrée, C'est moi qui vous ai emmenez à l'hôpital ! J'ai peut-être le droit d'avoir de vos nouvelles ! Et puis qu'est-ce que vous foutez dans cet hôtel pourri ? Vous êtes en planque ou quoi ?

— C'est une longue histoire... Marmonna Ruben.

— Je suis prête à l'entendre. Et tu pourrais d'ailleurs commencer par le début de l'histoire, que tout ça soit un peu plus clair !

— Qu'est-ce que tu veux savoir ? L'interrogea-t-il en se retournant vers Anna et en refermant l'écran de son ordinateur portable.

— Qu'est-ce qu'ils ont dit vos parents quand vous les avez appelés après que je sois partie ? Comment ils ont réagi ?

— Ils était surpris au début, ils n'ont pas vraiment compris, lui répondit le garçon, Alors, je leur ai juste expliqué que certaines personnes traduisaient par la violence la haine qu'il y avait dans leurs mots à eux.

— Et qu'est-ce qu'ils t'ont répondu ?

Ruben se laissa tomber sur son lit, observant son plafond d'un air absent, jusqu'à ce qu'un sourire ironique se dessine au coin de ses lèvres. Anna aperçut avec soulagement qu'il avait réussi à faire réparer sa dent de devant.

— Ils ont dit que je serais probablement mort si la violence que j'avais subi avait réellement traduit ce qu'ils pensaient de moi.

La jeune fille resta paralysée d'effroi pendant l'espace d'une seconde. Anna avait toujours détesté sa mère et elle se rendait compte aujourd'hui que Cécile était un véritable cadeau par rapport aux deux boulets qui leur servaient de parents.

NantisDonde viven las historias. Descúbrelo ahora