Chapitre 17 : Skinny love

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Anna descendit les marches de son escalier en titubant. Elle n'était pas tout à fait éveillée et elle se dirigea vers sa cuisine avec une main sur les yeux, car la lumière du jour lui était insupportable.

— Enfin debout, commenta sa mère, sèchement, lorsque la jeune fille s'installa à la table de la cuisine, Tu rêves si tu penses que je vais t'apporter ton petit déjeuner.

— Je ne t'ai rien demandé, grinça Anna, frustrée qu'on lui prenne la tête dès le matin.

Bien qu'en réalité, il était déjà midi.

— Tu ne m'as rien demandée ? Ironisa sa mère, toujours avachie contre le lavabo, A part me lever à trois heures du matin cette nuit pour aller te chercher dans un hôpital à l'autre bout de Paris ?

Anna ne prit pas la peine de répondre, de toute façon, sa mère était déjà partie dans son monologue. Elle l'écouta sans broncher.

— Et Mademoiselle ne juge même pas bon de s'expliquer ! Tu sais que Paul Khan m'a appelée ce matin ?

Sa fille releva son regard vers elle, soudainement intéressée, et Ophélie débarqua à cet instant dans la cuisine. Elle aussi avait eu une soirée la veille et venait tout juste de se réveiller.

— Même ta sœur de quatorze ans arrive à se débrouiller toute seule quand elle sort le soir, reprit Cécile, énervée, Et toi, tu apportes des problèmes à chaque fois que tu vas trainer dans Paris ! Je te préviens, Anna, tu vas être interdite de sortie si tu continues comme ça !

— Qu'est-ce qu'il s'est passé ? S'intrigua Ophélie en sortant un bol du placard de la cuisine, Tu as encore été chercher Anna au commissariat ?

— Tu peux m'en sortir un aussi, s'il-te-plait ? L'interrogea sa sœur.

— Non, répondit Ophélie en refermant le placard.

La jeune fille s'installa face à elle, un large sourire dessiné sur son visage de garce, et Cécile lui répondit :

— Non, c'était l'hôpital, cette fois.

— L'hôpital ? Répéta Ophélie en jetant un rapide coup d'œil à sa sœur, Mais elle n'a rien du tout !

— Elle non, mais son petit-ami apparemment, ironisa sa mère en levant les yeux au ciel.

— Il n'est pas mon petit-ami.

— Qui ça ? S'intéressa Ophélie.

— Je ne sais pas, s'emporta Cécile, furieuse, Ce garçon là. Le fils de Paul Khan.

La mâchoire d'Ophélie se décrocha de surprise tandis qu'Anna esquissa un sourire, avant de se relever de sa chaise pour s'emparer d'un bol à son tour. Elle le posa sur la table sous le regard incrédule de sa petite-sœur et ouvrit le frigidaire pour sortir une bouteille de lait qu'elle posa devant Ophélie, toujours incapable de réagir.

Anna attrapa le paquet de céréale sur le comptoir de la cuisine et se réinstalla à sa place pour se servir, tandis que sa mère enchaina :

— Ça te fait rire, Anna ? Parce que je viens de discuter avec son père et, crois-moi, vous ne risquez pas de vous revoir vous deux. Ce n'était pas comme si c'était la première fois que vous nous créez des problèmes, en plus.

— Noah, souffla Ophélie, toujours abasourdie, Noah Khan ?

— Oui, Noah, répondit sa sœur en feintant l'indifférence.

— C'était avec lui qu'elle était au commissariat la dernière fois ? Enchaina Ophélie en se tournant vers sa mère.

— Oui.

NantisWhere stories live. Discover now