Chapitre 57

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Je tape sur les touches de mon clavier avec une frénésie maladive. Cela faisait tellement que je n'avais plus écris sur Anna, ça faisait tellement longtemps qu'elle me manquait. Elle m'a terriblement manqué cette albinos de petite taille, ma meilleure amie et mon échappatoire quand tout va mal ou rien que pour m'évader quelques minutes et quelques heures. Anna m'a tellement plus apporté que la plupart des personnes qui m'entourent, autant ceux qui me soutiennent maintenant que ceux qui me crachent encore dessus ; tellement plus que la vie en elle-même.

Son histoire m'avait tellement manqué que ça fait déjà le quantième chapitre que j'écris en quelques heures. Je me suis éloignée quelques temps, sans que je ne sois la responsable, et l'inspiration est présente comme jamais. Anna revit de nouveau, comme moi, elle reprend possession de ma tête et de mon corps, me libérant de cette vie non-désirée que je mène pendant quelques temps. Juste le temps de souffler un peu, d'être libérer pour ensuite devoir revenir en selle avec sûrement, un peu plus de courage et de dignité mais surtout avec moins de douleur logée au fond de la poitrine.

Je m'arrête un peu d'écrire pour jeter un petit coup d'œil à mon compte. Je fais cela pour me libérer un peu la tête et ne pas faire qu'écrire, tout le temps. C'est aussi pour un peu passer le temps et reconstruire mes pensées, me redonner un second souffle et prendre une petite pause pour savoir écrire correctement et ne plus que faire que des phrases incohérentes. J'ai besoin de ne pas toujours écrire, mais de me distraire parce que c'est aussi ainsi que j'arrive à avoir plus d'inspiration parfois, juste un mot ou une phrase que je vois quelque part et je me remets en selle. Puis certaines fois lorsque je patauge, que je rame ; ce qui m'arrive de temps à autre quand même ; je fais ça aussi.

Je retourne sur mon compte et réponds à quelques commentaires sur le nouveau chapitre que j'avais posté il y a quelques heures seulement. J'en ai de plus en plus, comme si c'était possible qu j'ai des lecteurs en plus, comme si c'était possible qu'il y avait des personnes qui ne connaissaient pas encore mon histoire alors qu'il y en avait déjà pas mal qui suivait mon histoire. Je n'arrive pas à croire que de nouvelles personnes disent être « accro » à mon style d'écriture, à Anna et à mes autres personnages. J'ai vraiment du mal à y croire, moi qui croyais que je ne pouvais pas avoir bien plus. Toutes ces personnes sont là pour moi, en tant qu'écrivaine et qu'humaine et non pour mon physique.

Je regarde dans mes messages privés et vois que Léa est connectée et qu'elle a répondu à mon message –qui ressemblait plus à un roman soit dit en passant. Elle est tellement adorable avec moi. Elle avait été inquiète que la discussion se coupe nette, comme ça alors qu'elle m'avait répondu mais que pendant plusieurs, jamais je n'avais été là. Elle s'était fait du souci pour moi et était, à présent, soulagée que je sois de retour et saine et sauve, fraîche comme une rose. Je suis de retour et je suis prête à me battre pour vivre.

« Tragédie-sanglotée : Je suis fière de toi. Tellement fière, que tu ne le devineras jamais à quel point c'est fort. Tu as enfin envie de revivre, de te battre et de ne plus subir, de ne plus encaisser, de ne plus tolérer, de ne plus mourir. J'aimerais tellement pouvoir être comme toi et me relever enfin mais ce n'est pas accorder à tout le monde ; uniquement à ceux qui en valent la peine.

Euphorie_Noire : Je crois que tu en vaux la peine aussi. Tu en vaux sûrement bien plus la peine que moi. Je crois que tu pourrais te relever sans même avoir un accident comme le mien qui te fait frôler la mort et te fait, ainsi, prendre conscience que la vie est courte et a bien plus d'importance qu'on ne lui donne. Puis, Léa, tu mérites de vivre jusqu'à l'éternité.

Tragédie-sanglotée : Je ne suis pas sûre de ce que tu dis Sophia. Je ne sers à rien, je ne vaux rien. Je ne suis qu'un taudis, qu'un squelette sur pattes. Je ne veux pas te briser, donc tant que tu tiens encore à la vie, je crois que je devrais me retirer de la tienne. »

Je relis au moins une bonne cinquième de fois, clignant des paupières, la bouche ouverte, le dos voûté vers l'avant et le regard en train de fixer les lettres se trouvant devant. Elle veut me laisser ? Elle m'avait pourtant promis de ne jamais me laisser ! Comment peut-elle penser que ma vie serait meilleure si elle n'en faisait plus partie ? C'est n'importe quoi ! Je ne suis point d'accord avec elle !

« Sentir que l'on perd quelqu'un est l'une des plus horribles sensations du monde, l'un de plus pores sentiments jamais existants. Surtout quand on ne peut pas rattraper le coup. »



Mise à partWhere stories live. Discover now