Chapitre 41 / Entre frères

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— Tu peux m'expliquer Darius ? Tu es en poste depuis à peine un mois et tu as déjà déclenché une guerre contre notre grand-père ?

— Je n'ai rien déclenché du tout. Tu le sais bien. Il cherchait une faille, il a cru en trouver une. Il a échoué et il est en colère.

— Tu veux dire qu'il est furieux comme jamais. Il est revenu ici me faire la morale ! Mais il cherche surtout des appuis américains pour te virer.

— Il le peut ?

— Non. J'ai blindé les statuts. Je suis le seul à pouvoir te faire partir. Et j'attends de voir ce que tu vaux, petit frère.

— Merci pour la confiance ?!

— À ton service ! Tu sais que je veux plus que tout qu'Anthéa survive. C'est notre héritage. Le travail colossal de papa pour rendre cette entreprise viable. Pas question de tout saccager...

— Je sais, Magnus. Je m'excuse. J'ai merdé. J'aurais dû être plus subtil avec Deimos, mais...

— Mais tu es encore affecté par la mort de notre père. Je sais. Moi aussi. Jung également. Et Cyrus et Elektra aussi. Je ne peux pas venir te rejoindre pour le moment. Il faut que tu tiennes le coup avec Jung encore quelques mois. La faille que Deimos avait cru trouver, c'était quoi ?

— Un dossier africain concernant une étude de terrain pour une grosse boite. Il avait avancé des pions dans le dos de père et consolidait ses acquis en douce. J'ai mis un terme à ce qu'il prévoyait en court-circuitant les deux gars qu'il avait dans la place.

Magnus eut un petit rire avant de s'esclaffer :

— Et moi qui viens de dire que tu dois faire tes preuves... merci, Darius. Je comprends mieux pourquoi Deimos était si furieux. Mais ce que je ne comprends toujours pas, c'est cette histoire d'informaticienne qui profiterait de toi.

— Il t'a dit ça ?!

— Ouaip. Ses mots exacts étaient, si je me souviens bien : « cette petite sangsue profiteuse qui t'a chamboulé l'esprit en te tenant par les couilles. »

— Très classe.

— Très classe, en effet. Mais n'évite pas le sujet.

— C'est un peu long à expliquer, et maintenant que j'y pense, je me rends compte que mon plan était voué à l'échec depuis le début. D'une stupidité confondante.

— Vas-y, explique le pourquoi du comment. J'ai une demi-heure devant moi.

— Il me faudra moins.

Darius s'installa sur un banc du Jardin des Tuileries où il déambulait depuis le début du coup de fil. Il avait décidé de prendre l'air après le fiasco de la veille et avant de revoir Lupita Jones aujourd'hui.

Après que Deimos ait quitté le restaurant, il avait raccompagné la jeune femme chez elle en taxi. Elle n'avait pas décoché un mot de tout le trajet. Il lui avait dit qu'il enverrait un véhicule le lendemain pour qu'elle vienne chez lui afin d'élaborer un nouveau plan. Ils devaient être très attentifs. Il était prêt à parier que Deimos avait déjà un détective sous le coude.

Quoiqu'il en soit, il se mit à expliquer à son frère toute sa relation avec LupitaJones, sans jamais la décrire cependant, ni même l'appeler par son prénom. Elle n'était que Mlle Jones ou l'informaticienne. Quand il eut fini son récit, il entendit distinctement le rire tonitruant de Magnus à l'autre bout de la ligne.

— Tu viens de me faire ma journée ! Fuggy Assault ! C'est grandiose comme plan foireux ! Et la fille dans tout ça ? Comment tu vas faire avec elle ? J'imagine qu'elle doit être furieuse. Non seulement, elle devient officiellement l'informaticienne de la boite qui couche avec le patron, alors qu'elle n'a même pas la chance que ce soit vrai, mais en plus, elle va perdre sa place...

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