Chapitre 76 / Le courage et le doute

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La salle dans laquelle ils étaient entrés, ressemblait à ce que l'on voyait dans les films. Pourvues de multiples écrans dont un géant, on pouvait visionner n'importe quelle caméra et suivre ainsi l'ensemble de l'opération en cours Un fantasme de cinéaste biberonné aux complots, et tripant sur des technologies dont ils n'avaient aucune idée concrète, sinon l'imagination débordante dont ils faisaient preuve en général. Darius découvrit donc la salle d'urgence avec étonnement.

Lors de son arrivée, il avait eu droit à un tour complet de l'entreprise, mais pas de cet endroit. Il se demandait bien pourquoi et lança un regard interrogateur vers Jung, qui n'avait pas épilogué après qu'il ait consulté la procédure. Il s'était contenté d'un :« tu connais les grandes lignes maintenant ». Pour quelqu'un à la tête d'une entreprise censée récoltée des informations, Darius trouvait qu'il ignorait un peu trop de choses.

— C'est d'ici que l'on peut tout contrôler. C'est le seul endroit qui peut communiquer avec l'extérieur pour le moment, dit Jung en montrant la salle où cinq ordinateurs attendaient patiemment que quelqu'un s'en serve. Le sixième était occupé par Matouf Saadi.

— Où sont les informaticiens ? demanda Darius.

Il s'était approché de l'écran géant qui affichait le plan du bâtiment et ses différents étages en trois dimensions. Des zones colorées montraient la progression de l'équipe qui ratissait les étages. Le responsable de la sécurité qui pianotait rapidement tout en écoutant les informations que lui communiquaient ses hommes depuis leur talkie-walkie, releva le nez vers son patron.

— L'équipe est déployée avec mes hommes, mais j'attends les deux tronches qui devaient venir ici.

— Carpentier n'est pas là ? s'étonna Jung.

— Ni lui. Ni sa copine, dit Saadi.

— Sa copine ? répéta Darius en se tournant vers son frère en craignant la réponse de ce dernier, qui se contenta de hausser les épaules.

Se retrouver avec Lupita Jones dans la même pièce, en ce moment de crise, était la dernière chose dont Darius avait envie et besoin. Surtout après le week-end passé. Il ne dit rien, pourtant. Il s'installa devant une console et commença à détailler le plan en relevant les informations qui s'affichaient. La procédure était déjà bien entamée.

Puis le talkie-walkie crachouilla de manière violente.

— On a un blessé ici ! Premier étage. Escalier ouest. Le second sujet est introuvable.

Darius s'était dressé, blême. Et contre toute attente, il fut plus prompt que son frère à réagir.

—Jung, préviens une ambulance. Saadi, avec moi, cria-t-il en attrapant un talkie-walkie et un taser accroché à un râtelier près de la porte d'entrée.

Darius avait peut-être une connaissance récente de l'entièreté de l'entreprise, mais il avait un atout indéniable : Une mémoire photographique assez étonnante. Il se souvenait parfaitement de la procédure qu'il avait parcourue et du plan qu'il avait à peine étudié quelques instants plus tôt. Il avait remarqué plusieurs choses qui orientaient maintenant ses pas.

— On va où ? demanda Saadi en remarquant que Darius avait appuyé sur le bouton du rez-de-chaussée.

— Quelqu'un qui connaît la procédure s'est introduit dans le bâtiment et va en sortir.

— Mais il ne peut pas.

— Si. Il le peut. Aucun système n'est parfait. Surtout quand il repose sur l'humain. La faille c'était Carpentier et Jones. L'un des deux est à terre. L'autre à disparu. Il n'est pas difficile de deviner ce qui est en train de se passer.

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