⚡1⚡

11.2K 493 848
                                    


Le réveil sonne pour la énième fois depuis ma scolarisation dans le pays du matin calme. Ne vous méprenez pas, je suis bel et bien coréen mais pas seulement.

Mon père était américain avec de beaux cheveux blonds, des yeux verts émeraudes, une peau légèrement bronzé et de fines lèvres tandis que ma mère est coréenne. Des cheveux d'un noir ébène, des yeux sombres, une peau laiteuse légèrement rosée au niveaux des joues et de belles lèvres toujours mises en valeurs.

Jusqu'à mes dix ans, j'ai grandis en Amérique et tout ce passait merveilleusement bien jusqu'à ce que la flotte de mon père, Amiral des gardes côtes, ne disparaisse des radars. La nouvelle avait fortement chamboulée ma mère qui avait décidée par la suite, de repartir en Corée. Bien-sûr, dès mon arrivé, j'ai été plus que dépaysé mais je m'y suis fait au fur et à mesure du temps, et donc me voilà.

J'ai grandis aux côtés de ma mère qui a repris des couleurs depuis cet événement douloureux, même si faut bien préciser qu'en sept ans passés sur le sol coréen, rien n'était tout beau tout rose.

Car après notre départ, ma mère s'est reconstruite petit à petit, a renouée des liens jusque là effacés, s'est faite des amies et m'a surtout aidée à oublier cet épisode assez effrayant et cauchemardesque de ma vie. Mais dans un monde comme celui-ci, rien n'est parfait et nous ne faisons pas exception à cette règle car à mes treize ans, lorsque ma mère revoyait le soleil comme avant la mort de mon père, tout s'est chamboulé d'un seul coup. Le monde redevenu brillant et souriant s'était vu ternir en moin de temps qu'il n'en fallait pour le dire. Et tout cela par ma faute...

J'ai fait souffrir ma mère pour la deuxième fois de sa vie même si ce n'était pas dans mes intentions voire involontaire. Je l'ai revu pleurer, supplier, hurler, faire des insomnies, boire du café à s'en donner des crampes, ne plus manger jusqu'à perdre énormément de poids. Et comment vous dire que la revoir comme cela, m'a donné un coup. Je me disais que nous n'étions pas les bienvenus sur cette terre et que l'épée de Damoclès trônerait au dessus de notre tête jusqu'à notre mort. Le pensant même aujourd'hui.

À mes treize ans, j'ai été victime d'un accident extrêmement grave qui plus est. Il y a certes un taux de mortalité assez faible mais qui est quand même important. Pour ma part, j'ai eu la chance de survivre mais le plus problématique était l'après de l'accident. On ne savait pas si j'allais avoir de grosses séquelles que ce soient cardiaques ou nerveuses. Mais sur ce coup là, j'ai été extrêmement chanceux car je suis ressorti de tout ça qu'avec des cicatrices.

En parlant de ça, est-ce vraiment de la chance ?

Depuis mes treize ans et donc depuis mon accident, après d'innombrables suivis médicaux surtout psychologiques, j'ai réussi à reprendre  -à moitié-  ma vie en main. Vous savez que le monde n'est pas si magnifique qu'il en a l'air. Les gens le peuplant sont d'une méchanceté sans nom quand l'un d'eux est différent. Avoir des bras, des jambes, une tête et un appareil reproducteur, n'est pas assez pour dire que nous faisons partie des êtres humains.

Il faut être sensé, réfléchis, intelligent, beau, avoir une personnalité qui suit la normalité ou plus précisément, qui ressemble à celle des autres, avoir le même goût que les autres, avoir la même orientation sexuelle et les mêmes idéaux. Il faut tout simplement, être à l'identique de ce que l'homme crée.

Mais dans tout ce ramas, il y a un reclus, un paria comme on dit, et c'est moi. Quand j'ai remis les pieds dans les établissements scolaires, dans les rues bondées de la capitale ; lorsque j'ai voulu reprendre le sport, les transports en communs ou bien, le shopping, cela m'a été impossible voire insurmontable. J'ai eu droit aux critiques, aux passages à tabacs, aux insultes, aux moqueries, aux tromperies, aux regards allant de la pitié au dégoût et surtout aux mises au pieds du mur, me métamorphosant entièrement.

Thunder [TERMINÉ]Tahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon