Chapitre 76 / Bonus

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Point de vue de Léa – Au retour de Sophia.

Je ne sais pas vraiment ce que je pourrais faire pour qu'elle se sente mieux. Mais, elle mérite tellement d'être heureuse que cela me comprime la poitrine et me retourner l'estomac. Je ne le supporterais pas si elle se faisait du mal. Cela fait deux semaines qu'elle n'est plus venue et mes sentiments ne font que s'accroître. Je l'aime tellement, que cela en devient étouffant. Je m'asphyxie dans mes propres sentiments, dans mes propres émotions, dans mes propres pensées. Je replace une de mes mèches de cheveux derrière mon oreille qui s'était rebellée et je regarde le professeur derrière son bureau, faisant semblant de l'écouter. Je n'ai jamais réussis à suivre ces cours à celui-là et encore moins depuis qu'elle est entrée dans ma vie.

Je ne fais plus attention à rien depuis que je lui ais parlé pour la première fois. C'est moi qui avais fait le premier pas et même si pendant un petit temps, je l'ai regretté, ce n'est plus le cas. Et je me sens tellement conne, d'un seul coup. Je l'ai envoyé se faire foutre, utilisant la plus pire des excuses qui puissent exister dans ce monde de merde ; « je ne suis pas assez bonne pour toi ». C'est vrai, je la détruisais sans vraiment pouvoir faire autre chose que pour y remédier mais je ne pouvais pas non plus la laisser tomber ainsi. Je ne pouvais pas, je n'en avais pas la droit et pourtant je l'ai fais comme une conne. J'avais raison lorsque je disais que je ne la méritais pas, qu'elle était trop bien pour moi. Je lui fais encore plus de mal en partant, j'en ai enfin conscience et j'ai juste envie de me taper la tête contre un mur ou contre le banc, du moins contre quelque chose de dur histoire de perdre encore une fois quelques neurones malgré que je sois déjà assez conne.

Je pousse un long soupir alors que je me dis qu'elle doit sûrement souffrir plus que jamais par ma faute alors que sa vie doit sûrement être très loin d'être belle. Sophia n'a déjà pas la plus belle vie qui soit ou qui puisse exister et j'en rajoute encore une couche. Je ferme les yeux et tape doucement le bout de mon stylo à bille contre mes lèvres alors que mon regard est perdu quelque part dans la classe. Je n'ai pas envie d'écouter ce putain de cours de mathématique, qui ne m'intéresse point. Je n'aime pas ce cours ni ce professeur alors je ne vais jamais m'y intéresser et commencer à écouter, puis pour les prochaines interrogations et pour les examens, c'est déjà une peine perdue donc je ne vais pas non plus étudier ; si je suis encore en vie d'ici-là.

J'aime tellement Sophia que je ne peux m'empêcher de m'imaginer à quoi elle pourrait ressembler, essayer de mettre un visage sur cette personne si magnifique avec si beau cœur mais tout aussi détruit. Elle doit sûrement avoir les traits fins et délicats, comme si les Dieux les avaient dessinés de leurs propres mains justes pour elle. Au bien elle doit être maigre, fine ou alors elle pourrait être en surpoids mais sans vraiment savoir pourquoi, je pencherais plutôt pour le sous poids. Elle doit sûrement avoir l'une des plus belles paires d'yeux que je connaisse dans ce monde. Son sourire doit être le plus beau qui puisse exister sur cette Terre. Ses cheveux sont sûrement les plus soyeux qui existent. En faite, je n'en sais rien. Je n'arrête pas de m'imaginer des filles magnifiques avec toutes les couleurs de cheveux possibles, tous les sourires possibles et toutes les teintes de peau différentes. Et si ça se trouve, elle pourrait être carrément laide mais je suis sûre et certaine du contraire.

-Léa ! Fais au moins semblant de t'intéresser à mon cours ! Hurle presque le professeur.

Je secoue la tête de droite à gauche et je me mords l'intérieur de la joue alors que des rires emplirent la pièce et que le professeur à un sourire sur les lèvres remplit de fierté. J'ai envie de lui arracher de sourire de débile et de con, en plus il est tout fait beau. Je lève les yeux au ciel et ensuite je commence à ranger mes affaires. Les rires s'arrêtèrent progressivement et quelques paires d'yeux écarquillés étaient tournés vers moi. Je les impressionnais, une fois de plus. C'était presque devenu une habitude, le professeur ne comprenait pas et me regardait avec toute cette incompréhension sur le visage.

Je me lève, enfile ma veste en prenant tout mon temps alors que le professeur ne continue même pas son cours, il s'était arrêté pour me faire sa remarque et il est en train de perdre du temps. Un sourire illumine doucement mon visage sur cette pensée et je prends mon sac, sortant de la classe. Quelques rires, chuchotements et pouffements se font alors que je referme la porte et que mon professeur de mathématique s'en rend seulement compte que je viens de quitter son cours. Il a l'air bien con à présent et je me demande comment il fera pour le reprendre, son cours, à présent.

Je rie intérieurement alors que mes pensées convergent de nouveaux vers Sophia. Je ne fais que penser à elle, 24 heures sur 24. Elle est entrée dans ma tête et je n'arriverais jamais à l'en faire sortir. Mon sac sur l'épaule, je suis en dehors du bâtiment. Il fait beau aujourd'hui, encore. Je ferme les yeux et un visage féminin se dessine tout doucement et je devine rapidement que c'est mon cerveau qui est en train de se créer un visage de Sophia. Je secoue la tête de gauche à droite, refusant qu'elle entre aussi facilement dans mon esprit.

Je continue ma route et je marche dans la cours. Je tire rapidement mon paquet de cigarettes de mon sac parce que je suis vraiment en manque. J'en tire une ainsi que mon briquet que j'ai toujours l'habitude de ranger dans le paquet dès qu'il commence à se vider et qu'il y a de la place, ainsi je ne le perds pas et je sais rapidement l'avoir sous la main. Je tire une latte alors que je range le tout après avoir allumer le bout du cylindre. Je ferme les yeux et expire une volute blanchâtre dans les airs. Je réitère mon geste encore et encore, au milieu de la cours alors qu'il est strictement interdit et même stipulé dans le règlement qu'il est totalement interdit de fumer dans l'établissement sous peine de retenue allant jusqu'au renvoie définitif.

Mais ils ont l'habitude avec moi aussi et sur cette pensée, je ris amèrement. Je continue à fumer ma clope alors que mes pensées bifurquent encore vers Sophia. J'arrive au filtre rapidement et manque de m'étouffer avec tellement que ce la nicotine y est forte ainsi que le goudron. Je la jette au sol et l'écrase avec mon talon droit. Je tourne sur moi-même plusieurs fois pour regarder tout autour de moi et franchement, ce cadre de vie je m'en passerais bien. Je ne m'y sens pas chez moi, je m'y sens vraiment mal. Je suis sûre que sous les prunelles de Sophia et dans ses bras, je me sentirais bien.

« Les anges n'ont pas toujours besoin d'ailes pour en être. »



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