Journal d'une cavalière

Remise en question

Coucou

J'espère que vous allez bien

Alors, alors, aujourd'hui, partie assez spéciale. Comme vous avez pu le voir dans le titre, c'est sur la remise en question.

Dans l'ordre des choses, je suppose que tout athlète doit au moins une fois dans sa vie passer par cette magnifique étape qu'est la remise en question. Je pense qu'on a tous déjà vécu ce doute de que faire. Certains surmontent cette étape comme si ce n'était rien, d'autres peuvent rester bloqués comme s'il s'agissait d'un obstacle infranchissable. Alors, je me suis décidée à vous partager mon expérience.

Personnellement, je traverse pour la troisième fois cette phase de remise en  question. J'en ai vécu une au niveau plus scolaire, il y a de ça presque deux ans. J'allais rentrer en retho et il me fallait choisir mes études supérieures. Je doutais de mes capacités à atteindre mes rêves et ai donc changé de voix. Je pense que ce n'est pas plus mal. Après je ne sais pas ce que cela aurait donné dans ma premier filière vu que je n'ai même pas essayé. Mais, je me dis que si j'apprécie ce que j'étudie maintenant, alors c'est ce qui compte et voilà, il me suffit de m'accrocher pour arriver à la fin. Mon choix d'études remet en permanence mes capacités en question à la vue des chronos à réaliser et des séries à être capable de faire. Mais, j'essaye de garder le cap et de m'accrocher.
Très franchement, quand je vois les barres que je me suis prise hier au saut en hauteur, je me demande bien pourquoi je fais aussi attention à cheval à mon dos. Je vous jure que cette barre fait plus de dégâts que nos barres de saut, surtout quand on se la prend en plein dans la colonne vertébrale sans aucune protection. Mais bon, on se relève et on y retourne en essayant de ne pas paniquer, même si c'est difficile.

Ensuite, j'ai vécu deux grosses périodes de remise en question en équitation. Et, en plus, les deux se situent dans les sept dernières années.

Il y a sept ans, j'ai commencé à travailler avec Waki. Il avait trois ans, j'en avais douze. On a essuyé énormément de critiques car, selon tout le monde, j'étais trop jeune pour ce cheval. Je n'avais pas les capacités de le gérer. Bref, suite à une grosse chute avec lui, j'ai pris peur de moi et j'ai commencé à douter. Pendant une période, je ne parvenais plus à faire quoi que ce soit, même à pieds, j'avais peur de mal faire. Je suis donc retournée à la base pour créer un lien solide de confiance mutuelle. Cela nous a pris deux mois pour que je me relève et y retourne. Ma première fois en selle, j'avais la boule au ventre. J'étais apeurée de ce que je pourrais faire. Je ne voulais pas blesser mon cheval et risquer qu'il perde confiance.
Juste après ma chute, à force d'entendre les gens parler, j'ai bien failli tout abandonner. Pendant quasiment un mois, je me demandais au fond si j'avais bien fait de faire ce sport, si j'étais réellement faite pour cela, si ce n'était pas une simple connerie de ma part,...
J'ai failli tout abandonner. Je n'avais plus la confiance et le sentiment de pouvoir y arriver avait lui aussi disparu je ne sais trop où. Mais, j'ai réfléchi, j'ai pris une semaine complète de repos avec Waki que je n'allais que marcher au pas en main, avis vétérinaire suite à la chute oblige. Je me suis rendue compte qu'il devait faire partie de ma vie, que c'était ma raison d'être. Je me suis donc battue pour traverser cette période et j'ai décrété un beau jour que je prouverais à tous ceux qui n'ont jamais cru en nous de quoi on était capable.
Cette période nous aura sorti grandi. On a créé un lien très solide et on a réalisé de magnifiques choses par la suite. Je ne vais pas vous faire croire que tout à toujours été rose car ce serait mentir. Bien sûr, moi aussi, j'ai connu des hauts et des bas. Des hauts très hauts dont la chute fait mal, mais je me suis relevée et j'ai continué à me battre. Enfin jusqu'à tout récemment...