Chapitre 15 : You're not sorry

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— Je suis désolé Anna, mais je ne peux rien faire pour toi.

— Et les gens de ton entourage ? Insista la jeune fille, Tu connais forcément quelqu'un dans une entreprise qui recherche une secrétaire !

— Non, l'arrêta son petit-ami, assez sévèrement, Mes proches sont dans la politique ou le journalisme, je vois mal comment je pourrais aider ta mère sur ce coup-là.

Anna se renfrogna en enfonçant ses mains gelées entre ses genoux qui s'entrechoquaient. La jeune fille portait un manteau en cape beige qui lui empêchait donc de blottir ses mains dans des poches. Dans son cou trônait une large écharpe en laine, un bonnet assortie venant couvrir le sommet de sa tête. Une buée s'échappa de ses lèvres car il faisait très froid dehors et le vent fouettait les branches des arbres dépourvues de feuilles. Si cela n'avait tenu qu'à elle, Anna aurait préféré passer sa récréation au chaud dans le foyer du lycée, mais Ethan avait voulu fumer sa cigarette du matin. Elle l'avait donc suivi, s'interrogeant par ailleurs sur la mauvaise humeur du garçon qui ne l'avait pas quittée depuis qu'elle l'avait retrouvé devant les grilles du lycée, à huit heures, ce matin même.

— Et toi, ça va, en fait ? L'interrogea-t-elle, consciente qu'elle n'avait parlé que d'elle et ses problèmes, comme d'habitude.

— Est-ce que tu as embrassé Noah ? Cracha Ethan soudainement, comme s'il avait attendu toute la matinée qu'elle lui pose enfin la question.

Anna se figea sur place, déglutissant péniblement sa salive.

— Est-ce que tu as embrassé Noah ? Répéta-t-il, sèchement, en se retournant vers elle, Dis-le-moi maintenant Anna.

— Qu'est-ce qu'il t'a dit ? Bégaya la jeune fille, prise au dépourvue.

Elle n'en revenait pas que Noah se soit abaissé à la trahir de cette manière. C'était d'une cruauté et d'une lâcheté dont elle ne l'aurait pas cru capable. Comme quoi, Noah arrivait toujours à la surprendre, alors même qu'elle pensait qu'il avait déjà touché le fond en ce qui le concernait.

— Alors c'est vrai ? S'étrangla Ethan en tentant de conserver le peu de calme qu'il avait encore, Vous vous êtes déjà embrassés tous les deux ?

— Oui.

— Quand ? L'interrogea-t-il derechef.

La jeune fille s'arrêta un instant, pourtant, elle était incapable de réfléchir raisonnablement. Quel baiser pouvait-il bien évoquer ? S'interrogea-t-elle, paniquée. Noah lui avait-il parlé des deux baisers qu'ils avaient échangés ? De toute façon, quoi qu'elle dise, Anna sentait déjà qu'elle était mal barrée pour se rattraper.

— Quand on était ensemble ? En conclut son petit-ami face à son absence de réponse.

— ... Oui.

— Quand ? Insista Ethan, tandis qu'il arrivait de moins en moins à contenir sa colère et sa déception.

Et dire qu'il avait encore eu l'espoir en se levant ce matin que tout ceci n'était qu'un malentendu. Pourtant, quand Noah était évoqué dans un sale coup, il y avait peu de chance de se tromper sur son implication.

— A mon anniversaire, bégaya la jeune fille.

— Putain, j'en étais sûr ! Souffla-t-il, excédé, en se relevant du banc sur lequel ils s'étaient installés.

— Non Ethan, je t'en prie ! Paniqua la jeune fille en suivant son mouvement, Je suis tellement désolée ! Il m'a pris au dépourvu, j'étais...

NantisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant