Chapitre 90 / Débuts des hostilités

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Elektra n'avait pas l'aisance de Charlotte, mais son humour pince-sans-rire trouva un écho en Lupita. La dernière des Ryker lui fit penser à Aïko, mais sans le côté dark du look. En réalité, Elektra ne semblait pas vraiment portée sur la mode. Elle avait revêtu, pour l'occasion, une robe rose pâle qui ne la mettait pas vraiment en valeur. Quand elle s'était approchée de Charlotte et Lupita, sa belle-sœur avait immédiatement embrayé sur la robe.

— C'est maman qui me l'a offerte. Je ne pouvais pas refuser de la porter, n'est-ce pas ?

— Non, en effet. Mais que dirais-tu d'aller demain faire un tour pour te trouver mieux ?

— Faire les magasins ? s'exclama Elektra avec un dégoût prononcé dans la voix.

Lupita sourit. La jeune fille était donc comme elle, allergique au shopping. Elle aurait donné cher pour voir comment elle s'habillait habituellement. Charlotte lui fournit un semblant de réponse juste après, en évoquant ses sempiternels pantalon de toile et gilets en cachemire. Pas de baggy et de hoodies pour une Ryker...

— Je dois avouer que faire les magasins n'est pas non plus ma tasse de thé, ajouta Lupita.

— Comment ça ? Comment peut-on arborer une robe aussi jolie et ne pas aimer faire les boutiques ?

— Il suffit d'avoir la bonne amie pour ça, répondit Lupita en souriant.

— Bon, et bien demain, je serai cette amie pour toi Elektra, et Lupita, pardon Mlle Jones, sera l'œil impartial.

— Vous pouvez m'appeler par mon prénom, vous savez.

— Alors tutoiement obligatoire, sinon, on ne s'en sort jamais... lança aussitôt Charlotte en prenant le bras de la jeune femme en souriant. Qu'en dis-tu Elektra ? Une après-midi toutes les trois dans Manhattan, contre un long tête-à-tête avec ta chère mère...

— Done. J'en suis, soupira Elektra. Mais pas plus de deux boutiques, Charlotte. La dernière fois, j'ai cru que j'allais devenir folle.

— La dernière fois, nous étions à Paris... C'était différent. À Paris, tout est différent, finit Charlotte.

— La capitale vous... te manque ?

— Paris ? Tous les jours. Mais je m'y fais. New-York a le charme des colonies. Une terre étrangère et des mœurs exotiques. Heureusement, je suis hermétique aux regards en coin et aux palabres dans mon dos. Une longue pratique dans mon milieu, qui m'immunise contre ce qui voudrait saper mon moral. Et puis, il y a le petit alien qui grandit en moi. Ça m'occupe... Et puis, Magnus est là. Et je suis chez moi, là où il se trouve.

— Charlotte, tu es dégoulinante de bonheur, c'en est écœurant... dit Elektra avec un demi sourire.

— Toi aussi, Elektra, quand tu connaîtras l'amour... D'ailleurs, pas de petits lillois entré dans ton cœur ?

— Pas trop le temps pour ça, déclara la jeune fille, ce qui rappela quelque chose de familier à Lupita, qui ne put s'empêcher de sourire.

Au moins la dernière des Ryker n'avait pas amené de faux petit-ami.

La fin soirée aurait pu continuer à être agréable, et finir sur la douceur d'une journée bien remplie, mais Deimos apparut sur la terrasse donnant sur le salon. Et son regard épingla immédiatement Lupita Jones. Elle sut alors, que les hostilités pouvaient commencer.

Darius, qui avait été très sollicité par les invités, l'incident parisien ayant fait le tour de la famille, était venu de temps à autre prendre des nouvelles de sa fausse petite-amie, soulagé qu'elle s'entende avec sa sœur et la femme de son frère. Néanmoins, dès qu'il vit son grand-père, il quitta le groupe d'hommes avec qui il discutait, pour rejoindre Lupita. Le vrai spectacle allait commencer.

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