Chapitre 103 / Une équipe

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Lupita se tenait bien droite sur le canapé de l'appartement de Mme Kang. Emmanuelle était à sa droite. Aïko à sa gauche. Même Pop-corn à ses pieds ne bougeait pas d'un poil.

— Toute cette histoire est invraisemblable, Jung ! lança Iseul en foudroyant du regard son petit-fils qui continuait à préparer des boissons chaudes pour tout le monde, depuis la cuisine.

Occupation éminemment stratégique en cet instant où il était, selon lui, important de se trouver hors de portée de sa grand-mère. Si Deimos Yannopoulos pouvait être considéré comme un fou démoniaque, Iseul, elle, tenait parfois de la furie vengeresse et calculatrice.

— Je m'excuse, Halmeoni. C'était un plan de Darius.

— Vraiment ? Un plan de Darius ? Pas le tien ? Avoue, petit-fils indigne ! Je suis sûre que l'idée d'origine vient de toi ! Tu échafaudes des idées géniales à longueur de temps pour éviter de te marier ! Et maintenant tu prétends que tu es vraiment amoureux de celle qui jouait le rôle de ta petite amie, et que Darius en a fait autant avec Mlle Jones, qui n'était, également, qu'un leurre. Et vous, Mlle Trévenec, vous avez trouvé Dieu ! On nage en plein délire !

— Je... commença Lupita qui cherchait ses mots face au visage furieux de la vieille femme.

— Et vous, vous avez accepté cette mascarade contre quoi ? De l'argent ? Des avantages divers et variés ? Des vêtements et des bijoux, je suppose ! Vous devriez avoir honte de vous, jeune fille ! s'exclama soudain Iseul coupant toute tentative d'intervention de la jeune femme.

— Ça suffit, grand-mère, dit alors Jung d'une voix plus dure qu'il aurait voulu.

— Oui, ça suffit, dit alors Emmanuelle en se levant brusquement. Je ne laisserai pas mes amies se faire insulter comme ça sans réagir. Votre cher Darius a forcé la main à Lupita, et Aïko n'a fait que rendre service le temps d'une soirée. En plus, rien de tout cela ne serait arrivé si vous, comme Deimos, n'aviez pas mis la pression sur Jung et Darius pour se trouver des femmes. Alors, merde ! Maintenant, ils sont tous amoureux, et on ne va pas changer ça ! Peu importe la manière, seul le résultat compte ! Et sincèrement, si Jung et Aïko forme un couple parfait à mes yeux, Darius compromet le sien par ses réactions de mâle alpha ! Il a besoin d'aide ! Ça n'est pas le moment de le juger !

Aïko fixait Emmanuelle avec un demi-sourire, tandis que Lupita semblait vouloir disparaître dans le plancher.

— Un couple parfait, hein ?! Tu as entendu ça, Jung ?!

— Oui. J'ai entendu distinctement ton amie déclarer que nous formions le couple de l'année, ma ténébreuse. Mais là, il y a plus urgent.

— C'est vrai. Bon, on ne va pas se mentir, Darius et Lupita ont besoin qu'on les soutienne à fond. Si vous n'êtes pas contente, il va falloir qu'on trouve un autre appui.

— Jung ? Pourrais-tu éclaircir les propos de ta fiancée ? lâcha Iseul le regard toujours aussi noir planté dans celui de la jeune femme qui lui avait pourtant beaucoup plu lors de leur première rencontre.

— Si je t'ai tout avoué, Halmeoni, c'est parce que je ne pouvais plus te mentir et qu'il était important que tu connaisses tous les tenants et les aboutissants de l'affaire avant de nous aider.

— Avant de vous aider ? Vous aidez à quoi ?

— À sauver Darius, dit alors Lupita en redressant le visage, les yeux habités par une fièvre que la vieille femme reconnue aussitôt.

— Vous êtes donc bien amoureuse de lui. Quelle folie ! Et où est-il cet idiot ? Pourquoi a-t-il besoin d'aide ?

Jung commença à raconter tous les évènements qui avaient mené aux deux tentatives de meurtre et au départ de Darius. Évènements dont Iseul Kang n'avait eu que des échos faibles et sans reliefs. À présent, elle blêmissait à chaque nouvel élément dévoilé. Ses mains se crispèrent sur les accoudoirs de son fauteuil quand il arriva à la première noyade. Elle se leva au récit de la seconde tentative de meurtre, et vint prendre Lupita dans ses bras.

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