Chapitre 2 : The lonely

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Le nez plongé dans son bol de céréales, Ellie Lefevre mastiqua la bouchée qu'elle venait d'enfourner dans sa bouche, le regard perdu dans le vide. Elle réitéra son geste machinalement, appuyant sur une touche de son téléphone portable posé sur la table pour vérifier qu'elle n'avait pas reçu de message.

Tout en continuant à manger, Ellie actionna l'application Facebook pour jeter un œil aux nouvelles. Comme à son habitude depuis ces derniers jours, elle se rendit directement sur le profil de Noah Khan pour voir s'il s'était mis en couple avec Anna, mais elle constata, presque avec soulagement, que le garçon n'avait toujours pas changé son statut. Elle descendit ses publications, s'arrêta quelques instants sur une vidéo de chanson qu'Anna avait publiée sur le mur de Noah, puis se décida à sélectionner son profil. Comme elle aurait pu s'en douter, Anna avait tout bloqué et elle ne pouvait donc pas espionner son profil, vu qu'elle ne l'avait pas dans ses contacts.

La jeune fille fut tirée de son inspection par des bruits de talons qui résonnaient dans le salon. Relevant son visage vers l'entrée de la cuisine où Helen Merill fit son apparition, Ellie s'étonna presque de la voir dans l'appartement. Cela faisait bien une semaine ou deux qu'elle n'avait pas croisé sa mère.

— Bonjour chérie, murmura Helen de cet éternel accent américain qu'Ellie détestait.

Elle était sûre que sa mère l'exagérait volontairement. Les parents d'Helen Merill, donc ses grands-parents maternels, étaient nés en France. Ils s'étaient ensuite installés aux Etats-Unis dans les années 1950 et avaient eu leur fille unique, Helen. Sa mère savait donc très bien parler français depuis sa naissance, même si elle ne cessait de rappeler qu'elle était américaine avant d'être française.

— Tu prends ton petit déjeuner à cette heure-là ? S'étonna-t-elle en se retournant vers sa fille.

Ellie regarda l'heure sur son portable. Il était midi trente.

— D'ailleurs... Tu n'es pas en cours ? Réalisa sa mère en fronçant des sourcils, Quel jour on est ?

— Mercredi, rétorqua Ellie en prenant une nouvelle cuillère de céréales.

— Tu n'as pas cours aujourd'hui ?

— Si, confirma-t-elle.

Helen Merill observa sa fille longuement et sous toutes les coutures. Ellie portait un jogging rose pale, de grosses chaussettes en laine blanche dans les pieds et un grand tee-shirt beige qui servait manifestement de pyjama. Ses longs cheveux bruns ébènes étaient relevés en un poirier au-dessus de sa tête et sa longue crinière retombait sur son épaule.

— Ne me dis pas que tu vas au lycée dans cette tenue.

Ellie releva son regard vers elle d'un air blasé. D'accord, elle n'était pas aussi portée sur l'apparence que sa mère, mais, tout de même, elle ne manquait pas de goût à ce point-là.

— Non, maman, je viens de me lever, se tenta-t-elle toutefois de préciser, Je n'ai pas prévu d'aller au lycée aujourd'hui.

Rassurée – et on pouvait sincèrement se demander en quoi le fait de savoir que sa fille séchait les cours la rassurait – Helen Merill se dirigea vers la cafetière pour se servir un café. Elle versa le liquide encore chaud dans une petite tasse et rejoignit la table de la cuisine pour s'installer en face de la jeune fille.

— Ça fait longtemps que je ne t'avais pas vu ici, reprit Ellie en s'étonnant elle-même de lancer un sujet de conversation, Tu étais où ?

— A Nice avec des amis, lui répondit Helen après avoir soufflé sur sa tasse fumante.

NantisOpowieści tętniące życiem. Odkryj je teraz