Chapitre 1

574 54 24
                                    

Si seulement je pouvais dire au soleil d'aller se faire voir, croyez-moi je le ferais. Je ne sais pas ce qui me retient de m'endormir à nouveau et de rater une journée de cours à part le rayon lumineux qui arrive toute pile sur mes paupières. Je cligne plusieurs fois des yeux pour m'habituer à la lumière tout en cherchant à tâtons après mon cellulaire pour y lire l'heure. Je n'ai pas de réveil, ayant suppliée ma génitrice pour ne pas en avoir. Pour moi, les réveils sont synonymes avec l'horreur. Je baille un grand coup avant de me redresser et de me poser sur mes avant-bras. Je n'ai jamais aimé me faire réveiller par le soleil parce qu'après on a des tâches de toutes les couloirs et des points noirs un peu partout pour brouiller notre vue. Je passe ma main dans mes cheveux roux, mi-longs puisqu'ils arrivent à la hauteur de mes clavicules.

L'envie de me rendormir me titillait vraiment mais elle partit simultanément avec l'entrée de ma maman dans ma chambre, un sourire qui se voudrait chaleureux peint sur les lèvres. Je dois comme même avouée que ma mère est belle ; ce que je ne suis pas. Elle a de long cheveux blonds, lui arrivant jusqu'aux côtes et légèrement ondulés vers les pointes. Contrairement à moi, elle n'a pas des tâches de rousseurs, ce qui rend son visage encore plus agréable à regarder. Sauf que son visage n'est pas parfait. Elle a des poches sous les yeux ce qui réduit nettement la beauté et le naturel de son visage. Je suis sûre que si ces poches disparaissaient, elle ferait tout de suite plus jeune et plus belle. Elle ressort ensuite de ma chambre, sans dire un mot. Je devrais dire que je suis « habituée » puisque c'est ainsi tous les matins ; elle vient dans ma chambre, m'accorde un semblant sourire et repart après avoir analysé mon visage. Parfois, j'ai vraiment l'impression qu'elle ne m'aime, comme si elle ne m'avait jamais désirée.

Je me laisse retomber sur le matelas en fixant mon plafond blanc. Lui au moins, j'ai l'impression qu'il me comprend. Sauf que c'est un plafond, il ne pense pas et ne vit pas. Je me sens conne assez souvent. Comment un plafond pourrait me comprendre alors qu'il ne sait même pas penser ? Je regarde de nouveau l'heure sur mon cellulaire. Si je ne sors pas de mon lit maintenant, plus jamais je n'en sortirais mais aussi, je serais en retard en cours. Je ne peux pas me permettre de l'être malgré que je déteste y aller. Le lycée est un enfer même s'il n'y a pas de flammes. Pourtant, les démons sont là mais sous forme humaines. Je sors de mon lit, l'air peiné et grognon. Je ne veux pas y aller mais comme pour toutes les choses qui m'entourent ; je n'ai pas le choix.

Mes pieds se posent sur le sol et mes jambes se tendent. Je fais quelques pas en me tenant à mon lit pour ne pas tomber à cause de mes membres encore légèrement ankylosés. Je finis par ne plus devoir me retenir à quoi que se soit, alors je marche plus rapidement. La salle de bain, tout comme les toilettes sont occupées alors je dois en premier lieu prendre mon petit-déjeuner. Si la salle d'eau est occupée alors il faut aller à la toilette mais si elle aussi est prise alors il ne reste plus que l'option de prendre son déjeuner. Il vaut mieux éviter de se plaindre de la vitesse sinon, ils feront exprès de prendre plus de temps. Je ne sais pas vraiment ce que je fais dans cette famille. Pourtant, sur l'acte de naissance, je suis bien de la famille. Je ne ressemble à personne dans cette famille, sauf à mon père mais il n'est plus là pour m'aimer. Plus personne n'est là pour m'aimer de toute façon.

« La solitude est le fruit du silence d'un cœur trop lourd et trop détruit que pour murmurer quoi que se soit, que pour se rebeller et demander de l'aide. »



Mise à partWhere stories live. Discover now