Chapitre 37

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Je ferme les yeux, mes paupières étant trop lourde que pour lutter éternellement contre le sommeil. Pourtant, j'aimerais parce que parler avec « Tragédie-sanglotée » est un véritable bonheur et écrire aussi mais le souci c'est qu'il est tard et que le sommeil prend le dessus alors que mon estomac crie après de la nourriture. Je passe ma main sur mon front, soufflant un coup en ne sachant pas quoi faire entre manger, écrire, parler ou dormir.

Je me lève de ma chaise, prenant comme première option de manger et pour la suite, je verrais plus tard. J'ouvre la porte de ma chambre, déverrouillée il y a quelques minutes seulement. Je m'avance dans le long couloir, longeant les murs parce qu'il fait noir, que je ne veux pas allumer la lumière et que j'entends des vois s'élevées et haussées le ton depuis une autre pièce de la maison –auquel je me rapproche. Je jette un coup d'œil et voit Jeremy et ma mère en train de se disputer dans la cuisine.

Je sais très bien que ce que je fais est totalement interdit et que je ne devrais même pas me trouver là mais la curiosité me pousse à écouter cette discussion assez forte et dont on sent le reproche dans la voix de ma mère comme de mon frère aîné. Je ne sais pas ce qui a bien pu déclencher une engueulade entre ses deux personnes de ma famille mais ce n'est pas le plus important parce que c'est le moment présent, les mots qu'ils se crachent à la figure l'un de l'autre qui est le plus important.

-Pourquoi tu lui as fais tout cela à Sophia, hein ? Cria Jeremy.

-Elle le mérite ! Tu ne l'as pas vue ? Elle est pathétique et ressemble trop à Jacob ! Vociféra-t-elle.

Mon cœur fit un bond dans ma poitrine alors que les mots de ma maman transpercèrent cet organe. Je ressemble tant que cela à papa ? Jamais je n'y aurais vraiment cru, ce n'était qu'une putain de supposition mais bien évidemment, c'est devenu tellement plus en un rien de temps. Serais-ce donc cela que ma mère me reproche depuis toujours ? Surtout depuis la mort de papa ? De plus, elle vient de l'appeler par son prénom et mon cœur s'emballe.

Parler ou entendre parler de mon père, dire son prénom, me fait toujours ce genre d'effet et heureusement que ce genre de situation soient rare malgré qu'elles deviennent de plus en plus fréquentes. Mes mains se serrent en deux poings. Je n'aime pas qu'elle crie comme ça sur mon frère, surtout en crachant le prénom de notre père comme si ce n'était rien ou alors le plus gros problème de sa vie, ou un virus des plus meurtriers que le monde ait connu depuis sa création.

Je la déteste, c'est définitif. J'entends un bruit sourd, comme un coup et ensuite un cri très court et plaintif venant d'une voix féminine. Mon frère vient de taper ma mère, je jette un coup d'œil et la voit en train de se tenir le bras, quelques larmes dégoulinant des joues. Jeremy a les yeux en flammes, les poings crispés et la mâchoire contracté. Ma respiration se coupe, même s'il est complètement bourré, jamais je ne l'ai vu ainsi. Il est encore maître de lui, même si tout lui échappe.

Je retourne à ma chambre, sur la pointe des pieds parce que c'est déjà de trop pour moi, même pour le peu auquel j'ai pu assister. Je pousse la porte de ma chambre, entrant dans la pièce et refermant derrière moi. Je n'ai pas envie de voir plus ou encore moins d'entendre. Je ferme mon ordinateur et éteins toutes les lumières, me jetant sur mon lit, prenant un coussin pour le placer contre ma poitrine. Je regarde les étoiles au-dessus de ma tête alors que le sommeil m'emporte loin.

« Les humains sont souvent méchants, même sans s'en rendre compte. »



Mise à partWhere stories live. Discover now