Nantis

Chapitre 11 : Me and the devil

Anna avança avec difficulté dans les couloirs de son lycée, une pile de livres dans les bras l'empêchant de voir où elle mettait les pieds. On était que mi-novembre et, pourtant, la jeune fille avait déjà bon nombre de livres en retard à rendre à la bibliothèque de son école.

— Besoin d'aide ? L'interrogea une voix dans son dos.

Anna se retourna vers le garçon qui venait de s'adresser à elle et ouvrit les yeux de stupeur face à la personne qui lui faisait face.

— Pardon ? Bégaya-t-elle, hébétée.

— Tu as besoin d'aide ? Répéta Noah Khan avec un geste de la tête pour désigner la montagne de livre qui était en train de lui briser la colonne vertébrale.

— Non merci, répondit Anna, sceptique, avant de lui tourner le dos pour reprendre son chemin.

Mais que croyait-elle ? Hallucina Noah incrédule, Qu'il allait lui assommer un livre sur la tête ? Pourtant, ce n'était pas l'envie qui lui manquait.

— Tu es sûr ? L'interrogea-t-il au loin en la voyant tanguer.

— Oui !

Ces femmes, songea Noah avec amertume, toutes les mêmes à faire croire qu'elles n'ont pas besoin d' aide... Féministes à la con. Soudainement, un bruit sourd le sortit de ses pensées et il esquissa un sourire. Anna venait de faire tomber ses livres et il avança vers elle d'un air narquois, tandis que la jeune fille se baissa en grommelant pour les ramasser. Arrivé à son niveau, le garçon s'accroupit à son tour et l'aida à ramasser les derniers bouquins étalés sur le sol du couloir.

— Merci, murmura Anna en se relevant, bien que ça lui écorchait les lèvres.

— Pourquoi tu me parles comme ça ? L'interrogea-t-il vexé, Ce n'est pas comme si on ne s'était jamais rencontrés !

— Une rencontre bien inutile puisque je suis sûre que tu ne te souviens pas de mon nom, rétorqua Anna, glaciale.

— Non ! S'offusqua le garçon.

Bien que ce n'était pas totalement faux.

— Ça commence par un A, ajouta-t-il devant le regard blasé de la jeune fille.

Anna lâcha un soupire d'exaspération avant de reprendre sa route, ne remarquant même pas qu'elle avait laissé ses bouquins à Noah qui l'interpela au loin :

— Sérieusement ! C'est mal de juger les gens sans les connaître !

La jeune fille s'arrêta, estomaquée, se retournant vers lui furieusement :

— Je te rappelle que tu m'as traité de mocheté à notre première rencontre !

— Ah bon ? S'étonna le garçon qui ne s'en souvenait déjà plus.

Noah s'approcha avant d'enchainer :

— Désolé pour ça... C'est presque faux en plus.

— Presque ?! S'indigna Anna.

— Reconnais que tu n'es pas un canon de beauté non plus.

Il s'enfonçait clairement, mais, au fond, ça l'importait peu.

— Enfin, en toute objectivité, ajouta-t-il... Après, je reconnais qu'on peut peut-être te trouver un certain charme.

— Tu pourrais le dire sans grincer des dents, commenta Anna, ahurie.

— Désolé, répondit le garçon, J'essayais pourtant d'avoir l'air sincère.

Anna resta offusquée devant lui, se demandant finalement pourquoi elle l'était, puisqu'avec Noah Khan, il ne fallait jamais s'attendre à grand chose.